HANDELINGEN DRR MAATSCHAPPIJ TE GENT. ANN ALES DE I.A DE GAND. Robert d'aire, chancelier deflandre.

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1 HANDELINGEN DRR MAATSCHAPPIJ VAN GESCHIED- en OUDHEIDKUNDE TE GENT. ANN ALES DE I.A SOCI~~T~ D'HISTOIRE ET D'ARCH~OLOGIE DE GAND. W BLoMMAJLB~ DEEL VIII. - Derde aflevering. - TOME VIII. Troisieme fascicule. Robert d'aire, chancelier deflandre. L. WILLE~. - Les frontieres de la France et de }'empire a Oand et da.ns lo ~ pays de Waes, du IXe au XIIe siecl~. V. VA!'ODER. HAEGHEN.- L'humaniste-imprimeur Robert cle Keysere et sa soour Clara, miniaturiste, XV 0 -XVIc sieclcs. GAND, V. VAN DOOSSELAERE, IMPRlMEUR, 17, boulevard Hcirnisso: N. B. Ace fascicule sont joints Jes titres et tables du tome VII (complet en 2 fascicules) et du tome VIII (complet en 3 fascicules).

2 Robert d' A ire,_ chancelier de Flandre, PAR W ILLEM BLO~IMAERT.

3 L 'impression de ce me moire a ete dec-idee szer le rapport de MM. H. PIRENNE et V. FRIS.

4 La presente etude a un double but : retracer la vie d'un personnage de notre histoire, qui, fort intei'essant deja par lui-meme, l'est bien plus enco1'e pai"' le fait qu'il.constitue un veritable type, realisant toute un~ conception de la vie qui se perpetue jusqu'a nos jours; apporter une contribution minime a!'etude, si negligee encore, de la politique du fa~eux Philippe d'alsace, comte de Flandre, dont Robert d'aire fut lc conseiller intime et influent. C'est a Mr le professeur H. Pirenne qu'appartient le merite d'avoir attire!'attention sur ce pet'sonnage; il lui consacre dans la Biographie nationale 1 une courte notice qui nous fait vivement saisir son importance et son veritable caractere, du moins dans ses traits essentiels'!. 1. t. XIX, Le seul auteur cite par U. CHEVALIER dans la nouvelle edition de sa Rio-bibliographie, est DoM JEAN LIRO~: Bibliotheqtte gen.erale des auteurs de France. Livre prernie1 eontenant la Bibliotheqtte Chat traine, p. 66 (Paris, 1719; in-4 ). Cette notice, sans importance, est empruntee a la Gallia chri'!jtiana, qui a egalement.servi de source a LE GLA.Y, Came1 acu'rn :christianum.

5 VIE DE ROBERT D'AIRE. ( Lajeunesse de l'homme qui va nous occuper, est presque entierement inconnue. ll naquit a Chartres 1, a une date qu'il est probablement impossible de fixer, aucun chroniqueur contemporain ou posterieue ne donnant le moindre renseignement a ce sujet. Tout ce que l'on peut affiemer avec certitude, c'est qu'il sot tait des classes inferieures de la societe. Son pere fut, d'apres Alberic de Troisfontaines 2, un pauvre forgeron. Presque toutes les sources qui s'occupent de Robert d'aire, font allusion a so ori ine humble et scure:l. Si l'on peut en croire Gislebert de Mons, il se destina des son enfance a l'eglise et fut un pauvre petit clerc:~ avant d'etre le pel' sonnage important qu'il devint plus tard. Deux chroniques nous donnent quelques indications, malheureusement fort incertaines, sur la famille de Robert. A premiere vue, elles semblent indiquer qu'il fut marie. La 1. Gislebert de Mons, (ed. L. Vanderkindere), p. 115; - Chron. anon. de Laon M. G. SS., XXVI, p Ex chroni~a Alberici, B )UQUIH, Rect~eil des historiens des Gattles et de la France, XIII, p Gislebet t de Mons, p. 115: "de paupere clerico.., ; - Chron. anon. de Laon, M. G. SS., XXVI, p. 448: " de humile gente natus, ; -Ex Balderici ekron. contin., Recueil BouQUET, XIII, p. 540 : " de modico et humile in...,

6 - 26"5 - premiere, bien qu'elle soit presque contemporaine des faits racontes, reste dans le vague; elle nous apprend qu'il donna en mariage au chevalier Nicolas, fils de David, abbe de Clairmarais, soit sa niece, soit sa fille.("... cui neptem suam vel, ut allii dicebant, filiam tradiderat in u.xorem..,-, ) 1 La seconde, plus affirmative, quoique bien posterieure, designe la femme de Nicolas comme etant bien la fille de Robert d'aire (... cui filiarn suam dederat uxorem 2 ). Ces deux sources ne nous permettent pas de conclusion certaine. Pour le reste, aucun detail ne nous est donne sur la famille d u clerc de Chartres. Celui-ci commen<;a done une carriere sans eclat, dans des conditions de fortune peu favorables. Neanmoins, a force d'intl'igues et de violences, grace aussi a des qualites politiques indeniables, il sut bient6t se creer une position eminente dans!'entourage des comtes deflandre. C'est vers 1160 qu'il passa en Flandre, au service du comte Thierry d'alsace et de son fils Philippe, qui participait au gouvernement depuis A cette date (1160), on trouve / pour la premiere fois sa souscription au bas d'une charte comtale, ou il est signale comme prev6t d'aire. 3 C'est precisement Ia le titre qu'on lui donne d'ordinaire dans les actes et les chroniques : «prev6t d'aire» ou encore «d'aire» tout court. l. Gesta abbat. Si Be~ tini conttn., M. G. SS., XIII, p. 668 c ette continuation fut eerite ver.s la fin du XIIe siecle ; l'auteur est done assez pres des ev mements racontes ; pour le passage en question, il se base sur des ou'i-dire: "ut alii dicebant,. 2. Joh. Longi, Chron. Si Be1 tini, M G. SS., XXV, p La chronique de Jean d'ypres ( ) est un.e compilation qui doit etre maniee avec beaucoup de circonspection. Pour le passage en question, on ne sait trop de queue source il peut s'etre servi, a moins que ce ne soit precisement de la continuation des Gesta abbat. Si Bertini, dont il aurait supprime la formule dubitative en opinant arbitrairement dans un sens plutot que dans un autre. 3. Hua. COPPIETERS-STOCHOVE, Regestes de Philippe d'alsace, p. 4 (Am~ales de la Societe d'histoire et d'a, cheologie de Gand, 1906, t. VII.)

7 266 Pierre de Blois qui, en 1.173, 1 ui ecri t une lettre, ou il s'excuse entre autres de s'adresser a lui en faisant preceder le titre d'elu de Cambrai par celui de prevot d'aire, dit que chez les grands et surtout dans la bouche du peuple, cette derniere denomination est beaucoup plus frequente que la premiere. 1 Dans d'autres textes, quand on introduit le personnage, on a soin d'ajouter : «qui dicebatur prepositus Ariae», meme 13. ou il est cite comme chancelier ou elu 2 Cette epithete, presque toujours accolee au nom de Robert, nous apparait comme un veritable nom de famille. Tres rapidement, le prev6t d'aire commenga a jouir d'une influence assez considerable a la coue comtale. Il souscrit de nombreuses chartes emanant du comte et, dans l'une d'elles, donnee par Thierry en 1161, il est signale comme temoin directement apres Philippe d'alsace 3 C'est surtout vis-a-vis de ce dernier qu'il sut prendre un ascendant tres marque. ll mit a profit la confiance et l'amitie que Philippe lui temoignait, pour accaparer sans scrupules fonctions et dignites; \ et fournir une carriere dont la Papidile et l'eclat frapperent de stupeur ses contemporains. C'est ainsi que nous le voyons revetu successivement de plusieurs prev6tes, tant en Flandre que dans le Vermandois. Deja prevot d'aire, il est signale egalement comme prev6t de Saint-Omer vers 1160 (d'apres la.datation de Mr Goppieters4), de Cassel des , de Saint-Donatien de Bruges des et de Saint-Pierre de Lille depuis 1169 i, en fin de -8aint-Ame de Douai 8 depuis une date inconnue. Toutes.ces l.~ MIGNE, Patrologia latina, CCVII, col Gesta episcop. camer. contin., M. G. SS., VII, p. 529; Brevis anon. appendix ad Balderici cmon., Recueil Bot.iQUET, XIII, p H. COPPIETEllS, Reqestes de Thierri d'.-hsace, p. 71. (Ex t1 ait des A.nnales de la f:joc.'eti d'histoi1 e et d'archeologie de Gand, 1901, t. IV.) 4. H. COPPIETERS, Regestcs.de Philippe d' Alsacc, p lbid., p Ibid., p D'HooP, Oartttlai1 e du prietwe de St-Bertin a Poperinghe, N ~ Ralderici chron. contin. anon, Recueil BouQUET, XIII, p. 54.0; Gesta episcop. camer. contin., M G. SS., VII, p 509.

8 r [ prebendes devaient lui peocurer des revenus considerables; mais, loin de s'en contenter, il se fit attribuer en outre la tresorerie de Tours vers 1168t. C'est ici que nous pouvons constater pour la premiere fois ; d'une fa<;on manifeste, l'action du comte Philippe et d'autees grands personnages en sa faveur. Dans une lettre adressee au pape Alexandee lll 2, Thomas, archeveque de Cantorbery, exalte a l'exces les qualites qui distinguaient le comte de Flandre et surtout son chancelier Robert; il rappelle lrs services rendus par ceux-ci a l'eglise et a lui-meme en particulier et demande, en guise de conclusion, une prebende.du chapitre de Saint-Martin de Tours pour le devoue prevot d' Aire. Dans cette lettr'e, on voit clairement que le comte Philippe a intercede anterieurement en faveur de Robert aupres de l'archeveque, pour que c,elui-ci, a son tour, usat de son influence aupres du pape. Appuyee par des personnages de cette importance.. la demande du prevot d'aire ne pouvait manquer d'etre favorablement accueillie. Nous avons deja vu que Robert d'aire avait ete nomme.prevot.de l'eglise comtale de Saint-Donatien a Bruges, dignite qui etait unie depuis 1089 a celle de chancelier de Flandre:~. Cependant le comte etait absoiument libre dans son choix et ne se genait pas.pour prendre comme chancelier des per.- sonnes autres que le prevot de Saint-Donatien 4 ll parait qu'a l'egard de Robert, Philippe d'alsace usa de cette liberte et qu'il le mit a la tete de sa chancellerie, avant de le faire elire comme chef des chanoines de Saint-Donatien. En effet, nous constatons que le prevot d'aire est cite dans des 1. H. CoPPIETERS, Rigestes de Ph ilippe d' Alsace, p Si-Thomae Cantuar. archiep. epistolae daus RoBERTSON, Materials to the history bf Thomas Becket; Rolls series, t. VII, pp Cette lettre n'est pas date e; elle est en tout cas anterieure a 1168, date a laquelle Robert apparait pour la premiere fois comme tresorier de Tours. (H. CoPPIRTERS, ibid., p. 27). 3. H. PIRE~NE, La chancellerie et les nolaires des comtes de Ftandre avant le XJIIe siede, dans Melanges Ju l. Flavet, p. 736., 4. v. H. Pn~.ENNE, op. cit., :p. 737.

9 .- 2G8 - chartes comme summus notarius en (chancelier~) et expressement comme «cancellarius» en alors qu'il est appele pour la premiet>e fois prev6t de Bruges en 1169 seulement. ::s Voila Robert devenu.a la fois le principal dignitaire ecclesiastique du comte et le chef de!'administration des domaines et de la chancellerie de Flandt e Son ambition cependant etait loin d'etre satisfaite; il aspit ait au couronnement de toute carriere ecclesiastique, la dignite episcopate. Le siege d'arras venait de devenir vacant par la mort del'evequeandre de Paris, qui survint probablementen Robert soutenu sans aucun doute par le comte Philippe, se proposa au chapitre des chanoines et fut elu a l'unanimite, au commencement de l'annee 1172"~. l I. H. CoPP.F.:TERS, op. cit., p ibid.' p ibid., p Plusieurs cbroniques mentionnent la date 1173 ( And1 eae Marchian. historia reg. Franc, M.G. SS., p. 2 LO; Contint alio Aquic.,M. G. SS.,VI,p. 414; Willelmi ch1 on. Andrensis, M. G. SS., XXIV, p. 74). Une autre fait mourir Andre en 1172 (A.lberic de Troi~:fontaines, M. G. SS., XXIII, p. 85!). Enfin Galbert (dans la F1mdatio monast. Arroasiensis, MG. SS., XV, p. 11) donne 1171, en indiquant la date plus precise du 7 aout. Dans les cbroniques il y a done desaccord complet. Une lettre du pape Alexandre a Henri, archeveque de Reims,parle de!'election de Robert au siege d'arras et est datee pas les editeurs au moyen du lieu de r esidence (Tusculum): 4 mars 1171 ou 1172 (Recueil BOUQU J:<:T, XV, p 903; meme datation dans Pn. TAFF~. Regesta pontifiwm romanorttm; 2me ed., t. II, No 11998). Une lettre datee de la meme facon: 25 mars 1171 ou 1172 est adressee par le pape a Andre de Paris(Recueil BouQUI T, XV, p. 94; id. dans PH JAFFE, op. cit., t. II, No 12027). Celle-cinec.essairement doit etre anterieure ala premiere et, a cause de la date du 25 ~ars, 'Ies deux lettres ne peuvent a voir ete ecrites la meme. an nee, ce qui no us donne com me dates respecti ves de chacune: 1171,25 mars et 1172, 4 mars. C'est entre ces deux dates que doit etre pla.cee la mort d'andre de Paris. Si l'on tient compte des indications de la Ftmdatio monast. Arroas. (M.G. SS., XV, p. 11) on arrivera a la date precise de 1171,7 aout. 5. D'apres la note precedente,!'election de Robert devrait se placer entre 1171, 7 aout et 117'!, 4 mars. D'autre part, on a cette annotation q;un

10 r 2G9-11 semble cependant que cette election ait suscite des mecontentements. L'archeveque de Reimsentre autres doit avoir ecrit une lettre de protestation au,pape, car ce dernier, dans une missive adressee a l'archeveque, croit devoir le rassurer au sujet du nouvel elu: «Vous pouvez, d it-il, vous appuyant sur mon autorite, confiemer!'election en cause, sans aucune crainte de nuire a vos sentiments de dignite et de justice. ni a ceux de l'eglise qui vous a ete confiee.» 1 Il est clair que ces craintes et d'autres analogues avaient ete exposees au pape daris une lettre anteeieure, emanant de l'archeveque Henri; malheureusement, aucune trace ne nous en est restee. Les reclamations d'henri de Reims se comprenne!lt fort bien; le nouvel elu d'arras n'avait aucune des qualites qui devraient orner un dignitaiee ecclesiastique, sans compter qu'il etait «infra ordines» 2 Mais le pape n'osa pas contrarier les volontes du comte Philippe et d'autres personnages eminents qui certainement appuyerent la candidature de Robert. Il cop.seilla done a l'archevejue de Reims de confirmer l'election du prevot d'aire, en faisant valoir les instances et les pressantes prieres des chanoines et du doyen d'arras. Il l'engagea de plus a reculer son ordination (Robert n'ayait regu jusqu'ici que les ordres mineurs) jusqu'a la fin de l'annee courante, alleguant que pour le moment l,e nouvel elu avait trap d'affaij~es a expedier pour le comte Philippe en sa qua lite de chance1ier et de conseiller in time; c'est a la suite de demarches personnelles de la part du comte, qu'il annalists: "Ecclesiam duobus fero annis absque pontificalium exhibitione dignoscitur..., (Ex Balder. chron contin. anon., Recueil BouQUET, XIII, p. 534); comme il fut elu eveque de Cambrai en 1174, vers le mois de ma.i, il est clair qu'il faut opiner pour le commencement de l'annee I. Epistolae Alex. Ill papae, Recueil BouQUET, XV, p (PH. JAFFE, op. cit., t. II, No ). "Nos itaque... duximus, et electionem ipsam, salva dignitate etjusticia tua et ecclesiae tibi commissae, a~ctoritate apostolica confirmandam.,. 2. V. Lettre d'alexandre III a l'archeveque de Reims; Rec. BouQUET,XV, p. 903; "quia tamen idem praepositus infra ordines est,.

11 demanda pour Robert cette faveur (... ad instantiam pre- / cum ips ius Co mitis ei duximus indulgendum... ). Mais!'ordination et la consecration de l'elu d'arras furent reculees bien au dela du terme indique dans la lettre papale. On nous rapporte en effet que la consecration n'eut jamais lieu 1 Ce qui 0orrobore cette assertion, c'est une charte comtale de 1173, ou se trouve la souscription de Robert qui y est signale comme elu, et non comme eveque d'arras 2 De meme, le delai devant s'ecouler avant son ordination se prolongea a l'infini; Robert n'abandonna nullement les afl'aires I la!ques; il continua a rem pli r la fonction de chancelier 1 et a soutenir activement la politique du comte deflandre. D'apres la Chronica Sli Martini Lemovicensis 4, Robert aurait administre, en meme temps que l'eveche d'arras, celui de Tournai; mais!'auteur con fond visiblement ce diocese avec celui de Ca:mbrai qui echut au prev6t d'aire, deux annees plus tard\ En 1174 l'eveche de Cambrai devint vacant a son tour. Le ) frere du comte de Flandre, Pierre, qui administrait ce diocese depuis 1167 comme «electus», abandonna l'episcopat, quitta les ordres et se fit armer chevalier, le 18 mai Le comte Mathieu de Boulogne, second frere de Philippe, venait de mourir, dix mois auparavant (25 juillet 1173) 7, et Pierre de Flandre etait devenu de la sorte le plus proche heritier du 1. Fundal. monast. Arroas., M. G. SS., XV, p. 11, Andreae March. Hist. reg. Franc., M.G. SS., XXVI, p H. COPPIKTERS, op cit., p H. COPPIETERS, op. cit., p. 4fl, 41, 42 (1172:; ibid., p. 43 (1173); ibid. p. 4! (1174). 4. Recueil BouQUET, XII, p La chronica Lemovicensis copiee probablement en cet endroit d'albe'ric (M.G. SS., XXIII, p. 854: ~ qui relate le fait dans les m em es termes, mot pour mot, mais porte "c:ameracensem, au lieu de "tornacensem,, ce qui fait croire a une simple faute de eopie. G. Cont. Aquic., M. G. SS., Vf, p. 414; Gislebcrt de Mons 1ed. Vander kindere), p L. VANDERKINDRRF, Formation territo, iale, I, p me ed.

12 - 271 comte Philippe qui n'avait pas d'enfants. C'estsur les instancse de ce dernier 1 ' qu'il quitta l'eglise et epousa la comtesse de Nevers, dans l'espoir de perpetuer la dynastie flamande. Robert, qui voyait Un eveche plus etendu et plus riche ouvert a sa convoitise, n'eut rien de plus presse que de se proposer comme candidat au siege vacant de Cambeai. ll etait vivement soutenu dans ses pretentious par le comte'.! et meme, semble-t-il, par l'empereur Frederic P. Aussi fut-il elu sans difficulte, vers la fin du mois de mai nne negligea ni moyens frauduleux, ni simonie pour arriver a ses fins; des protestations nombreuses s'eleverent parmi le clerge cambeaisien 5 Le meme Henri de Reims qui, deja auparavant, avait eleve la voix contre Robert, lors de son election au siege d'a.rras, s'opposa de nouveau ala decision des chanoines. ll adressa une lettre d'amers reproches au pape Alexandre, ou il fait un appel pressant aux lois de l'eglise et au sentiment de justice qui doit animer le chef de la chretiente. Il accuse le nouvel elu de violences, d'ambition, de fraude, de simonie; il affirme que Robert a depense des sommes tees considerables pour acheter les suffrages des cha-. noines, et a fait exercer sur eux une pression ehontee de la part de certains grands personnages qui l'appuyaient 6. Cela n'empeche que plusieurs de ceux qui se prononcerent en faveur duprer6t d'a.ire, agirent peut-etre de bonne foi; ils crurentque la bonne fortune qui l'avait toujours accompague ne l'abandonnerait pas et lui permettrait de rendre un nouvel l. Ex gestis Henrici II et Ricardi I, M.G. SS., XXVI, p. 88.Voir a ssi: Gisle.b ert de Mons (ed. Vanderkiridere), p Cont Aquic., M.G.SS.,Vl, p. 414; "industria Philippi co mitis ac potestate, 3. Ad Alex. III epistolae, Rec. BouQUET, XV, p. 94:8. "Designatus est impe. ratoriae demandationis apicibus,. 4. La mort de Robert se place au commencement du mois d'octobre. Or, on nous rapporte (Brevis an. appendix ad Ba 1 der. chron., Rec. BoUQUET, XIII, p. 533) qu'il administra pendant 5 mois le diocese de Cambrai. Done son election eut lieu en maietcela a pres le18 (desistement de Pierre daflandre) 5. Gesta episc. camer. contin., M. G. SS., VII, p Recueil BouQUET, XV, p. 918.

13 eclat a son eglise. D'ailleurs lui-meme les encollrageait dans cet espoit et leur promettait monts et merveilles, disant entre autees qu'il transformer-ait son eglise en une eglise d'or : auream se redditurum ecclesiam suam L. Neammoins, les reclamations de l'archevequehenri etaient bien fondees; mais le pa pe, com me la premiere fois, crut pouvoir passer outre; trop de personnalites politiques importantes (Philippe, comte de Flandre, Barberousse et d'autres) etaient en jeu pour qu'il crut devoir annuler!'election des chanoines de Cambrai. Loin de se rendre aux justes observations de l'archeveque, il engagea celui-ci a confirmer le choix du chapitre. Quant a Robert, il n'eut rien de plus presse que de venir se mettre en po~session de. son nouveau diocese, apres s'etre desiste de l'eveche d'arras en faveur de l'archidiacre Frumold 2 Cette election no us a pparait com me un acte essentiellement politique. Le comte Philippe voulait introduire son influence, meme dans cette partie du diocese de Cambrai, qui ne relevait pas de son comte; il ne pouvait choisir un meilleur intermediaire que son fidele serviteur et conseiller. Celui-ci s'empressa de seconder les vues de son maitre, qui s'accordaient si heureusement avec son ambition et sa cupidile personnelles. Le comte usa aussi de son influence aupres de l'empereur Frederic I, qui non seulement joua un role dans!'election de Robert, mais se hata de lui donner!'investiture. Le nouvel elu, qui fut envoye par Philippe a la cour imperiale pour recevoir les regales, y fut accueilli avec beaucoup d'egards et de prevenances:~. Si l'empereur se mantra si condescendant, ce ne fut pas sans doute par exces de politesse; il voulait apparemment amener Robert a favoriser ses vues politiques dans ( 1. Gesta episc. camer. contin., M. G. SS, VII, p Contin. Aquic., M.G. 88., VI, p Gi.~lebert de Mon.~. (ed. V:mderkindere\ p. 115;- Ch, on anon. de Laon, M. G. SS., XXVI, p. 448.

14 nos pays et se donner a lui-meme un regain de prestige visa-vis du pape. Robert d'aiee ne fut pas consacrel, ce qui n'empeche que, dans une charte accordee aux habitants de Bruxelles, il s'intitule : Dei gratia Cameracensis episcopus?; cela ne doit pas ~wus etonner outre mesure; son arrogance excessive explique suffisamment cette usurpation de titre. ll administra son nouveau diocese com me il avait administre le premier. Ne s'inquietant nullement des choses spirituelles, il se contentait de s'enrichir aux depens de l'eglise et de faire rentrer activement les revenus des proprietes episcopales 3 Comme il ne menageait pas meme les nobles et le haut clerge, il se crea parmi eux de nombreux et redoutables ennemis 4 Un de ceux-ci, le vindicatif Jacques d'avesnes, lui en voulait a mort, peobablement a la suite d'une querelle privee. Au siege de Rouen, en 1174, il avait ete accable d'outrages par l'el u de Cambrai, on ne sait trop pour quel motif 5 Robert ayant reclame peu a pres des biens appartenant a son eglise, Jacques d' Avesnes saisit cette occasion pour se venger. ll contesta les droits que l'elu pretendait a voir sur ses domaines; la querelle entre les deux hommes ne fit naturellement que s'envenimer 6 Comme Robert devait se rendre a Meslin 7, afin d'y prelever certains revenus de son diocese, on lui rapporta des menaces de mortque proferait a son egard Jacques d'avesnes. Aussi, pour ne pas s'exposer a des surprises possibles,demandat-il au comte de Hainaut Baudouin V une «conduite», qui lui fut accordee en la personne de Louis de Frasnes 8 l. E x Roge1 i de Hoveden Ch1 on., M.G. SS., XXVH, p. 143; Joh. Longi Ch1 on. Si B ertini, M. G SS., XXIV, p. 809; - Ex Balder. Chron. contin., Recueil BoUQUET, XIII, p A. WAUTERS, Libertes commttnales (Bruxelles 1869), P.r. : p Gislebert de Mons, (Ed. Vanderkindere), p Gesta ep i.~cop. camer. contin., M.G. SS., VII., p. 50g. 5. Cantin A qt~i c., M. G. SS., VI, p u. Gislcbert de Mons, (ed Vanderkindere\ p Meslin-l'Eveque, Hainaut, Ath. 8. Gislebert de Mons, p. 116.

15 Com me il passait par Conde l, un des castra de Jacques d'avesnes, avec une suite assez nombreuset, sans la moindre Cl'ainte, il to mba dans une embuscade dressee par son ennemi et honteusement abandonne par les siens 3, fut assassine (vendredi, 4 octobre ). Enleve par cette mort imprevue, Robert ne fut elti de Cambrai que pendant l'espa~e de cinq mois 5 Le meurtre ne resta pas impuni. Philippe d'alsace, furieux de l'assassinat de son cher serviteur et ami, marcha avec quelques hommes contre Jacques d'avesnes. Il se fit rendre Guise 6 et Leschieres 7, deux chateaux-forts que possedait ce dernier dans le Vermandois 8 ; il s'annexa en outre le territoire de Gravelines 9 et desherita son vassal 10 Ce ne fut que par!'intervention de l'archeveque de Reims que les deux adversaires se resignerent enfin a simuler mutuellement la paix. Jacques d'avesnes suivit le comte a sa cour et declara par serment qu'il etait innocent du meurtre de son chancelier. 1. Les chroniqueurs ne sont pas d'accord sur le lieu exact de l'assassinat. La plupart donnecondatum(contin. Aquic. M. G.SS., p. 414; Balduini Ninovensis chron.,m. G. SS., XXV, p. 535;- Gesta episcop. camer. contin., M.G. SS., VII, p. 529;- Gislebert (ed. Vanderkindere), p. 116; - Ex Balderici chron. contin, Recueil BouQUET, XIII, p. 534); - Raoul de Diceto donne "APUD EDENE~, PROPE VALE~TINIANAS, (Edenen, sans doute, n'est qu'une mauvaise lecture pour Condatum.) M.G. SS., XXVII, p Erifin la Ohron. anon. de Laon veut que le fait se soit passe eutre les 2 villes : "JUXTA VALENCENAS APUD CoNDEr,. M. G. SS., XXVI, p Gesta episcop. camer. contin. M.. G. SS., VII, p _3. Gislebett de Mons (ed. Vanderkindere). p. 116; Gesta episcop. camer. con.tin. loc. cit. 4. Annales Si-Dionysii Remenses, M. G. SS, XIII, p. 84. Le Willelmi chron. Andrensis (M. G. SS, XXIV, p. 74) donne le 5 Octobre. 5. 1Jrevis append. ad Balder. ekron., Rec. BouQUET, XIII, p Gui~e, Aisne. 7. Lesquielles-Saint Germain, Aisne. 8. Cont. Aqt~ic., M. G. SS., VI, p. 415; - Gislebet t de.mons, p Gravelines, Nord. 10. Ex Gauft edi de Bruil ekron., M.G. SS., XXVI, p. 203.

16 D'autre part le comte de Hainaut, qui considerait le meurtre de l'elu de Cambrai comme un deshonneue pour lui, puisqu'il avait ete perpetre malgre la canduite qu'il avait donnee et malgre la "justice " de son comte, brflla la ville de Conde et s'empara du castrum 1 Le pape aussi ne manqua pas de punie les assassins. Par une lettre du 11 mars 1175, il ordonna a Pierre, cardinal et Iegat du Saint-Siege, de faire prononcer par l'archeveque de Reims une sentence d'excommunication contre ceux qui avaient trempe dans le meurtre de Robeet 2 1. Gislebert de Mo-ns, p R ecueil BOUQUET, XV, p (PH. JAFFE, op cit., t. II, No 12!43).

17 ROLE POLITIQUE DE ROBERT D'AIRE. On se demande, en suivant la rapide carr:t-ere de Robert d'aire, queues ont bien pu etre les qualites qui, en une quinzaine d~annees, le hisserent au faite des honneurs et de la puissance. Il faut supposer, pour comprendre \!'ascendant qu'il exerga sur des hommes tels que Philippe < d'alsace et Thomas Becket, qu'il se distinguait par de rares qualites politiques et administratives. On se represente avec peine qu'un homme dont la culture. intellectuelle etait mediocre 1 ' put remplir les fonctions de chef de la chancellerie com tale. Mais nous savons que generalement le chancelier intervenait peu ou pas du tout dans la confection des chartes et se contentait d'y mettre le sceau 2 Au Xllme siecle, la plupart des chartes etaient encore redigees par les destinataires, d'autres em.anaient directement des notaires, chapelains ou simples clercs, attaches a la cour du comte Neanmoins, on trouve une charte de Philippe d' Alsace (1169) contenant cette formule : actum per manus Roberti, 1. Ght on. an. de L~on. M.G. SS., XXVI,p.448(cum esset litteratura tenuij. 2. H. PIRE!.'i:"'E, La chancellerie et les notaires des comtes de Flandre avant le XIII s.; Melanges J. Havet, p. 7-!1.

18 cancellarii Flandriae et Ariensis praepositi 1 11 semblerait done que quelquefois le chancelier lui-meme s'occupait de la confection des chartes comtales. Mais, comme le fait remarquee Mr H. Pirenne dans!'article cite, cet acte est octroye a l'abbaye d'aire, et l'on comprend des lors qu'il ait ete - redige par le chancelier Robert qui, comme prevot d'aire, etait destinataire de la charte. Il semble que le chancelier ne prenait pas meme toujours soin de lire sceupuleusement les chartes auxquelles il apposait le sceau et que ce travail aussi etait confie a des subordonnes. Quand par hasard il relit lui- me me l'acte, il le signale expressement, comme. s'il s'agissait Ia d'une chose extraordinaire. C'est ce qui ressort clairement d'une charte octroyee par Philippe en , ou on lit a la fin de l'acte : «moi p1~ev6t d'aire j'ai souscrit et relu». Il va de soi cependant, que pour certains actes, le chancelier ne restait pas completement etranger a la confection meme; ainsi, on peut trouver cette formule a la fin d'une charte comtale de : Ego Robertus prepositus de Aria inter(ui et sigillari (eci. Mais c'est la une exception. Outre le scellage, Robert se contentait, dans la grande majorite des cas, d'intervenir en qualite de simple temoin, ce qui ne rentrait nullement d'ailleurs dans ses attributions de chancelier; deja comme prevot et comme tresorier, il signait des chartes fort nombreuses 4 Nous avons deja vu que la fonction de chancelier etait presque toujours unie a celle de prevot de Saint-Donatien. Cette coutume, qui avait ete instituee sous Robert le Frison ( 1089), fut rcnouvelee le 4 juillet 1173, par une bulle adressee au prevotrobert eta ses religieuxpar le pape Alexandre lip. I. MIRA.EUS, Op. dipl. I, pp H. COPPIETERS. Op. cit., p. 22. C'est la seule parmi les chartes que signe Robert, qui p orte cette indication. 3. VAN LOKEREN. Ohm tes d documents de Z'abbaye de St Pierre, I, p Voir H. CoPPIETERS. Op cit., pp. 4, 5, 9, 10, 11, 12, 13, 14, 16 etc. 5. GILLIODTS VAN 8EVEREN, Ooutume de la private de Brttges, lj, p. 24. PH. JA.FFE, op cit., t. II, N 1~.~29).. L9

19 ~ 278 On y lit que, sm les vives instances du comte Philippe d'alsace, le pape a decrete que dorenavant, comme cela fnt deja arrete dans le passe, tons ceux qui auront ete regulierement elus prev6ts de Saint-Donatien de Brnges, seront charges aussi de diriger la chancellerie comtale. Comme on pent s'en apercevoir par l'histoire de Robert d'aire, le chancelier etait un personnage fort important et \ vivait dans!'entourage immediat du comte. Nous le voyons intervenir plusieurs fois comme conseiller politique de son maitre. C'est lui qui fut l'instigateur de Philippe, quand celui- ci s'adjoignit au roi de Franee Louis VII pour soutenir les fils de Henri II PHmtage_net contre leur pere. Il lui fit adopter une attitude favorable a la France et l'ecarta de l'angleterre en!'excitant conwe le roi Henri II. De plus, il fut en cette occasion un des principaux fauteurs de la revolte d'henri et de Richard contre leur pere, le roi d'angleterre 1 Ayant decide Philippe a s'allier a Louis, roi de France, le defenseur des fils revoltes, ill'accompagna en Normandie, ou l'on entreprit le siege de la ville de Rouen (1174). Il parvint meme a faire adopter par son maitee une entreprise tees haedie; une partie de l'armee tlamande fut envoyee au dela de la mer pour attaquer Henri II dans son propre royaume. La petite flottille, semble-t-il, mit a la voile; mais, dispersee par la tempete et attaquee par les Anglais, elle dut regagner miserablement la cote. Cependant le roi d'angleterre envahit la Normandie et entra de nuit dans la ville. Les assiegeants battirent en retraite. Le comte de Flandre neanmoins resta quelque temps encore autour de la ville 2 sur le conseil de son pre(ectus, Robert d'aire, qui l'engagea a ne pas abandonner le siege avant de s'etre assure la faveur du peuple en repandant l'or a foison il. - I. Rad. de Diceto, M. G. Sl:::l., XXVII, p Robertus adversus regem Anglorum Philippum comitem ad perniciem multam Flandrensium, instigavit, filios regis Anglorum animavit in patrem. 2. Contin. Aqttic., M.G. SS., VI, p Gat~fredi de Bn.~il chron., M. G. SS., XXVI, p. 202.

20 ( Malgre l'echec de cette entreprise, les projets du chancelier ne manquaient pas d'habilete; comme chef militail~e, d'autre part, il fit preuve d'un esprit original et novateur en allant attaquer Henri II sur ses propres terres. Il nous apparait en cette occasion comme le ressort secret qui faisait agir le comte de Flandre; peut-etre pouvons nous lui attribuer en partie!'orientation politique nouvelle que suivit dorenavant Philippe d'alsace, orientation qui permit a ce dernier d'etre un jour le veritable maitee de la France. Meme la ou l'inter.vention de Robert n'est pas signalee, il eut une influence tres directe sur la ligne de conduite du comte. Comme nous le dit Thomas Becket 1, c'est par sa volonte qu'etaient gouvernes non seulement la cour, mais le comte tout entier. La direction de!'administration lui etait entierement soumise et dependait presque exclusivement de ses volontes 2 Quand il devient elu d'arras, il se voit oblige de demander lin delai pour terminer les affaires entreprises pour le compte de Philippe, et il faut bien croire que celui-ci attribuait un grand prix a la collaboration de son chancelier, puisqu'il s'adressa lui-meme au pape pour obtenir une faveur, qui en somme s'adressait a lui aussi bien qu' a Robert 1 De certaines lettres officielles 4 il appert que le comte de Flandre essaya a plusieurs reprises d'amener une reconciliation entre le roi d'angleterre Henri II et l'archeveque Thomas, qui, exile par celui-ci, avait trouve un asile a Soisson'S, chez le roi de France Louis VII, puis chez les bene- dictins de Sens. Deja en 1165, le comte s'etait entremis pour apaiser la l. Lettre de Thomas Becket au pape.alex:andre III. flobertson, op. cit., VII, pp ; " cuius arbitrio praecipue non solum domus comitis, sed tantus optime regitur principatus,. 2. ibid. 3..Alex. Ill epistolae. Recueil BouQuET, XV, p (PH. JAFFE, op. cit. t. II_, No 11998). 4. Recueil BoUQUE~, XVI, pp. 315, 319, 327, ;- RoBERTSON, Materials, VI, pp. 73, 409, 414, 455, 472; VII, p. 239.

21 querelle qui divisait le roi Henri et l'archeveque 1. L'annee suivante, le roi d' Angleterre demandait une entrevue a Philippe sur territoire franc;ais (a Rouenr Puis nous voyons le. prince tlamand se mettre en relations avec l'archeveque, dont il obtient la promesse de se rencontrer avec lui au monastere de Tours, pour fixer la date d'une prochaine entrevue entre le roi de France et le roi d' Angleterre 3 Sur les instances de ce dernier, il fait tout son possible pout que Becket lui-meme se rende aussi a cette rencontre qui eut lieu le 2 juillet 1168, 3 la Ferte-Bernard 4 Mais on n'arriva pas a s'entendre. Cela n'empecha pas les negociations de recommencer aussitot. Une nouvelle entrevue du roi de Ft~ance avec le comte de Flandre est projetee 5 ; celui-ci obtient meme de Henri II I' envoi de quelques embassadeurs. Toutes ces tentatives d'ailleurs etaient vouees a un nouvel insucces 6 Dans ces affaires delicates, c'est le chancelier qui est choisi comme negociateur. Il est en rapports suivis avec l'archeveque; mais celui-ci, dans deux lettres au prevot d'aire qui nous sont conservees, ne fait que toucher vaguement a sa querelle avec le roi d'angleterre eta un pretendu desaccord qui serait ne entre lui et le pape 7 Par prude~ce ils s'envoyaient des massagers qui leur rendaient compte vei~balement r Johannes Saresberie:nsis a Thomas Becket. RoBERTSON, op. cit., t. V, p Un ami a Thomas Becket ; RonE&TSON, op. cit., t. VI, p Johannes Saresberiensis ad J ohannem Pictavensem episcopum; RoBERTSON, op. cit, t. VI, p ~L Johannes Saresberiensis magistro Lombardo; RoBERTSO::ol, op. cit. t. VI, p Lettre de Thomas Becket au prevot d'aire, RoBERTSON, op. cit., t. VII, p Lettre de Thomas Becket au pape Alexandre III; RoBERTSON, op.' cit, t. VII, p Lettre de Thomas Becket au prevot d' Air e. RoBERTSON, op. ' cit -, t.v: p. 327.

22 du progres de leur entreprise 1 Aussi les de.tails de toutes ces negociations nous restent-ils presque entierement inconnus. Tout au plus voyons-nous qu'en 1169 Becket demande au prevot d'aire d'etre present a l'entrevue projetee entre le comte de Flandre et le roi de France~. Il est hors de doute qu'il fut charge de plusieurs missions analogues, mais dont la trace n'est pas parvenue jusqu'a nous. En outre, il parait certain que d'autres affaires encore etaient traitees par Robert, pour le compte de l'archeveque de Cantorbery. Dans les deux lettres citees, il y est fait allusion, mais avec une obscurite telle, qu'il serait temeraire de hasarder une hypothese a cet egard. Des reticences indiquees par des bouts de phrase comme: sed haec hactenus; - intelligenti dictum est satis'3; - satis dictum credimus sapienti\ montrent suffisamment que cette obscurite etait voulue et devait exister pour les contemporains, aussi bien. que pour nous. Ce dont nous sommes certains c'est que, si Philippe n'hesitait pas a confier les missions les plus delicates a son chancelier, celui-ci s'en acquittait visiblement avec honneur. Il sut si bien s'insinuer dans les bonnes graces de Becket, que le fameux prelat ne dedaigna pas de s'en faire un ami personnel. D'ailleurs c'est a une mission non moins delicate, qu'il dut d'entrer dans les faveurs et la familiarite du comte. La samr du comte, Gertrude, avait ete repudiee par son mari Humbert III de Savoie. Robert parvint a la faire sortir de la prison ou elle etait tenue en captivite et a la ramener en Flandre. C'est depuis ce temps la, affirme l. Ibidem, loc. cit. "verba illo quod conversus noster ad vos destiuatus detulit "'- 116:) Lettre du meme au meme. RoBERTSON, op. cit., t. VII, pp. 67-8: "per nuntios nostros, -" quae tibi per magistrum Robertum clericum significata sunt "' 2. RoBERTSON, t. VII, loc. cit. 3. ROBERTSON, t. V, loc. cit. 4. RoBERTSON, t. VII, loc. cit.

23 le chanoine de Laon 1, que le prevot d'aire fut honore de l'amitie du comte. Celui-ci n'etait pas un ingrat. ll ne manquait pas de donner a son chancelier tout l'appui de son autorite et de sa puissance, chaque fois que!'occasion s'en presentait. Comme on a pu s'en apercevoir, il ne fut nullement etranger a l'etonnante rapidite de la carriere du prevot d'aire, et il sut interesser en sa faveur d'autres personnages de marque. Mais il ne se faisait pas faute, non plus, de le seconder dans des entreprises qui etaient loin d'etre honorables. Le moine Guiman 2 nous relate a ce propos une histoire assez amusante. La pretendue tete de Saint-Jacques avait ete deposee dans l'eglise Saint-Michel a Arras, d'ou elle devait etre transferee a l'eglise Saint-Vaast, dans la meme ville. Aussitot,.le comte Philippe se rendit a Arras avec quelques chevaliers et s'empara de la sainte. relique (3 juin 1166), qu'il fit porter a Aire. La colere parmi le clerge d'arras etait grande. Tous les moyens possibles furent mis en action pour rentrer en possession de la tete veneree. Le pa pe Alexandre en personne intervint dans la querelle. Il ecrivit une lettre d'exhortations a Philippe, l'engageant a faire. justice aux reclamations du clerge de Saint-Vaast. N'obtenant aucun resultat, il s'adressa alors dans le meme sens au -prevot d'aire, auquel il demanda d'employer son credit, aupres du comte afin de le faire revenir sur ses actes'{. Ll3 malicievx prevot se garda bien de le faire et le pape dqt se decider a envoyer deux nouvelles lettres, plus pressantes 1. Recueil BouQUET, XIII, p Comme l'union de Gertrude avec Humbert se place entre 1153 et 1162, (VANDERKINDERE, Formation territor.,!, p. 312) cette affirmation n'a rien d'invraisemblable, du moins en ce qui concerne les dates. 2. GUI:MAN, Oartulaire de l'abbaye de St- Vaast (Ed. Van Drival), pp. ll2 et seq. 3. GU!MAN, op cit, p. 34.

24 28.3 cette fois-ci, aux deux destinataires cites plus haut 1 Tentatives vaines, la tete du saint resta bel et bien a Aire. Enfin le pape commence a soupgonner que maitre et serviteur sont de connivence; il s'adresse maintenant a l'archeveque de Reims et lui conseille de jeter l'interdit sur l'eglise d'airc, si le prevot et ses chanoines ne s'executent pas 2 ll envoie en meme temps des lettres au comte et a Robert, ou il leur fait connaitre les pouvoirs donnes a l'archeveque Henrf 3 Ces menaces eurent leur effet; on en arriva bien tot a une transaction stipulant que la tete en question serait coupee en deux et partagee entre l'abbaye d' A ire et l'abbaye de Saint Vaast. Robert joua assurement un role important dans cette affaire. Il travaillait en faveur de son eglise d'aire, dont il voulait augmenter les revenus et le prestige par la presence de la celebre relique. Quant a Philippe, il tira les marrons du feu et ne fut probablement qu'un instrument dans les mains du prev6t. Celui-ci, au lieu de suivre les recomm andations papales et de faire revenir le comte sur ses actes, s'efforga au contraire de le detourner de la moindre restitu-: tion. Ce n'est que sous le coup des menaces, qu'il ceda enfln et encore son ingeniosite trouva-t-elle un moyen de ne pas obeir completement.. Il rec;ut pour l'eglise d'aire le visage du saint; l'abbaye de Saint-Vaast dut se contenter de la partie posterieuee de la tete 4 En Homme, ce furent l'astuce et l'entetement du prev6t d'aire qui l'emporterent sur les foudres du pape. Son insatiable cupidite lui procura bien d'autres querelles encore. L'eglise de Saint-Bertin, ayant en plusieurs endroits des possessions communes avec celle de Saint-Omer 5, Robert en profita pour declarer que les chanoines de cette derniere eglise devaient partager egalement ces possessions avec ceux 1. GUIMA.~, op. cit., pp. 135 et , GUIMAN, op cit., p G:urMA!\', op. cit., pp. 137 et GUIMAN, op. cit., -v. note, p Robert etait prevot de l'eglise de St Orner, v.p. 266 du _present article

25 - 284 de Saint-Bertin. Joignant l'acte aux paroles, il fit reclamer en justice une terre situee a Wizernes 1 par son gendre(?), le chevalier Nicolas. lllui donna 60 mares pour essayer d'acheter le temoignage de 1 'abbe de Saint-Bertin, Godescalc, en sa faveur; puis, il fit envahir les terres par une force armee que lecomte lui avait fournie et en pritsolennellement possession. A Arques 2, il :fit creuser des conduites d'eau et des fosses a travers des terres appartenant a l'abbaye de Saint-Bertin, encore une fois avec la permission et la protection du comte Philippe. Dans la paroisse de Bourbourg\ il s'empara d'un marais assez etendu; mais son esprit inventif, aussi bien que!'argent fourni par le comte, eurent vite fait de transformer ces marecages en un sol fertile; il distribua des maisons et des lopins de terre aux colons qui vinrent s'y etablir et y fonda une basilique relevant de sa peevote de Saint Omer 1 Quand le prevot d'aire devient elu, sa cupidite et sa malhonnetete ne l'abandonnent point; au contraire, d'apres une lettre de vifs reproches que lui ecrivit Pierre de Blois, secretaire de Thomas Becket 5, on est tente de conclure que ces graves defauts ne firent qu'empirer. Pierre y accuse l'elu de Cambrai de ne jamais s'occuper de choses spirituelles et de mettre sa seule et entiere ambition dans les affaires seculieres et la1ques. Au lieu de s'occuper du salut des ames, il se contente de percevoir assidument ses honoraires et consacre toute son activite a faire rentrer les revenus de son eveche; il usurpe les biens de l'eglise pour les employer a des usages profanes; bien plus, il detourne, a son profit particulier, des sommes qui suffiraient a faire vivre trois eveques. Pour y parvenir, il ne craint pas de tyranniser les pauvres, de depouiller ses sujets, de faire couler le sang. Part faite a l'exageration, cette violente diatribe nous 1. Wizernes, Pas-de-Calais. 2. Arques, Pas-de-Calais. 3. Bourbourg, Nord. 4. Pour tous ces details, voir Gesta abbat. St-Bertini contin., M. G. SS, XTII, pp MIG'>E, op cit., CCVII, col. 123.

26 - gs5- montre clairement que l'elu de Cambrai ne se distinguait nullement par les qualites auxquelles on s'attendrait chez un haut dignitaire ecclesiastique. Sa piete etait toute exterieure et ne consistait que dans la veneration des saints et des reliques miraculeuses et dans son devouement a la politique pontificale. Les peincipaux mobiles de ses actes peuvent etre resumes en deux mots : ambition et cupidite; l'une et l'autre presiderent a toute sa carriere, tant ecclesiastique que politique. Pour arriver a ses fins, tous les moyens lui etaient bons 1 son «camr de pierre» 1 ne connaissait pas me me de pitie pour les humbles et les pauvres, qui n'echappaient pas plus a ses exactions et ses violences que les grands et les riches qui faisaient mine de contrecarrer ses projets Plus son ambition etait satisfaite, plus il se faisait _tier et arrogant. Les nobles et les hauts dignitah es de l'eglise, se rappelant son origine obscure, ne manquaient pas de se scandaliser de ses allures hautaines a leur egard. Henri de Reims, qui, nous le savons, n'etait pas un de ses amis, se mit un jour a l'injurier grossierement et lui rappella entre autres sa basse naissance, en lui donnant les noms de " paysan " et de " rustaud ". Mais Robert, qui avait la replique facile, lui repondit avec une pointe d'ironie : «Mes ancetres etaient d'une noblesse aussi pure et aussi puissante que les v6tres... dans l'arche de Noe». 2 Comme on le voit, il ne se laissait injurier impunement par personne et. parait-il, il ne souffrait pas qu'on lui reprochat la moindre de ses actions. L'anecdote suivante nous le prouve une fois de plus. Envoye a la cour de l'empereur, apres son election au siege de Cambrai, pour y recevoir les regales, Robert fut invite a diner par son h6te auguste. Comme il se lav;1it les mains, l'empel'eur en personne lui retenait les manches de son habit; mais le nouvel elu y allait tout doucemennt, com me s'il trouvait la chose toute natueelle. Quelqu'un s'approcha et lui dit de se hater, mais Robert 1. Lettre de P. de Blois. MrmiE, op cit. CCVII, col. l Chron. an. de Laon, M.G. SS., XXVI, p. 448.

27 repondit aussit6t : «Il n'y a pas lieu de se depecher; au contraire, il faut tacher de rester aussi longtemps que possible dans un tel honneur. Quant a toi, qui reclames, tu pourras terminer ta vie sans etre gratifle jamais d'une telle faveur de la part du roi». 1 Meme si ces anecdotes ne sont pas exactes, elles suffisent a nous montrer comment on se representait le caractere du peev6t d' A..ire. Elles prouvent que s'il etait mepeisant envers ses inferieurs, tier envers ses egaux, il se montrait flagorneur envers ceux que le destin avait places au dessus de lui. Il savait repondre avec malice aux injures; mais parfois aussi il s'emportait et injuriait a son tour : ayant re<;u une lettee d'exhortations de I 'abbe de Clairmarais, il la brule avant meme de la lire, accable le brave homme d'injures sans nom, et compare scs reproches aux aboiements d'un chien'l. Notre prev6t possedait pourtant des qualites tres appreciables. C'est le comte Philippe qui, le premier, favorisa le com s de son etonnante carr~ere; Robert ne l'oublia jamais et '( 1 lui resta fidele pendant toute sa vie; dans les difficultes les plus epineuses, il est aux cotes de son maitre pour l'assister de ses conseils et de ses actes. A l'egard du malheureux archeveque de Cantorbery, il fait preuve de la me me fide lite; et son zele est si excess if que ce dernier est oblige de recommander la pt udence et la circonspection a celui, qui dans d'autres cieconstances etait la prudence meme 1 ll fait preuve d'un tel devotlment a la c~use de Thomas, qu'il est appele par celui-ci le seul ami qui lui soit reste dans l'adve1 site, parmi tant d'amis qui n'etaient que les compagnons de sa bonne fortune 4 Dans les negociations diplomatiques entreprises pour son I l. Chron. an. de Laon, Loc. cit. 2. Petri Blesensis epistol., MtG::\E; op. cit., CCVII, col Lettre de Becket au prevot d'aire, RoBERT.:!Ol'l, -op. cit., t.v,p. 3~7, " ut videatis quomodo caute ambuletis, nee adeo uni vos praebeatis benevolum " 4. RoBERTSON, t. V. Zoe. cit.; " gratias agimus de cuius id munere v,enit, ut vel unum mihi adversitatis inter tot prosperitatis amicos res~.rv:~verit,.

28 ( I / maitre, i1 etait d'une discretion a toute epreuve 1. Philippe pouvait compter sur son chancelier comme sur soi-meme. Si, dans certaines circonstances, le prev6t d'aire nous apparait comme un vulgaire usurpateue, _dans d'autres, il y met des formes et sait accompagner sa mauvaise action d'un beau geste. Ainsi, tout en usurpant les terr~es des moines de Saint-Bertin, il favorise!'agriculture en tr~ansformant les marais en terres labourables; il donne de!'occupation aux pauvres inactifs en offrant des terrains et des inaisons aux colons qui veulent venir s'y etablir~. Cela n'empecha pas les moines de Saint-Bertin de lui. en vouloir a mort. Aussi vieent-ils dans sa fin inopinec, l'effet de la justice divine ~. D'autres, qui se scandalisaient de l'etonnante rapidite de sa fortune, allerent jusqu'a l'accuser de sorcellerie 4 et de commerce avec le demon'. Quant a nous, nous conclurons tout simplement que Robert d'aire a ete le type du paevenu hautain et dedaigneux du moyen age; doue de qua lites incontestables, il sut se signaler. a!'attention du eomte Philippe qui le combla de ses faveurs. II fut, com me le dit Mr H. Pirenne 6, «un des premiers de ces favoris d'origine obscure, que la faveur des princes fit monter si souvent au moyen age, jusqu'au faite des honneurs». 1. Epistolae Alex. III papae; Recueil BoUQUET, XV, p. 903 (PH. JwFE, tjp, cit., t. II, n 11998);".. et attendentes prudentiam et discretionem ipsius praepositi.. "; - RoBKRTtoN, op. cit, t. V, p 327,, intendere debet prudentia vestra " 2. Gcsta abbat. Si Bc1 tini contin M. G. SS., XIII, p. 6.::8; "... quandam paludem ingenio suo et comitis expensis ad terram dedu:xit arabilem... mansiones et funiculos possessionem colonis distribuit... " 3. Ibid., Zoe. 'cit. "... iussu nobilis viri Jacobi de Avenues, divine ultionis, ut creditur, ministri..., 4. Chron. anon. de Laon, M.G. SS., XXVI, p. 448; "Hunc (Robertum) quidam necromantiae arguerunt. " 5. Ex chron. Alberici, Recueil BouQUET, XIII, p. 712; ~ Robertus... qui ut aiunt, familiari daemone utebatur...,. 6. Biographie nationale.

29 Les frontieres de la France et de l'empire a Gand et dans le pays de Waes du JXe au Xlfe siecle, PAR LEONARD WILLEMS.

30 L 'impression de ce mbnoire a ete decidee sur l~ MM. V. FRIS et H. PIRENNE. rapport de

31 LES FRONTIERES DE LA FRANCE ET DE L'EMPIRE A GAND ET DANS LE PAYS DE W AES D U JXt AU XIIe SIECLE. La question des feontieres de la France et de!'empire, de puis Gand jusqu'a la mer, est l'un des points les plus obscurs de l'histoire de Belgique. Comment pouri~ait-il en etre autrement? Des le milieu du XIIIe siecle, nous voyons les eveques d'utrecht et de Tournai se quereller a propos de l'etendue de leurs juridictions respectives et ne pouvoir se mettre d'accord sur le point de savoir de quel diocese depend telle ou telle paroisse. Et les contestations ne se bornent pas a quelques endroits isoles, mais elles s'etendent a la frontiere presque toute entiere. Si des prelats en l'an 1250, a la tete d'archives tenues a jour et bien conservees, ne sont pas parvenus a y voir clair et ont du recourir 1~ainte fois a l 'arbitrage, combien ces questions ne sont-elles pas devenues plus compliquees pour nous, qui ne possedons plus qu'une minime _partie des documents que l'on pouvait consulter il y a six a sept siecles! Aussi, est-il certain que, sur bien des points, nous devrons nous contenter d'idees generales, et que, forcement, mainte question, controversee depuis longtemps deja, ne pourra jamais etre resolue. Les difficultes que l'on rencontre, sont a mon sens, de trois genres difl'erents. l o Il s'agit de determiner queue etait la configuration physique du sol de la Flandre depuis Gand jusqu'a lamer, pendant les IXe, xe et Xle siecles et ceux qui suivent. Premiere question fort obscure; car les bouches de l'escaut doivent avoir subi de profonds changements : d'un cote, des inondations successives ont transforme en bras de mer des

32 292 - portions de la terre ferme; de rautre, des endiguements et des relais de la mer ont permis de transformer en polders plantureux des bras de mer en tiers. 2' L'histoire politique et religieuse de ces contrees est non moins compliquee ; car les chroniqueurs, en parlant des transformations que les frontieres politiques ont subies ici dans le cours des siecles, se bornent la pl u part d u tern ps a quelques indications sommaires, qui laissent le champ ouvert a de nombreuses controverses. L'incertitude etait telle que les eveques d'utrecht et de Noyon ont dtl fail e un accord en 1122 concernant l'eglise de Notre-Dame a Bruges. En mai 1257, l'eveque Henri d'utrecht ecrivait au prev6t de Sainte-Pharailde qu'il avait d'innombrables di/terends avec l'eveque de Tournai pour les paroisses des Quatre-Metiers. En 1264, de nouvelles contestations dorinent lieu a un nouveau confiit. On verra pa:r res pages qui suivent que l'histoire des traites politiques offre tout autant de points obscurs. 3o Un troisieme genre de difficulte resulte de ce que nous ignorons souvent a quelle localite ou a quelle circonscription repond un nom a telle epoque donnee : L'heidensee est a un certain moment la limite de la Flandre, cela est sur : mais qu'est-ce que 1' heidensee? Qu'est-ce au juste que le Comte de Gand au xe sie.cle? Quelles sont les limites exactes de quantite de pagi? J'avais eu!'intention d'examiner sommairement ce que nous avons do documents. nous permettant de faire l'histoire d.e la frontiere franco-allemande jusqu'a la mer, en tenant compte des divers genres de diffl.cultes mentionnes ci-dessus; d'indiquer les controverses que soulevent ces documents et d'exposer jusqu'a quel point elles sont insolubles. Mais cette etude aurait forme un veritable volume, et dans ces- conditions, je crois preferable de me borner a examiner une partie de la feontiere, Gand et le pays vvaes, remettant a plus taed le reste. Reduite a ces proportions, la bibliographie du sujet deja fort considerable. On trouvera des details dans Diericx, Memoires, et dans les ouvrages generaux sur l'histoire de

33 Gand:.mentionnes dans V. Fris, Bibliographie de l'histoire gantoise. Mais il y a surtout a consulter quelques interessantes monogeaphies, papmi lesquelles je citerai : Hiesch, Reicllsflanclern und die deutsche Burg von Gent (Excurs dans l'histoire d'henri II; Jahrbiicher Heinrichs II). A. Wauters, Le chateau imperial de Gand et la (osse Ottonienne (Bulletin de l'acad. Belg., 1886). Jul. Vuylsteke, Het Gra?;enhasteel, (Annales du Cercle archeol. de Gand, t. I, p. 57 et s.). Holder Egger, Zu den 1-leiligengeschichten des S. Bat~oklosters (Dans les travaux dedies a G. Waitz, Au(satze, p. 654 et s.). A. De Vlaeminck, Origines de Ia ville de Gand (Mem~ Acad. Belg., t. XLV.). * * * Je renonce a exposer les divers systemes, qui tendent a indiquer ou les frontieres de l'empire et de la France ont passe a Gand et dans les environs. Les comparer les uns aux aukes et les discuter point par point, me menerait beaucoup trop loin. Je me bornerai dans les pages qui suivent, a attirer!'attention sur la derniere theorie, laquelle se lit dans un livre faisant autorite dans la matiere : je veux dire. La Formation territoriale des principautes belges de L. Vanderkindere. Les idees emises par le savant professeur s'ecartent a bien des egards de celles de ses devanciers. Et comme elles sont un peu eparses dans tout le tome I (la Ftandre) de l'ouvrage, je crois qu'il est bon de les grouper et de les resumer succinctement, afin qu'on en saisisse mieux!'ensemble. D'apres Vanderkindere il faut avant tout tenir compte de deux ordres de faits bien differents, se rapportant chacun a un territoire special. ll faut distinguer : 1 o ce qui se rapporte a l'abbaye de Saint-Bavon et au bourg imperial d'un cote; 2 ce qui se. rapporte au pays de lliaes, de l'autre. L'histoire de ces deux territoires ne peut etre confondue, sinon l'on embrouille toute la question. 20

34 I. - L' ABBAYE DE SAINT-BA VON ET LE BOURG IMPERIAL A GAND. Pendant tout le moyen-age les abbes de Saint-Bavon. ont regu leur investituee de souveeains allemands, et l'abbaye a toujoul's ete censee faire partie de!'empire. Il est vrai que Lothaire, fils de Louis d'outremer,' par des dipl6mes de 958 et 967 (Serrure, Cart. de St-Bavon) affiche encore certaines pretentious sur l'abbaye; mais il est le dernier roi de France qui agisse de la sorte (p. 40). L'empereur Otton II assure en 977 une liberte de tonlieu en faveur de l'abbaye; il se fait recevoie apres cette date membre de la confrerie. Ses successeurs Henri II et Henri IH donnent eux aussi des privileges a Saint-Bavon. En 1193 Henri VIla prend sous sa protection, affirmant qu'elle est in in~perio siti. Et Jeanne de Flandre, en 1236, dit de meme qu'elle est in terra qua m de imperio nos tene?nus. On sait que depuis le traite de Verdun (843), l'escaut a ete considere comme la limite de la France ; la rive droite etait lotharingienne, plus tard allemande. O'r l'abbaye de Saint-Bavon est situee sur ia rive gauche, et neanmoins elle est allemande. D'ou vient cette anomalie? David (Bulletins de l'academie, 1849, p. 257) avait emis!'hypothese que l'escaut avait change son cours. Mais L. Vanderkindere (p. 62', d'accord avec les geologues et geographes qui ont examine ce systeme, rejette resolument cette idee. Elle est du reste inadmissible; les cours d'eau ont change a Gand : au moyen-age, la Lys se jetait dans l'escaut a un autee endroit qu'aujourd'hui. La vieille Lys baignait les murs meridiomiux de l'abbaye de Saint-Bavon et rejoignait l'escaut un peu plus loin que l'abattoit actuel. Anciennement elle ba1 rait done au nord la route qui aurait pu permettre a l'escaut de contourner l'abbaye par la gauche. II suffit du reste de jeter les yeux meme sur une carte moderne de Gand pour voir que si une depression du sol s'etait produite au Nord-Ouest' de l'ab.baye, ce serait les eaux de la Lys qui l'auraient envahie, non celles de l'escaut.

35 L'explication de David ne valant rien, il faut trouver autre chose. Un diplome de Louis le Pieux du 13 avril819 va nous sortir d'embarras: dans une charte don nee a l'abbaye l'empereur declare qu'elle est situee in pago Bracbatinse. On a dit que c'etait la une erreur. Vanderkindere n'en croit rien (p. 39) : «Il ne suffit pas pour ebranler l'autorite de ce dipl6me de dire que la chancellerie imperiale a commis une erreur, c'est se tirer trop facilement d'affaire.» ll faut ici ne pas oublier «qu'en plus d'une circonstance les limites d'un paous n'ont pas suivi strictement le cours d'eau qui de fa<;on generale le bornait. C'etait le cas notamment aux endroits ou un pont etait jete, ou un chfrteau fort dominait a la fois l'une et l'autre rive». L'abbaye de Saint-Bavon, a en croire le diplome, est done une enclave du Brabant sur la rive gauche de l'escaut. Ce fait est de la plus haute importance, parce qu'il va pepmettre a Vanderkindere de «situer» la burg impel'iale de Gand, l'arx gandensis. J.Vuylsteke (qui est reste sceptique en ce qui concerne!'existence meme de ce bourg) concluait dans son Gravenkasteel : <<- Si ce bourg a existe, il ne peut avoir ete construit que dans l'overschelde (ou quartier de Brabant), car la seulement il se trouvait sur ~e sol imperial». Et bien, non! Ce n'est pas dans l'overschelde; c'est sur la rive gauche du fleuve que se trouvah l'arx. Thielrode, le seul auteur qui nous en paele, nous dit qu'il etait bati dans le castrum de Saint-Bavon. Or, jamais ce castrum ne s'est etendu sur la rive droite. ll nous dit aussi que le bourg fut bati entre la Lys et l'escaut, ce qui exclut necessairement l'overschelde. Thielrode et le diplome de Louis le Pieux se completent l'un l'autre. Wichman, comte de Gand, auquel la garde du chateau a ete confiee par Otton I, etait done en realite comte d'un territoire devenu plus tard le comte d'alost \P 67). Ce qui le prouve c'est que la legende de saint Lievin (dont le culte avait ete apporte en Flandre par Wichman; d'apres une hypothese de Holder Egger) a localise la mort du saint a Houthem-St-Lievin. Houthem etait done dans le territoire

36 296 de Wichman. A la mort de ce comte, peu a pres 962 1, Thierry, comte de Westfrise, qui detenait deja le pagus de Waes, lui succeda, de telle sorte que ce comte s'est trouve etre seigneur d'un territoire s'etendant depuis la Frise moyenne jusqu'a Alost; et c'est cet enorme do maine qu'il a transmis a ses successeurs. Qu'est-il advenu de cet heritage? Les comtes de Westfrise (appeles plus tard comtes de Hollande) l'ont garde iusqu'en 1018 environ. A cette date Baudouin IV s'est empare par surprise de l'arx Gandensis. Thielrode dit 1014; Meyer, Mais cette derniere date est surement fautive (p. 97, note 4). La date de 1014 est elle-meme problematique, car il faut rappeocher la prise de l'a rx des evenements de Que se passe-t-il alors? Thierry III de Westfrise s'est pris de querelle avec l'eveque d'utrecht, qui en a appele a l'empereur Henri II. Ce dernier ordonne au due de Lotharingie Godefroid, fils de Godefroid de Verdun (p. 93), de marcher contre lui. Mais Godefroid est defait. Dans I'entretemps l'empereur a enleve la Flandre zelandaise et les Quatre-Metiers a Thierry et en a donne!'investiture a Baudouin IV; celui-ci a peofite de l'embarras dans lequel se trouvait Thierry pour surprendre et raser l'arx gandensis, car il ne faut pas confondre le, bourg imperial, castrum vetus, avec le bourg con~tal ou gravenkasteel, novum castellum (p. 71). Voila done Baudouin IV en possession de l'enclave tete de pont du pagus bracbatensis. Quant au restant du pagus Henri II l'enleva egalement Thierry, mais il en donna!'investiture a Herman de Verdun, fils de Godefroid de Verdun. Une seeie de diplomes (p. 106) donnes par Herman a Velsique-Ruddershove, a Hemelveerdegem, a Ophasselt, indiquent qu'il a ete seigneur de cette contree. Lorsque Herman s'est fait moine a Verdun (p. 101), il transmit le chateau d 'Eenham et une partie de son comte a son gendre Regnier V de Hainaut. Mais Baudouin n'entendit point accepter ce voisinage dangereux pour lui, et en 1033 ( ou 1034), il s'em- 1. C'est la date indiquee t. I., p. 75. Mais t. II, p. 302, dans la genea.logie de Wichman, Vanderkindere dit 983.

37 207 - para par trahisen d'eenham et rasa la forteresse. U ne longue mesintelligence subsista de ce chef entre la famille de Flandre et celle de Hainaut. Baudouin IV mourut en 1035, avant qu'un accord ne flit conclu. Regnier V mourut peu apres. Ce ne fut qu'en 1047 que Baudouin V parvint a entt ainer Herman de Hainaut, successeur de Regnier, dans une coalition avec Thierry de Frise et Godefroid le Barbu contre l'empereur Henri III (p. 105). A cette occasion Herman s'entendit avec le comte de Flandre, fils de Baudouin IV ; le pagus entre l'escaut et la Dendre fut cede a Baudouin et celui-ci en echange donna Valenciennes au Hainaut. Baudouin V avait done enfin les deux rives du cote de l'abbaye de Saint-Bavon. L'abbaye continua a faire partie de!'empire comme enclave-tete de pont. Mais il ne resulte d'aucun acte qu'au point de vue administratif tlamand on ait jamais considere Saint-Bavon comme faisant partie du Brabant. Il.-LE PAYS DE WAES. L'histoire de ce territoire differe de celle de l'enclave. Mais elle o:ffre tout autant de difficultes. Dans la premiere edition de la Formation territoriale, L. Vanderkindere avait admis, avec les anciens historiens belges, que le pays de Waes avait ete conquis par Otton I. Dans la 2"e edition, cette idee est rejetee (p. 7 4) : «Cette hypothese un peu hardie (la ce~sion de W aes a Otton I) est peut-etre inutile. Car il est plus simple d'imaginer que le comte de Flandre a con(ere directement le fief de Waes a Thierry II de Westfrise... Possesseur de la Zelande entiere et de la terre imperiale des Quatre-Metiers et par la voisin de la Flandre, il aura regu d'arnoul le fief du pays de Waes. Ce n'etait point la de la part du comte de Flandre, une forfaiture. Cette infeodation n'alterait. en aucune fagon ses propres obligations envers le roi de France et l'enchevetrement des liens feodaux s'accommodait aisement d'un tel etat de chases». Malgre cette infeodation a Thierry, le pays de Waes serait done demeure frangais; et la question se pose : quand est-il devenu allemand?

38 Hirsch (Reichs/landern) a pense a Otton II. F. Lot (Les derniers Cm olingiens, 180, no 2) songe a Otton III. De Vlaeminck (Annales Cercle archeol. de Termonde, 1860) a mis en avant Otton IV. Mais il a renonce a cette hypothese (Origines de la ville de Gand. Memoires, Acad. t. XLV) et estime que ce pourrait bien etre sous Baudouin V en Vanderkindere rejette toutes ces hypotheses et nous presente une conjecture nouvelle : ce serait en 1079, par suit~ d'un arrangement entre Robert le Frison et l'empereur Henri IV. Robert, tuteur dujeune Thierry V de Westfrise, s'etait donne la mission de relever la puissance de la maison de son pupille. Teouvant le moment favorable pour arracher la Flandre a Richilde, il s'empara du comte et defit en 1071 a Casselleroide France, qui avait prisfait et cause pourlacomtesse. Voyant Robert engage en Flandre, Henri estima que le temps etait propice pour attaquer le pupille : le due Godefroid le Bossu marcha contre Thierry, mais il fut tue (1076). Sur quoi Henri jugea pi~udent de s'en tenir la : il fit la paix avec Robert et Thierry. La reconciliation eut lieu a Mayence. Robert rendit a Thierry la Flandre zelandaise que la maison de Flandre detenait depuis Par contre, il se fit donner par Thierry le pays de Waes : «Je suis convaincu», dit Vanderkindere (p. 123), «que c'est egalement a la suite des arrangements de 1079 que le pays de Waes passa sous la suzerainete de l'allemagne». Le roi de France, Philippe I, avait epouse Bertha de Hollande; celle-ci aura insiste au pres de son mari pour qu'il cede le pays de Waes a Henri IV, afin d'obtenir ainsi!'adhesion de l'empereur a la cession de la Flandre Zelandaise a son fr ere Thierry. «Je n'apporte aucun texte formel a l'appui de mon allegation», continue Vanderkindere, «mais une preuve indirecte, a laquelle j'attache une grande importance, est fournie par la Chronique de Tronchiennes. Ce recueil nous dit en effet qu'en 1082 mourut Baudouin de Gand, auquel Robert le Frison avait donne Tronchiennes, Waes et Ruysselede. (Anno obiit Balduinus Gandavensis.. cui Robertus Frisius.. dederat Truncinium, Vuas et Ruslam).» * * *

39 200 - Le double systeme de L. Vanderkindere prete le fianc a des objections si diverses et si nombreuses, qu'il m'est impossible de m'y rallier. Notez tout d'abord, en ce qui concerne le pays de Waes, qu'il n'y a rien dans les textes qui puisse nous faiee supposer une intervention de la reine Bertha, ou des pourparlers entre le roi de France et l'empereur pour la cession d'un territoire, cession qui a ce moment n'avait guere de raison d'etre. Vanderkindere indique lui-meme qu'il n'a qu'un texte a invoquer : c'est la chronique de Tronchiennes. Or, celle-ci se borne a dire qu'en 1082 mourut Baudouin II de Gand (ou d'alost) qui avait regu anterieurement Tronchiennes, Vuas, Rusla 1 Ce don date t-il reellement de 1079?...:..._ nous n'en savons rien - Vuas a cette date a-t-il bien ete enleve a Thierry de Frise? C'est possible, mais nous ne le savons pas davantage. En ce cas, il faudrait supposer que Baudouin IV, qui a enleve l'arx gandensis a Thierry III en 1018 environ, aura laisse celui-ci en possession de la seigneurie de W aes. Or on congo it que le pays d 'A lost ait ete donne en 1018 a Herman de Verdun (si. tant est que ce pays ait jamais appartenu aux comtes de Westfrise- ce dont je doute), car c'etait l'empereur qui etait le maitre de cette region et en disposait a son gre; mais dans le pays de Waes, c'etait Baudouin qui etait suzerain. Pourquoi des lors n'aurait il pas depouille Thierry de son fief, puisqu'aussi bien il lui enlevait le castrurn de Gand? Faut-il interpreter egalement la Chronique en ce sens que Thierry etait aussi seigneur de Tro~chiennes et de Rusla, puisque ces villages paraissent faire partie d'une meme donation? Au surplus, le texte meme de la Chronique n'est-il pas deroutant? N'est-ce pas singulier de citer de la sorte un pagus aussi important que le pays de Waes, entre deux villages com me Tronchiennes et Ruysselede? C'est a se demander si ce p~ssage n'est pas corrompu. Il s'agirait done de controler jusqu'a quel point nous pouvons nous fier aux indications de notre chronique. I. Surles ancetres de ce Baudouin, cf. Vanderkindere, p. 113.

40 Tenons-nous en d'abord a Tronchiennes. La meme chronique nous apprend que Robert II de Jerusalem enleva a la veuve de Baudouin II d'alost, Tronchiennes et Vuas en 1101 (Robertus... abstulit Truncinium et Vuas, patris sui Roberti Frisii donationem). Mais en 1120 Baudouin Ill d'a lost recupera ces possessions (Balduinus Gandavensis... recuperavit Vuas et alter'lm pa?"tem Truncinii). En 1127 Baudouin III d'alost meurt, laissant une fille Beatrice, mariee a Henri, Chatelain de Bourbourg. Malgre les droits de Beatrice, Thierry d'alsace ceda l'heritage de Baudouin III au frere du defunt Iwain d'alost, a raison des grands services que ce dernier lui avait rendu 1 Lambert d'ardres: I venus.. non considerans jus tum aut hones tum, {ratris sui (iliam Beatricem vivam et heredem adhuc esse et superstitem, violenter irrupit et quomodocumque Flandriensium comite Theodorico consentiente, imrno as sensum praebente, obtinuit. Et en effet dans une charte de 1130 (Coppieters Stochove, Regestes de 'Thierry d'a lsace, n 14) nous voyons I wain d'alost signer:!wain de T ronchiennes. Nous voyons aussi le me me seigneur fai t,e une donation a l' eglise de Tronchiennes en 1139 (Coppieters Stochove, ibid., n 50). En 1144 meurt I wain, et son fils Thierry d'alost lui succede. Ce dernier decede en 1165 sans enfants 2, et la succession fait ainsi retour au suzerain de Thierry, au comte de Flandre. Philippe d'alsace a done herite a cette date la seigneurip- de Tronchiennes. Et en e:ffet, nous le voyons en (Coppieters Stochove, Regestes de Philippe, no 38) 1. Iwain d'alost fut le gendre de Thierry d'alsace, dont il epousa la fille Laurette. 2. Il apparait entre autres comme temoin dans une charte de Philippe. - Coppieters Stochove (Regestes de Philippe, n 58) date cette charte d'environ 1167; c'est une erreur: a cette date Thierry est mort depuis deux ans. Ce n 58 fait du reste double emploi avec le n 47, oil cette m~me charte est datee de 1166 environ. L'erreur de MrCoppieters provient de ce que Wauters, lui aussi, cite deux fois cette charte avec des dates differentes: Tabl. ekron. des Cha1 tes, pp. 478 et ~

41 - 301 donner a l'eglise de Tronchiennes, un bien provenant de la succession de Thierry d'alost. De tout cela resulte que lesrenseignements de lachronique en ce qui concerne Tronchiennes sont on ne peut plus exacts. Ils le sont egalement en ce qui concerne le pays de Waes. Nous voyons en efl'etlwain faire don a l'abbaye de Tronchiennes, 22 septembre 1139, de nombeeux biens dans le pays de Waes (Mira:ms Foppens I, 104). Dans une autt e donation de Thierry d'alsace, en 1136 (Coppieters Stochove, no 35), celuici declare qu'a la priere d'iwain d' A lost, il a cede le lieu dit Saleghem aux f1 eres qui y observent la regie de saint Augustin; puis il ajoute que les comtes de Flandre ou les seigneurs de Waes seront les seuls avoues de ces domaines. L'heritage d'iwain a passe (nous l'avons vu pour Tronchiennes) a son fils Thieery; puis a la mort de Thierry a Philippe d'alsace. Or precisement Gislebert de Mons ne neglige pas de nous dire qu'a la mort du fils d'iwain, Alost, ainsi que vvaes, passerent aux mains de Philippe (p ) : " Theodericus de Alost decessit... terra au tern.. tam de A lost quam de Waisa ad Philippum... devenit ". Le renseignement de la Chronique de Tronchiennes est done juste egalement pour Waes. Mais il im porte de remarquer que la seigneurie de W aes parait avoir ete contestee. a la descendance de Baudouin d'alost. Du vivant meme d'lwain il y a un seigneur qui a diverses reprises prend le titee «de Waes». C'est Thierry de Beveren, Chatelain de Dixmude et camerier de Thierry d'alsace. Ce personnage appaeait pour la premiere fois en 1119 (Mira:ms-Foppens II, p. 679). En 1127, il signe Thiert y de Was dans une chat te de Guillaume Cliton (Marneffe, cart. d' A(ftighem, 76). De meme dans deux chartes de Thierry d'alsace tcoppieters, Regestes, nos 1 et 49). Il en est parmi ces chartes ou!"wain d'alost signe avec Thierry de TVaes. Suivons maintenant le titre de Was dans la famille des Beveren. L' A uctariu'm aquicinctanum nous rapporte, sous la date de 1158,que, pendant l'absence de Thierry d'alsace en Palestine, son fils Philippe se vit contraint de faire une expedition

42 - 302 maritime contre Thierry VI de Hollande 1 Il s'agissait sans doute d'un tonlieu sur l'escaut qui genait le commerce des Flandres: Philippus..., navalem expeditionem ducit adversus Theodericum comitem Hollandie,.. t'ictor revertitur et Beverne comburit. Meyer (anno 1157) paraphrase cette source et ecrit : Et Wasiarn possessam tum ab Hollandiis terrestribus in vas it copiis, pulsoque Teoderico Bevernensi ac combust a Beverna castello... Mais Meyer a commis ici une bevue impardonnable, qui a induit les historiens modernes en erreur, il a confondu le 'Iheodericus comte de Hollande- de l'a uctarium, avec Thierry de Beveren, mort a celte date depuis plusieurs annees. En effet no.us ne le voyons plus paraitre dans les cbartes apres 1142; et son fils Jordan doit lui a voir succede, car le 7 avril 1157, Iiotamment, il se designe comme Chatelain de Dixmude (Coppieters Stochove, no 130, cf. 134). La dignite de son pere lui a done ete conferee etc'rst evidemmentajordan de Beveren quephilipped'alsace a eu affaire en Que s'est-il passe a cette date? " Il est probable», dit Vanderkindere (p. 162), «que le comte de Hollande au cours des hostilites, se sera tem,porairement empare du pays de Waes, faisant revivre ainsi d'anciennes pretentions qui paraissaient eteintes de puis Robert le Frison; le seigneur de Beveren lui aura prete -main-forte et le chateau que ses ancetres avaient tenu des premiers Thierry lui aura servi de base d'operations. On ne peuts'ea!pliquer autrement la liaison qui s' etablit. entre la guerre de Zelande et la destruction de Beveren. " Je crois que les evenements ont ete dramatises ici au dela de ce que permettent les sources. J'ai deja dit que!'occupation de Waes par les Hollandais est due a une erreur de Meyer : l'auctarium ne parle que d'une expeditio maritima. Et, si au retour de cette expedition victorieuse, Philippe d'alsace a mis le feu au chateau de 1. Il doit y avoir ici une erreur dans l'attctarium. Thierry VI ne regna que de ; en 1158,Florent III ( ) etait comte. de Hollande. J e suppose done qu'il faut Jjre ici 1 ~57, au lieu de 1158; sin on a Ja place de Theodericus, il faudrait lire Florentius. C'est ce que fait Vanderkindere, qui place ces evenements sou~ Florent III.

43 Beveeen, c'est que vraisemblablement Jordan, son vassal, ne lui aura pas prete toute l'aide a laquelle son suzerain croyait avoir droit. Les Beveren etaient probablement apparentes a la famille des comtes de Hollande et possedaient des biens dans ce pays. L'expedition maritime sur l'escaut s'est sans doute organisee dans le pays de Waes, sans enthousiasme aucun de la part dejordan.ason retom~,philippe,pourdonner une le<;on a son chatelain, aura mis le feu au chateau. Car notez qu'aucune source ne nous parle d'une lutte entre Jordan et Philippe. Elle eut ete du reste par trop inegale. Ce que l'on n'a pas remarque non plus, c'est que la chatellenie de Dixmude doit avoir ete enlevee a cette occasion a Jordan; car en 1183 (Coppieters Stochove, Regestes de Philippe d'alsace, no 294) nous voyons intervenir dans une charte un certain Gilbert, Chatelain de Dixmude, ce qui prouve que Jordan ne l'est plus. Dans aucune source, il ne prend le titre de vvaes qu'avait son pere. Un froid doit avoir existe entre les Beveren et les comtes de Flandre; en effet, tan dis que Thierry contresigne, comme je l'ai dit, un nombre considerable de chartes, Jordan, son fils, n'apparait que dans une seule (en U65. Coppieters Stochove, no 33). En 1182, nous voyons apparaitre Thierry, fils de Jordan'. Le fils doit s'etre reconcilie avec Philippe d'.:\.lsace, car sa presence aupres du comte nous est signalee dans bon nombre de charles; en 1188, il signe chrltelain de Dixrnude (Coppieters, no 342), ce qui prouve que la charge de son grand-p(ke lui a ete rendue; mais il ne signe jamais de Waes. A la mort de Philippe d'alsace (1191) de nombreuses 1. Ce Thierry est le mari d'ada de Couey, petite fille de Baudouin IV de Hainaut tvanderkindere, edit. Gislebert de Mons p. 69 ( 35), et tableau genealogique IV. Chez le3 Beveren, le prenom de Thierry est hereditaire de pere en fils, de telle sorte qu'il est a chaque instant fort difficile a determiner a quel Thierry l'on a affaire. A Thierry, mari d'ada de Couey, succeda, vers 122?, Thierry, mari. de Elisabeth-Isabelle. Ace dernier succma Guillaume de Beveren (mari d'eve) jusqu'en A cette date il y a de rechef un Thierry de Beveren qui est mineur et qui epousa plus tard Marguerite.

44 difficultes surgirent a propos de sa succession. Thierry de Beveren profita des troubles de cette epoque pour essayer de faire valoir lui aussi quelques reclamations. Gislebert (XXI, 585) nous dit : «Eodem anno (1193) tempore hyemali Theodericus de Be verna... qui in terra de A lost contra com item Flandrie ethannoniejus reclamabat..». «La-dessus», nous dit L.Vanderkindere (p.159), «les erudits Malbrancq, Duche;;ne, ont avance que le pere de ce Thierry avait du contracter mariage avec une fille de Baudouin II d'alost; mais il n'y a pas un acte, pas un texte qui fasse mention de ce mariage. La verite est sans doute que Thierry de Beveren reclamait, non A lost meme, mais le pays de Waes, qui dependait de la meme succession et dont Robert le Frison, si mes conjectures ne m'ont pas egare' avait depouille ses ancetres». J'incline a croire egalement, avec Vanderkindere, qu'il s'agissait bien ici d'une revendication concernant le pays de Waes.. Mais comment expliquer cette revendication? Vanderkindere a precedemment emis!'hypothese que le pays de Waes a ete enleve aux comtes de West(rise en 1079, et que ce fait a provoque un changement de la frontiere franco-allemande. Si cette hypothese est exacte, comment se fait il que ce soient les Beveren qui revendiquent Waes? a moins, bien entendu, que les Beveren et les Westfrise n'aient eu des ancetres cornmuns, ce que rien ne prouve. Et si, comme je suis tente dele croire, c'est aux Beveren que Waes a ete enleve (et non aux Westfrise), comment Robert le Frison, en enlevant Waes aux chatelains de Dixmude, ses vassaux, et en le transmettant aux comtes d'alost, egalement ses vassaux, peut-il a voir provoque un changement de frontiere internationale? Cette question, qui n'a pas encore ete resolue de fagon satisfaisante, est peut-etre susceptible d'une solution scientifique. ll doit y avoir necessairement des chartes qui m'auront echappe; elles permettront, j'espere, de fixer de fagon definitive si c'est a Thierry de Westfrise ou bien aux Beveren que la seigneurie de W aes a ete en levee par Robert le Frison pour etre donnee a Baudouin d'alost.

45 En fin de compte, a lire taus ces textes, j'ai!'impression qu'il s'agit ici tout simplement de querelles entre seigneurs feodaux, qui se disputent des chatellenies, des villages et des fiefs : que ce soient Teonchiennes, Waes ou Rusla. Si la pretendue decheance des comtes de Westfrise dans le pays de Waes avait provoque en 1079 un changement de frontiere entre la France et l'allemagne, s'il y avait cu ace sujet des pourparlers internationaux et une ratification de la part de l'empereur d'une pat~t, du roi de l'autre, il seeait deja fort curieux qu'aucune source ne nous revelat rien la-dessus. Mais il me semble tout a fait improbable que les sources ne fassent pas meme une allusion a ces pourparlers internationaux et a ce changement de frontiere, le jour ou taus les arrangements antocieurs ont ete remis en cause, et que les querelles ont eclate entre les heritiers des parties intet>essees. Voila pourqnoi je ne saurais admettre, avec Vanderkindere, que le pays de Waes ne serait devenu allemand qu'en * * * L'abbaye de Saint-Bavon a-t elle fait partie de!'empire comme enclave tete-de-pont du Brabant, ainsi que le soutient Vanderkindere? Et tout d'abord y a-t-il eu dans le haut moyen-age, aux rxe, xe, xre siecles, un pont reliant Saint Bavon au quartier brabangon d'overschelde? A mon seus c'est bien douteux. Du reste, meme si le pont avait existe, quelle importance a-t-il pu avail' aussi longtemps qu'il reliait l'abbaye a de simples prairies? Car notez que l'overschelde ne s'est peuple qu'au XIIIe siecle; que si vers cette derniere epoque, nous pouvons constater!'existence d'un pont d'assez mince importance, rien n'indique qu'il ait existe des siecles antet>ieurement. Le pont important au sud de l'abbaye etait le J(arnemelkbrugge, qui reliait Saint-Bavon a la ville meme de Gand en passant par le Steendam. C'etait sur le prolongement de ce Steendam que l'on arrivait quand on passait le pont de l'overschelde: il fallait alors passer encore le Leibrugge avant de penetrer dans l'abbaye; car, comme je l'ai deja dit, la

46 Lys a change de cours, et, en passant l'overscheldebrugge on se trouvait entre deux eaux (comme aujourd'hui meme quand on passe le premier pont Van Eyck) 1. Comment serait-il possible que, pour determiner la circonscription administrative d'ou dependait l'abbaye de St-Bavon, on ait tenu compte de celui des deux ponts, qui etait le moins important, - le pont braban <;on - et que l'on ait neguge le pont par lequel passait presque tout le trafic, le Karnemelkbrugge? N'est-il au surplus pas incroyable que, si l'abbaye avait reellement ete une enclave braban<;onne, aucune source quelconque ne nous eut revele cette particularite? et que seul un diplome de Louis le Pieux nous eut fait deviner, par les mots in pago bracbantinse, la veritable condition de l'abbaye? Ce qui pis est, c'est que cette charte est contredite par les autres diplomes de l'abbaye ; si Saint-Bavon avait fait partie du Brabant, de par le ti~aite de Verdun (843) l'abbaye eut fait partie du domaine de Lothaire, alors que Saint-Pierre etait dans le lot de Charles le Chauve. Or nous voyons, par un diplome donne en 864 par Charles le Chauve a l'abbaye, que c'est lui, et non Lothaire, qui en est le maitre. Si Saint Bavon avait fait partie du Brabant, l'abbaye eut continue apres 925 a faire partie de l'empire et Otton I l'aurait trouvee parmi ses dependances. Or nous voyons Lothaire, roi de France, donner a l'abbaye des diplomes en 958 et 967, ce qui fait presumer qu'a cette epoque elle faisait encore paptie de la France et non du. BPabant. Et si cela est, comment soutenir encore avec Vanderkindere que la burg imperiale allemande ait ete construite en face du pont de l'overschelde, dans le castrum meme de Saint-Bavon? Le seul texte que l'on puisse invoquer ici, est de Jean de Thiel rode. Or celui-ci ne nous dit pas, comme il est mis dans la Fonnation territoriale p. 64, que la burg etait 1. Sllr le regime des eaux au sud?-e l'abbay e, voir, dans la collection des Cotdumes belg es, t. XIV, les Cotdmnes de la Seignwrie de St-Bavon, introduction de Mr D. Berten, p. VI et s.

47 «pres du confluent de la Lys et de l'escaut», mai5 il dit «castellum, quod ad ripas Leie situm est», ce qui exclut la position que Vanderkindere veut assigner a la burg. Car il est de toute evidence que Thielrode vise ici le Gravenkasteel; et ceci est tellement vrai, que l'on a toujours ainsi compris ce passage et que, sue la foi de Thielrode, les savants, depuis le xvre siecle,ont appele le chateau des comtes arx Ottoniana. Ce que VandeJ'ldndere nous dit de l'abbaye desaint-bavon me parait done non moins sujet a caution que son histoire du pays de Waes. * * * J'estime que 1a subdivision historique que le savant historlen a voulu etablir entre l'abbaye de Saint-Bavon et le pays de Waes est purement arbitraire. En effet, ce qui est frappant au premier abord c'est que, a part un diplome de 1037, sur lequel nous reviendrons, les memes souverains qui ont donne des chartes a l'abbaye se sont aussi occupes du pays de Waes. Charles le Chauve qui donne un diplome en 8G4 a Saint-Bavon, en redige un autre du 13 avril )')70, qui concerne lepays de Waes. Lothaire qui, donne deux diplomes a l'abbaye (en 958 et 966), fait don de la (orestum Wasda 1 a Thierry de Westfrise en 968. Par son systeme Vanderkindere a ete amene a faiee du comte de Gand un cornu~ brabanr;on?., a y situer Houthem Saint-Lievin. * * * Je ne saurais poue rna part admettre, a moihs qu'on ne me fournisse des textes probants (et l'on n'en cite aucun) que le comte de Gand, au xc siecle, ait eu une assiette geographique 1. C'est le Coneges(t,rst cite dans le diplom9 de Thierry d'alsace de 1136 cite plus haut p T. II, 282:" Baudouin IV avait enleve a Thierry le comte b1 aban~on de Gand "

48 totalement differente du pagus Gandavehsis du IXe siecle et de l'epoque antel'ieure, differente de la Chatellenie de Gand.du xre siecle. La question des frontieres de l'empire et de la F1 ance a Gand et dans le pays de Waes, se complique de plus de la question de savoir s'il y a reellement eu a Gand une burg ayant un caractere nettement imperial. Il y a a examiner aussi si le pays de Waes a jamais ete infeode a Thierry de Westfrise, sans le consentement prealable du roi de France, comme le soutient Vanderkindere. Examinons maintenant jusqu'a quel point toutes ces questions sont susceptibles d'une solution. Parle traite de Verdun, en 843, l'escaut est devenu la limite de la France et de la Lotharingie. Mais en 870, par le teaite de Meersen, ce dernier royaume est departage entre la Jrrance et l' Allemagne, de telle sorte que l'escaut cesse momentanement d'etre une limhe. Hincmar nous a conserve le denombrement des comtes lotharingiens qui ont fait l'objet du partage; il les cite tous pour l'archeveche de Reims, mais malheureusement pour l'eveche d'vtreeht son texte n'est pas complet. Les deux traites de Verdun et de Meersen sont les seuls qui nous soient relativement bien connus. Pour ceux qui suivirent, c'est a peine si l'on en connait les noms; quant aux stipulations memes, nous en ignorons la teneur. Dix ans apres le traite de Meersen, Louis le Jenne, roi d'allemagne, reconquit la Lotharingie. de telle sorte qu'a partir de 880, par le traite de Ribemont, l'escaut redevint la limite de la France, comme au traite de Verdun, avec cette difference toutefois qu'il ne s'agissait plus de LoLharingie, mais que le fleuve devint une limite franco-allemande- ce qui a subsiste pendant des siecles -- toutefois pas de fagon definitive tout d'abord: car en 911 Charles le Simple, roi Je France, reconquit la Lotharingie et la garda jusqu'a la fin de son regne Une premiere tentative faite en 920 pae Henri I d'allemagne pour al'eacher ala France sa conquete ne reussit pas. Une seconde tentative fut plus heureuse; elle aboutit en ~n 925 a une nouve1le occupation allemande, et l'escaut redevint - cette fois de fagon definitive - la limite. comme

49 4r ~ au tral,te de Ribe;mont. La France ne se tint pas,pour; battue. EJn,939 le roi Louis.d'Outremei lutta contre Otto:n: 1 pour lui en lever la Lothaeingie; rna is.il r{,y; reussit pas; en,942 fut eouchie lei paix ~de Visef; elle confirina le traite de Jtibemont. En 978 Lothaire, fils de Louis d'outremer, reprit la tentative dans laquelle son pere avait echoue t-n ne flit pas plus heueeux..et la paix de lyial'gut, en 980, consacra!'abandon detinitilde Ja Lotharingie. a.l '.A Uemagne. Reportons-nous ala: gliel're 'ft anco-allemande de A cette ep6que Arnoul l est co mte d~f.landee l ). «De menie que les grands de Lotharingie», no us dit Vandeekindere (p. 55), «invoquaient l'aide des rois de France, de meme le cbmte de Flandre Arnoul I se tourne sans scrupule vers Otton I, dont il sera le constant allie». Cette caracteristique de la politique d'arnoul I est naturellement incomplete. A l'avenement d'arno:ul I, Charles le Simple detenait encore la.lotharingie; Arnoul assista. a. la.tentative avortee d'henri I en 920 pour s'emparer des provinces loth':tringiennes. Puis, en 925. il devint voisin du royaume allemand et parait s'etre entendu fort bien, qe 925 a 936, avec Henri I. En 936 Otton I monta sur, le tro~le. et _Arnoul continua avec le fils la bonne entente qu'il aviait 'entretenue avec le pere. Aussi quand en 939 Louis d'olltl~emer, s'appuyant sur les dynastes lotharingiens, s'a visa de disputer a Otton les provinces. occidentales de son royaume, Arnoul. de Flandre conspira-t-il avec Otton I contre son suzerain. Quelques, annees a pres le Wa:ite: de Vise., 0tton I, se mefiant de ses sujets lotharingiens, co nstitua le.- long de. 1 'Escaut une seeie de marches rnilitaires allema!j.des. D'apres Vanderkindere, le comte de Gantt eta.it l'une de ces marches, et elle aurait ete confiee a Wichman. «Il reste a expliquer la creation de cette marche et sa 1. En flamand moderne W eset, latin Weyesata. Otto von Freisingen ecrit Wege8a8s, forme toqt a fait correcl.:e,.puisque let final flamand se change en 88 en alleinarid (clat = 'dass). Dud on de Sa.int-Quentin estropie entierement le noll! e't.ecrit Vetu;egu8; c'est cette forme :incorrecte que Vanderlrindere a introduite dans son te:x:te (p. 31).' 21 '.

50 raison d'etre,» nous dit Yanderkindere, p. 69. «Elle se rattache a la politique generale d'otton I, qui sur la frontiere occidentale de son royaume crea toute une serie de marches defensives, destinees surtout a isoler de la F1 ance des vassaux tels que les Regnier, trop enclins 'a chercher un appui au dehors : Valenciennes, confiee a Arnoul, Eenaeme a Godefroy de Verdun; et pareillement dans le Nord-Ouest du pagus brabantensis 1, entre la Dendre et l'escaut, la marche dont le chateau de Gand etait le solide rempart.» La date exacte a laquelle les marches d'eenham et ue Valenciennes ont ete constituees nous est inconnue. Nous savons que le premier marcgrave de Valenciennes fut Amelricus (Amaury),' gendre du comte Isaac de Cambrai, et Vanderkindere a montre (t. II, 72) qu'il etait a Valenciennes avant 957. On peut done dire que la marche date approximativement de 950. C'est vers la meme epoque que Godefroid de Verdun doit avoir ete mis a la tete de la marche d'eenham. II faudrait done supposer que la marche de Gand date egalement de 950 environ, et qu'elle fut confiee a Wichman des l'origine. Or, s'il y a des textes des xe et xre siecles, qui nous parlent des deux premieres marches, il est fort curieux de devoir constater que l'auteur le plus ancien qui fasse allusion a une marche de Gand, avec un chateau imperial, est de la fin du XlJic siecle: c'est Jean de Thielrode. Que vaut son recit? Alphonse Wauters a pretendu qu'il fallait le rejeter en entier, que Wichman 2 n'avait jamais ete comte de Gand - qu'au surplus il n'y avait jamais eu de con~tes de Gand. Quel est ce Wichman? Com me l'a demontre de fa c;on incontestable Holder Egger, il s'agit de Wichman du Hamalant, dont la femme Liutgarde mourut, d'apres le necrologe d'elten, un 15 octobre, de meme que la Liutgarde, fille 1. J 'ai dej a dit que pour Vanderkindere le comte de Gand est brabanyon. 2. L'orthographe de F. Lot (Les de1 niers Carolingiens) Wieman, est a r ejeter. Les t extes donn ent presque tous Wich et Wigman. Le nom vient de Wich ou Wych g uerre, et man.

51 d'arnoul de Flandre. «Il n'est gu.ere probable», dit Holder Egger, «que deux personnages du meme nom aient eu chacun pour femme une Liutgarde et que ces deux Liutgardes soient moetes le m nne jour.» A cet argument decisif Vanderkindere (p. 69) en ajoute un autre, non moins probant : c'est que les filles de Wichman du Hamalant et de sa femme Liutgarde s'appelerent Liutgarde et Adele (d'apres Adele de Vermandois, femme d'arnoul I) : «Or, on sait qu'au moyen-age la transmission des noms de bapteme de generation en generation est une regle qui ne souffre guere d'exception.» Voila un premier point acquis 1 Le second p0int, c'est qu'il est sur que A. Wauters s'est trompe lorsqu'il pretend qu'il n'y a jamais eu de comtes de Gand. Vand~rkindere (p, 65): etablit par les gesta de Cambrai, par la chronique de Saint-Laurent de Liege, par Gilles d'orval, Sigebert de Gembloux et Renier (Vie de WoZbodon) qu'arnoul de Westfrise a porte le titre de comte de Gand, de meme que son fils Thierry. Les Miracles de Saint-Bavon (Xe siecle) citent egalement un comes quidam Gandavi portus - de telle sorte que l'existence du comte de Gand est chose indeniab le. peut-on induire de la qu'il faille suivre Thielrode, ~lais.quand il affi.rme que Wichman fut comte de Gand? Voila qui me semble bien risque. En eftet, Wichman du Hamalant intervient dans plusieurs chartes, sans qu'il y soit fait la moindre allusion a un comte de Gand. De plus les deux filles de Wichman, Liutgarde et Adele, ont eu de longs et sangiants demeles a propos de sa succession, demeles qui nous sont racontes en detail par Alpert, de diversitate temporum, et l'on n'y trouve egalement aucune allusion a un comte qu'il aurait possede en Flandre Entin, s'il avait eu le comte, l'une de ses filles tout au moins en aurait herite. Or, 1. Sans connaitre les travaux de A. Wauters, ni de Holder Egger, ni de Vanderkindere, Mr Depoin est arrive a cette m eme conclusion dans une interessante etude sur Wieman ( Anna~es dt ~ congres d'hist. et d'a1 cheol. de Gand, HJ07, t. II).

52 -.,'... \ i = comme ie : l'~i dit, nous retrouvon~ 1.~ c..ornua/u~ _ Gqndf!vensis, aux.. mains cca~ noul de Westfrise. Qu'est-ce :a <lit~e? Et comment. e~pliquer la chose? Kluit (I, 177) a conjecture que Thierry II, pe~'e d'arnoul, a epo~se une fille de Wicllman ;, mais Vand~rkindere (p. 77). :montre que cette _ hypothes~ est inacceptable. Des lor~. l'ordre de succession d~s. comtes de Gand ne se comprend plus.. Aussi ne semble-t-il point dou.teux. que A. Wauters a v-q juste en. d~niant a W.ichrnan le cornte de Gand. L'erreur de Th~elrode, comme le montre. A.\Vauters, est toute. natqr~lle. 11 : n.e connaissait:que. l'acte, de donation par lequel Wichman en 962,~ed~jt Destelb~rgen a Saint-Pierre de Gand. Ql(e se sera-t H pass~?. l..~ br.ave Thielrode ignorait entier!jment qui etait Wichmafl;, mais il savait que Destelbergen avait fait: partie en 962 du comte de Gand, et il ~n aura con.clu que Wichman.Y eta~t comte.: En 962 c'etait bien Thierry II, comte ~~ :Westf1~ise, pere d'arnoul, qui etait comte de G;1nd. ~ous le -yolrofl;s apparaitr~ de 942 a 988 dans une serie d'aotes gant~is; ' et il figure comme executeur testamentair~ dans. le testamei{t d'a-rnoul I, de Flandre en 964..,. Ces actes ont intrigue Vanderkip.dere :. " - Ce. n'est pa~ assurement cornme comte du Kennemerland, ou meme de, t_oute la region comprise entre la Vlie et.}a Meuse-, que Thierry pouvait si frequemment int~rvenir a ce:s ~ct~s gan-, tois.» (p. 97). Or, coq1me Vandeekinde're admet~ait qu'a, cette epoque Wichman eta,it comte de Gand, n en il ete I~eduit_ a supposer, commeje l'ai dit plus haut, que le pa_ys de Waes a ete infeode a Thierry par Arnoul I, sans Ie.consen~e,ment, prealable du roi de France., Du moment que l'on supprime WichmaD; de la liste des: comtes de Gand,!'hypothese de Vanderk~ndere rt'~ plus, la moindre raison,d'etre; il importe de constater la shose.), J'ai _fait voir que Thierry II devait etre comte qe Gand_,. depuis au moins 942. Cette date aussi a son importance; car du moment qu'il est impossible de faire remonter l'idee ~e creer' les marches militaires aussi haut que 942, il devjent impossible du meme coup que le cornu~ de Gand a~t '(e une. marche 1nilitaire, comm.e le suppose Vanderkindere; t6ut au)

53 3'1' mains i'l est s-&r. que s1 cette inarche a enste comme telle, elle est anterieure aux deux autres d'eenham et. de Valen,.. ciennes, qu'il est impossible de faire remonter a une date aussi reculee. A moil sen s on ne sau rait. admettre que Otton I ait cree a Gand Ia marche milftair-e que l'on imagine. En, etlet, oil voudra bien -obsei ver qrie Thierry de Westfris~ a ete aveo Gislebert et Isaac de Cambrai l'un des principaux seigneurs Lotha'ringien s qui ont excite Louis d'outreine1~. en 939 a faire la guerre, a. l'alle.magne et qui lui,ont prete leur appui. Flodoard est formel a cet egard : «939,. Lotharienses iterum veniuntad regem Ludovioum et procei es ipsius regni, Gislebertus sci. : dux et. Otto ; Isaac atque. 'Iheodericus comites eidetn regi se committunt». Apres oela onserepresente difficilement.otton batissant un chateau iniperial a Gand et en confiant la garde a Thierry 1 Au surplus; il n'est pas douteux, a mon avis, que le donjon p1~imitif du Gravenkasteel ne soit l'ancien chateau des comtes de Gand-Westfrise. Le territoire de.l'oudburg doit avoir ete des le xe sieole 'le siege de la justice com tale pour le comte de Gand, com me il a ete le siege de:cette me me justice pour la chatellenie de Gand au XIe siecle.. S'il en est -ainsi, il est sur que le chateau de Gand n'a pas ete a. -l'origlne une burg imperiale, car sa situation a l'ouest de Gand indique clairement qu'il n'etait pas destine a defendre l'empire, a l'est de Gand. N ous ignorons. totalement comment la maison de Westfrise est entree en possession du comte de Gand : peut-etre le fait remonte-t-il a l'epoque de Charles le Simple, qui a partir de 911 fut suzerain de la Westfrise et se montra grand protecteur des comtes de cette region. Mais il est 1. Aces diverses Gonsiderations, j'en ajoute une qui me parait decisive. L'organisati~n d'.une marche militaire presuppose a.sa t ete un marcgrave (marchio, marquis). Il y a eu au X c siecle des marcgraves a.valenciennes et a Ee~ha:m.;. et au XIe, des marcgraves a Anvers. Il n'y a } q.mais w de marcgraves d~ Gffnd - part.ant jamais de ma1 che miiitairc re gulierement constituee a Gand.

54 314 aussi possible qu'il faille expliquer cette acquisition de Gand autrement. * * * Par ses dipl6mes pour l'abbaye de Saint-Bavon et le pays de Waes, Louis d'outremer nous fait voir qu'apres la paix de Vise t942) il est reste en possession de la rive gauche de l'escaut. Mais cette situation n'a pas toujours dure. Il faut croire qu'apres que les marches d'eenham et de Valenciennes eurent ete o1'ganisees, les empereurs d'allemagne congurent l'idee de completer de ce cote la defense de l'empire par l'adjonction du chateau de Gand, qui a leurs yeux devait constituer un rempart de plus separant de la France leurs vassaux lotharingiens. Rien d'etonnant qu'une pareille conception se soh formee. Le chateau et le comte de Gand n'etaient-ils pas aux mains de la maison de Westfrise, vassale de l'empire? La garnison frisonne du chateau n'etaitelle pas composee de sujets imperiaux? C'est ce qui, a mon sens, explique le changement de frontiej'e, qui s'est produit apres Louis d'outremer. J'ai deja dit que Lothaire, fils de Louis d'outremer, essaya en 977 de surprendre Otton II a Aix-la Chapelle et de lui enlever la Lotharingie. Otton parvint a s'enfuir a temps, rassembla une armee et marcha sur Paris. La guerre fut de courte duree. Des 980 la paix de Margut y mit fin. Richer (l. IIL c. 80) est seul a nous indiquer la stipulation suivante du traite : «Belgicce pars qum in lite (uerat, in jus OttoniC) transiit». U n changement de frontiere a done eu lieu ; mais il est facheux que I 'historien ne no us en dise pas plus long. Je suis porte a croire que dans la pars quce in lite. (uerat se trouvait une partie de la rive gauche de l'escaut. En effet ce qui est frappant, c'est que trois ans apres le traite de Margut, en 983, a la mort d'otton II, le chroniqueur de Saint-Bavon annote que cet empereur avait ete regu dans la confrerie de St-Bavon. De plus, c'est precisement a cette epoque que l'abbaye qui pendant des siecles, avait toujours ete unie a celle de Saint-Pierre, se detache de cette

55 - 315 dernic:~re 1 Si l'empereur Henri VI en 1193 declare que «ses predecesseues ont toujours pris l'abbaye sous leur protection», ne faut-il pas entendre par la que l'abbaye a ete allemande depuis le moment ou elle eut une vie autonome1 Pour.etablir qu'elle a ete allemande avant le traite de Margut (980), Vanderkindere ne cite qu'un texte (p. 40) : c'est!'exemption de tout tonlieu dans l'empire, accordee le 23 mars 977 par Otton II. Une exemption de ce genre ne prouve naturellement rien en ce qui concerne la nationalite de l'abbaye qui a obtenu cette faveur. Mais ce qui rnontre bien que ce dipl6me n'a pas ici la valeur qu'on lui accorde, c'est qu'il est la copie presque litterale d'une autre exemption de ton lieu accordee egalement en 977 par Otton II a 1 'abbaye de Saint-Pierre ( ce di plome est pub lie C hartes de Sain t-pierre de van Lokeren, t. I, p. 4..6, n 49). Or jamais Saint-Pierre n'a fait partie de l'empire. L'exemption ne peut done prouver rien de plus pour Saint-Bavon. Je ne vois pas bien quel autre avantage l'empire d'allemagne aurait eu a s'annexer l'abbaye de Saint-Bavon, si ce n'est de s'assurer une communication avec le Gravenkasteel. Et comme nous avons du constater que l'histoire de l'abbaye et celle du pagus de lvaes suivaient une marche parallele, je presume que par ce me me traite de Margut l 'empereur s'est fait ceder la partie orientale du comte de Gand, y compris le chateau 2. Ou la frontiere de l'empire a-t-elle 6tefixee?Richer n'en dit rien, et comme nous n'avons pas de dipl6me de cette epoque pour cette partie de la Flandre, il nous est impossible de constater jusqu'ou s'etendit l'autorite de l'empereur. On aura peut-etre pris un cours d'eau comme le Burggravenstroom, se dirigeant vers le Nord, et la legende s'y melant, on aura cru plus tard que le cours d'eau a ete creuse parce qu'il y avait une frontiere (aloi's que c'est naturellement l'inverse qui a eu lieu); c'est peut-etre la l'origine de la l. Voir a ce sujet Holder Egger (p. 660) qui fixe la date de la separation des abbayes de Saint-Pierre et de Saint-Bavon vers 983. La liste des abbes propres a Saint-Bavon commence avec Odwin, Hirsch est arrive de son cote a des cenclusions a peu pres analogues:

56 legend-e de :Ia' tosse 1'0/tiJriienne. De toute fagoil :je' ne vois pas comment ori aurait pu s'ar reter a. l'idee d'anilexe~ seule la seigneude de Waes {qui faisait partie du comte de Gand), et une petite enclaveauto.ur de Saint-Bavon~ :A quoi pareille conquete aurait elle p.u. tendre ~ Au fait, nous ne savons cependant rien de precis, et les. quelques details surs g:ue nous connaissions posterieliremeht ffi 980 peuverlt se ~\~sumer ainsi qu'il 'suit :. A l'avem'ement debaudouin IV au comte de. Flandre e!l 988 un confiit eclata entre ce comte et Aen oul de Westfrise: Une lettre de Gerbert (n 114) fait allusion a ce confiit, mais n'en indique pas la cause.. Vanderkindere (p. 85), a mis en avant' une hypothese : «ll semble qu' Arnoul de iw.,. essaya a l'avenement de Baudouin IV d'obtenir. Waes a titre. de fief immediat de la couronne 'd'e FlabdN~». Corrimej'ai conteste anterieurement. le rapport que l'on croit a voir existe entre la maiso.ri de W.estfr~se etla seigneurie de Waes ~ j'en suis reduit a supposer :ici com me auparav.ant que le confiit, dont parle Gei bert, s'est pi oduit a raison du comte de Gand. La chose n 'est pas etonnante, car de. toute fagon.jamais ce comte n'a ete entiei ement allemand, et,h est probable que pendant un certain temps il a ete a cheval suu la frontiere. Nous en ari'ivons main tenant au :XJe siecle. Si pendant' la peri ode precedente les comtes de Flandre ont essay e. d 'agraih dir leurs d omaines au midi (c 1 est-a-dire qu~!'expansion de la Flandre s'est faite au detriment des voisins meridjonaux), dans la seconde periode I' expansion a lieu verstest et se, fait -au detriment de la Lotharingie Allemande 1 En 1006 Baudouiil r.v. s'eriipare par surpi ise du.chateau de Valencie1llhes.;:,, :,., 1 En '1007', l'einpereur Henri II pour Ten. ehatier~ envghh Ja Flandre ; il ne'parviiit p;1s' a i. eprendre V ruleiic~ennes,.et'se dirigea sur Gand. Thietmar de Mersebourg nous dit qu'~l fut amicalement rf3q~ par les moine~.de. Sain~-Bavon.,.et _je ne vois aucun motif pour suspecter ce temoignage: Quant au 1. Cf ~ a ce suj e ~ l' Hisfoirc de Belg jq t~e de Pirenne, _t. I, p. 91.

57 caslruin. de Gand; je. 'ne' CI'Dis pas non plus.qu'hei:tri y.. ait. 1:encoritre de.resistance. Thim~ry III de Westt:tiise, qui ayait:. succede a Arnoul de Westfrise, n'avait pas, d'apres.le di oiv feodal~ a soutenir son seigneur le cointe de Flandre quarid,il. entrait en lutte avec son suzerain. Le. vassal n~ dev..3.it.1e: service milhaire que qu_and le seigneur eta it en: gue1~1~8. avec ses voisins ou. avec un ~mire vassal rev:olte ; mais il eta it degage. de ~ to'ute ()bjigation s'itot qu'il s'agissait' du r'oi OU de l' em pereur.. - Variderkind'ere' (p. 70) est egalemen~ d,avis qu.;il 'n'.y eut point de resistance a Gand: «Si Baudouin avait eu lu'i-meme dans cette place une forteresse digne de. ce nom, il aupait oppose. a son.: adv-eesai1 e la meme resistance qu'a. Valen.. cien.nes. A'u lieu de cela, les chroniqueurs nous montrent le roi se mettant sans coup ferir en possession de la ville». On fera cependarit remarquer que Vanderkindere a regu un dementi pa1' les fouilles du Graveakastee l, qu'il considere com me un -an'cien bourg cointal. Car il est demdntre aujou rd'hui 'que ' bien avant. 1007,. il y avait lin 'donjon a'u merne endroit ou fut bati plus tard le 'chateau des comtes. Or 'si la burg imperiale etait en face du pont 'reliant l'abbaye' de Saint-Bavon a l'overschelde, il a du y avoii au moins deux forteresses a Gand, dont.l'une., aux mairis de Baudouin.. Pourquoi des lo.rs ce dernier ne s'y est-il pas defendu? Amon sens, c'est simp lenient. parce que le pretendu bourg imperial et le Gr avenkasteel ne font qu'un, et que Thierry de Westfrise. en etait le 'maitee.. L'attitude de 'Thierry. doit avoil contribue a acculer le comte Baudouin ala paix. Il se decida a_ rendre Valenciennes a l'empereur et cela mit fin aux hostilites. Mais Baudouin aura sans doute senti des c.:e moment la necessite imperieuse qu'il y avait pour lui de s'empar er. du castrum. ae aand. HenPi II ne garda pas.lbngterhps Valenciennes. Implique dans 'de graves difficultes, il com'prit ' l'fnteret qu'avait,l'em. pire a vivre en bonne amitie avec un voisin aussi genant que le comte deflandre. Et volon.tai rement Henri remit Valenciennes a Baudouin.. Ce.ci.doit s'~tre passe vers Quelques annees plus -tarq.: :Baudo~in ''l'egoit de.la mep!e fagon!'investiture des Quatre-M-etiers et de l'ile de Walcheren.

58 La date n'est pas sure. Sigebert de Gembloux emploie deux postea qui paraissent s'appliquer a des annees differentes : «Postea imperator, seditione suorum coactus, Valentianas Balduino beneficiavit... ;postea et etiam w 'alachras addidit.» Hirch a conjecture que cette derniere investiture est aussi de Mais Vanderkindere me parait avoir refute cette maniewe de voir (92) : «Il m'est impossible d'adherer a cette interpretation. L'infeodation a Baudouin IV de la Zelande et des Quatre Metiers implique la disgrace des comtes de Gand et de West(rise.»Or, comme cette disgrace est de 1018, nous avons ici au moins une date pour no us guider. J'ai deja parle anterieurement de la desastreuse campagne que GodefL oid, fils de Godefroid de Verdun, fit en 1018 contre Thierry de Hollande. Je n'y reviens maintenant que pour parler de la prise du castrum de Gand par Baudouin IV. Meyer pretend que ce fait s'est passe en Mais c'est surement la une erreur. Car, com me le montre Vanderkindere (p. 97, note 4), le premier chatelain du comte a ete Lambert. Or, en 1046 ce dernier etait deja mort, et c'est son fils Folcard qui etait Chatelain du Gravenkasteel. Thielrodedit1014, etcette datedoit etre approximativement exacte. Elle n'est pas sf1re cependant. Car on ne parvient pas a comprendre la suite des evenements en l'adoptant. Vanderkindere rapproche egalement la prise du castrum, de la disgrace des comtes de Gand-Westfrise. L'empereurr, selon lui, aurait donne la Flandre-Zelandaise et les Quatre Metiers a Baudouin. Le comte mis en appetit par cette annexion se serait alors jete a. l'improviste sur la burg imperiale en face de l'overschelde et l'aurait rasee, tandis que l'empereur transmettait le restant (braban<;on) du comte de Gand a Herman de Verdun. J'incline a croire avec Vanderkindere que la prise du Castrum doit etre mise en rapport avec les evenements de 1018; mais je crois que si l'empereur a hesite a conferer!'investiture a Baudouin, 1. Il a ete sui vi par Mr Pirenne, p. 92 : " En 1012 p1 obabzement ala St~ite de qt~ e lque tentative sw la Zelande, l'empereur lui abandonna l'ile de vvalcheren avec qnatre autres iles et les Quatre-Metier.s "

59 c' est que ce dernier etait deja en possession de la marche de. Valenciennes. Or il entrait dans les plans de l'empereur d'abaisser la maison de Westfrise, et c'est pourquoi illui avait enleve W alcheren et les Quatre-Metiers pour le donner a Baudouin, tandis qu'il conferait a l'eveque d'utl'echt!'investiture de la plus grosse partie du futur comte de Hollande. Mais il ne pouvait entrer dans Ies vues de l'empereur de livrer toutes les marches et chateaux de!'empire au comte de Flandre. Baudouin ne s'arreta pas a cette consideration, et vers 1018 ou 1019; je presume, il se sera jete sur le Castrum de Gand. En , d'apres les chroniques, l'empereur Henri II fit une nouvelle campagne en Flandre. Je ne vois d'autre moyen de la justifier qu'en la considerant comme une protestation contre la prise du chateau de Gand. Ce serait alors le corollaire d~!'expedition de 1007, provoquee par la prise du chateau de Valenciennes (1006). L'expedition de 1020 ne reussit point, Henri II se retira sans avoir obtenu aucun resultat appreciable. La premiere chose que fit Baudouin IV apres s'etre empare du chateau de Gand, fut de construire une nouvelle enceinte autour du bourg,!'enceinte de l'oud-burg; elle englobait l'eglise Sainte-Pharailde. C'est le castrum novum des 1t1iracula Sti-Bavonis (du xre siecle), par opposition au castrum vetus, ou don jon primitif des comtes de Gand Westfrise. Dans cette enceinte fut batie egalement, on ne sait quand, une domus comitis dont parle Galbert. C'etait probablement une demeure amenagee avec le confort «moderne», l'ancien donjon ne devant seevir qu'en cas de guerre. En 1180 Philippe d' Alsace construisit le Gravenkasteel tel qu'on le voit aujourd'hni, en se servant de l'ancien donjon pour ses fondements. On l'appela derechef novum castellum, tandis que le novum castrum de 1020 devenait le Oud-burg ou Vieux-bourg. En 1024 mourut Henri II; Conrad II lui succeda. Sons son regne Herman d'eenham se fit moine a Verdun, cedant sa marche a son gendre Regnier V de Hainaut. J'ai deja dit que Baudouin IV en profita pour surprendre Eenham en

60 -!3' ou 1034: Enr 1035:meurut Baudouia lv ~ Son fils Bali.. cl.ouin V lui fsucceda. ; ' ;,... A en croire Vanderkind~re:,. ltes'. erripereurs se seraient. assez promptement inclines devant :le fait acconiplf.eh.ce : qui' concerne Eenham. J'en dou:te quant a moi, pout~ )a, raison suivante : En 1037, le roi' de France Henri I~ : odnfi'rma 3J l'abbaye de Saint-Pien e ses possessions dans. le.pays d.e: Waes. On s'est fonde sur ce diplome pour soutenir; qu'eit 1037 le pays de Waes etalt encore {rans;ais. Ce dernier.point me par~ it bien douteux. Il ne faut pas perdre de vue que lt> diplome de 1037 a ete rendu «prece Balcluini» Ne serait-ce pas lara clef de ce dip lome? Baudouin v, n'etant vraisemblablement pas parvenu a obtenir de Conrad!'investiture de la marche de.valenciennes, ni ce'lle d'eenha m, ni d11 pays de \:Vaes,. auua trouve plus, simple de faire bommag~ de cas pays au ro'i de F t ance; c'~st - ce qui explique, je crois, que Henri I, pal' ce meme diplome.confirme a Saint-Pierre ses possess1ons a I)ouchy ( ma rche de Valenciennes)- sur la rive droite de. l'esca:ut, a:lors qu'il n'y a pas l'ombee d'un doute que c'etait la un territoire d'empir e 1 L'attitude de Baudouin V vis a vis d'herh.'i I rand compte, je presume, de l'ano~~lie que contient la cha~ te de Pendant, toutle :regne'd'henri III. qui succeda a Conrad II, la situation. en Lotp.a:ringie n_e eessa guere d'etre troublee. Les r.. apports de l'empire ave c. Baudouin V restent tend us~ on le voit,meme participer a "d es t evoltes de dynastes Jotha.ringiens contre; l'e m1"'>epem... 1: Ma.is quelq_ues mois apres l'avenement d'henri IV, une paix definitive. fut conclue a: la diete de Colog oe (decembt"'e i056): L'empereur se reconcili:a avec ses vassaux rebelles de~ Pays-Bas et il remit a 'Baudpuin V les fiefs de l'etnpire auxquels H pretendait. Peu apres. 1056, 'l'allemagne se vit entrainee dans des,l. Vandcrkindere _ n'e~t :pas: ~ar :"eim a ex,piiqu.e.r ce que le!roi.de avait'a voi~ a D~uc4y; ~ t Jl conylut (p. 61) :' qu'h y reg~ait quelque ~ra'np~.. 'ib'cettituaej,. S'il ~n.- e:;t ainsi' pbu~ Douclry, pou~_'g_~~i! n en setai~-il pas tl ~. rti~ui~ p~ur W~es { '' ' ~ I.. r f ' )

61 '. discordes intestines et dans la q_uerelle des investituees. La frontiere feanco-allemande du. cote de la Flandre fut releguee au second pjan et je ne vois pas. que ron s'en sort encore occupe, ni qu'elle a it vade. Si done en 1056 le pays de Waes fut donpe au comte, c'est que l'empeeeue en disposait deja cl'apres les tea'ites anterieues. L~hypoLhese de De Vlaeminck, qui peetend que c'est en vertu du traite de paix de 1056 que le pays. de W aes pas sa de ; la sou veca:inete 1 deja France a celle de l'allerm.agne, Il}e ~ parait inadt'nis::;;ible.parce qu'il.ne s'agissait pas :a Ia dieoo de Cotogrie rl''urie paix'. entre.la Fvance et l'allemagne, mais d'une reconciliation entre l'erripereur et les Lothaeingiens. Le.roi de Fran'ce rlt'"a.ait ri'en a voir la dedans et l'on n'aura evideinment pas.complique Ja question de la reconciliation en y. ajou:tant ' celle d'une re'ctificatioh de frontiere franco-allemande., Sans doute, le. «pays de.waes >>,comme_ tel n'est pas mentionne a cette date parmi Ies fiefs ' qu'henrr lv con-, fera a B~udouin. Mais Meyee nous.dit'qu''il t'e<;ut le castrum de Gand et dans ces mots il faut comprendre aussi a nion sens le pays de Waes, ancienne c,lependance du corrite de Gand.' Quant' au comte meme il ne pouvait plus e n etre question. Cat depue;. la reorganisation de la FUtndre en chatelienies, vers 10361, l'ancien comte de Gand ayait dispar u., La 'diplomatie imperiale continua pendant tout Ie moyen age a considerer les chatelains de Garid comme vassaux de' 1-'empire. Mais petit.:.\ petit.l'idee. se r.epandi~ que cela provenait de ce qu'ils detenaient des fiefs dans la Flandre imperiale.. La chatelleilie de Gand De fut: plus. consideree comme terre d'empire et seuls les abbes de Saint~Bavon et les seigneurs du pays de Waes. co'ntinuerent a entretenir des. rapports de vassal a. suz~rain avec l'empe reut~. La France reeonquit done en fait. je erois, une' partie du terrain qu'elle avait p~rdu en Mais!'importance de ce succes flit nulle, car des la fi 'n du xrc siecle, la frontiere franco-allemande sur l'esc.aut ne fut plus glj,ere 'qh'une feontiewe historique.. l. D'apres Vanderkinder.e, p. lot.

62 322 * * * Je crois bien faire, pour resumer ce debat assez complique, d'indiquer succinctement les conclusions auxquelles j 'aboutis II n'est pas douteux un instant, a mon sens, que le Gravenkasteel de Gand n'ait ete le chateau des comtes de Gand-Westfriseavant de devenircelui descomtes deflandre. D'ou suit que des le IXe siecle le territoire de l'oudburg aurait ete le siege de la justice. comtale pour le comte de Gand, avant d'otre celui de la justice comtale pour la Chatellenie de Gand. L'hypothese de Vanderkindere, qui fait du comte de Gand un comte braban9on, est a mon avis inadmissible; il n'est aucun texte d'ou l'on puisse inferer que le comte de Gand ait eu au xe siecle une toute autre assielte geogeaphique que le pagus Gandavensis du IX(; siecle ou que la chatellenie de Gand du xre Comme Alphonse Wauters l'a fort bien vu, tout ce qui se rapporte a Wichman du Hamaland en tant que comte de Gand est une pure legende, fondee sur une be vue de Jean de Thielrode, q:ui a interprete erronement l'acte de cession de Destelbe1 gen (962) a l'abbaye de Saint-Pierre. A l'epoque de Wichman, c'est Thierry II de \iv estfrise qui est comte de Gand; il doit l'avoir ete depuis 942 au moins, et c'est a titre de comte de Gand qu'il est intervenu dans une serie d'actes gantois, ainsi que dans le testament d'arnoul de Flandre en 964. Des lors la conjecture de Vanderkindere, d'apres laquelle le pays de Waes aurait ete infeode a Thierry de Westfrise sans le consentement prealable du roi de France, devient entierement inutile, et doit etre rejetee Dans l'etat actuel de nos connaissances, nous ignorons entierement comment la maison de W estfrise est entree en possession du comte de Gand. Ce peut av9~r ete par le fait de Charles le Simple ( ), qui fut un grand protecteuj' de cette maison; ce peut aussi a voir ete le resultat d'alliances matrimoniales et d'heritage. Comme nous sommes fort mal renseignes sur les premiers mariages de la maison

63 de Westfrise et que nous ne savons meme pas les noll;ls des comtes de Gand de la fin du IXe et du commencement du xe siecle, il nous est impossible d'affirmel' quoi que ce soit a ce sujet Vers 950, Otton I institua le long de l'escaut une sel'ie de marches?nilitaires allemandes, en vue d'assurer la defense de l'empire; c'est ainsi que fut constitue le marcgraviat d'eenham et celui de Valenciennes. Ces deux marches sont les seules mentionnees par les textes contemporains. Contrairement a ce que dit Vandeddndere, le chateau de Gand parait ne pas avoir fait partie de cet ensemble defensif. Ce qui s'explique sans doute par le fait que ce chateau existait deja avant le traite de Vise (en 042). La situation geographique du chateau, a l'ouest de Gand, indique du reste suffisamment qu'il n'etait pas destine a defendre l'empire (a l'est de Gand). Il n'a done surement pas eu a l'origine le caractere d'une burg imperiale allemande. Ceci contrairement a ce qu'affirme Thielrode, et apres lui Kluit., Warnkonig, Hirsch, Vanderkindere, etc. etc 1 Toutefois, apres que les marches eurent ete organisees, les empereurs paraissent a voir eu l'idee d'englobel' le chateau de Gand dans les constructions militaires defensives de l'empire. Cette conception nouvelle pouvait etre fausse au point de vue juridique international, mais elle repondait jusqu'a un certain point a la realite des faits, le chateau etant detenu par un vassal de l'empire et occupe par une garnison frisonne (c'est-a-di1~e par des sujets impel'iaux). Les consequences de cet etat de chose se sont fait sentir dans la campagne allemande de C'est par cette conception nouvelle que s'explique, je crois, l'annexion de l'abbaye de Saint-Bavon a l'empire, en 980 (traite de Margut). Avant cette date l'abbaye serait 1. Mr Pirenne ne se prononce pas sur ce point. Faisant allusion a Wichman, il dit (Hist. cle BelgiqHe, t. I, p. 93', "pwt eire y eut-il pendant quelque t emps un comte Allemand a Gand.,

64 restee feanc;ai_s~. Ap res, elle s'est sep~ree de l'abbaye de Saint-Pierre.983), Otton II est entee dans - la confeeeie de Saint-Bavon, entre 980(traite de M aegut) et le 7 deccmbre 983, date de sa mort; et tous ses sucresseurs paraissent avoir ete ~es suzerains de l'abbaye. La charte d'itnmvnite d'otton II, de 977,. qu'invoque Vanderkindere pour prouver que les empej'eul's. etaient les seigneurs de Saint-Bavon' ne prouve rien, car cette: charte n'est que la reproduction, presque litterale d'une charte d'immunite accordee,egalement en 977, ~ l'abbaye de Saint-Pierre (qui n'a jamais fait partie de l'empire).. J;aboutis en ce qui concerne ce point special au meme resultat que Hirsch, lequel est arrive par une toute autre voie Comme l'histoire de l'abbaye de Saint-Bavon parait suivre une. marche parallele a celle du pays de Waes (contrairement: a ce que pretend Vanderkindere), il est ~ pr~sjittien que par 'le meme traite de Margut (980) une partie du comte de Gand fut cedee a l'empire. Dans_le pays de Waes, qui faisait partie anciennement du comte de: Gand, la domination allemande s'est maintenlie pendant \~out le moy;e_n-.age : Mais il.est probable. qu'otton II ne. s'est pas contente de Saint-Bavon et de Waes, qui ne pouvaient.pas lui servir a grand chose,. ma.is qu'il a. eu. surtout, etl.' vue d'anuexer le castrun~ de Ga.nd; $1 l'on admet que)e:chateau est devenu allemand err,980;, on comprend que l'etp.pereur Henri ait cru devoir int~rvenir en 1020, a pres qu:e Baudouin V s'en fut empare par surprise et l'eut enleve aux. cointes de. W estfri.se. En ce qui concerne les evenements du XIe siecle, j'en ai parle fort bf'ievement (p. 314), je me bornerai' done-~ ren -yoyer a ce que j 'ai dit 'ci~dessus.

65 L'humaniste-imprimeur Robert de Keysere, et sa sceur Clara la miniaturiste, X Ve-X VIe siecles, PAR VrcTOR VANDER HAEGHEN. -~ ~

66 L 'impression de ce memoh'e a ete decidee sur le rapport de 1'\tl...V.. PAUL BERGMANS et ALPHONSE RoERscn.

67 D E SIDER II ERA S M 1 R 0 T T E R o A.MI VTRIVSQ VE LIN.GV A~ 0'0 C T I S S I M I ~ 0 N C. 10.n B PVERO IESV A PVE~O ln SC-HOLA COLETlCJ\ N~ P E R.L 0 N D 1 N I I N S ~ l, Tv T A p R 0 ~ v N;:..: ~:j_ ~:: ~> C I A N ~ P.- (:". <~~- >. <29 \.;:) Caius atruxit C~far c'!iiltor fn orbe: BHidunfi E hclico~ vocqfluc;: bii CaLma Fac-simile du titre d'une impression (non dame) de Robert de Keysere. (Bibliotheque de Gand.)

68 L'HUMANISTE-IMPRI}.IEUR ROBERT DE KEY SERE, ET SA SCEUR CLARA LA MINIATURIST, XVe-XVIe SIECLES. Plusieurs personnages du nom de De Keysere se distinguerent a la fin du xve et au commencement du XVIe siecle. Pour ne parler que de ceux de Qand, nons avons Arend de Keysere, le celebre imprimeur, Pierre de Keysere, imprimeur aussi et relieur, Clara de Keysere, miniaturiste, Robert de Keysere, humaniste et imprimeur. On s'est sou vent occupe des deux premiers 1, qui ne paraissent a voir eu entre eux aucun lien de parente. Clara de, Keysere, elle, a ete mentionnee avec eloge des le XVIe siecle par Guicciardin ( 1567), qui la range a cote de Suzanne Horenbault, femme peintre et miniaturiste attachee ala cour de Henri VIII. La Biographie nationale de Belgique a consacre a Clara de Keysere une courte notice, ou l'on a eu soin de ne pas faire etat de la filiation inventee par Th. Schellinck en 1829'2, mais ou il s'est pourtant glisse quelques inexactitudes. Quant a Robert de Keysere, il a ete mentionne de notre temps successivement par P.-C.Van der Meersch, Recherches sur les travaux des imprimeurs belges et neerlandais etablis 1. Of. Biogmphie nationale de Belgiq'ue, t. V (1876).- Art. den. depauw. 2. Biographies gantoises, a la suite de!'edition de Vaernewyck de Gand, 1829.

69 a l'etranger, (Gand, 1856); Ferd. Van der Haeghen, Bibliographie gantoise (Gand, t. I, 1858), et plus tard Bibliotheca belgica; Paul Bergmans, Les imprimeurs belges a l' etranger (Gand, 1896); Ph. Renouard, lmprimeurs parisiens (Paris, 1898,; A. Claudin, Htstoire de l'imprimerie en France (Parisi 1900); J.-W. Enchede, Houten handpersen in de zestiende eeuw 1 (Anvers, 1906). Le P. Van den Gheyn a son tour vient d'attirer I' attention sur Robert de Keysere en faisant connaitre un precieux manuscrit decouvert a Madrid. C'est a l'occasion de!'interessante communication 2 faite par le P. Van den Gheyn que nous avons repris et complete par des recherches nouvelles nos notes sur les De Keysere gantois. Un premier resultat acquis c'est qu'on peut desormais s'occuper en meme temps de Robert et de Clara de Keysere, vu qu 'ils etaient frere et samr. I. SITUATION SOCIALE DE LA FAMILLE. - RoBERT DE KEYSERE, ETUDIANT A PARIS. -CLARA, MINIATURISTE A GAND. Jan de Keysere, tonnelier de son etat, et sa femme Kathelyne de Cleercq, qui vivaient a Gand dans la seconde moitie du xve. siecle, etaient possesseurs d'une belle fortune. Leurs biens provenaient en partie d'acquets, en partie d'heritages. Ils habitaient une maison importante, leur propriete, situee au centre de la ville, au coin de la rue Basse et de la rue longue de la Monnaie, du cote du marche au Grain; ils possedaient encore d'autres immeubles en ville et a la campagne; ils jouissaient du revenu de diverses rentes. 1. Tijdschrift voor Boek- en Bibliotheekwezen (Antwerpen, 1906). 2. Annates de la Societe d'hist. et d'archiologie de Gand, t. VITI ( ); pp. 89 et suiv.

70 lls eurent quatre enfants, qui suivirent des carrieres di verses. Jan, l'aine des fils, continua l'industrie paternelle; Robbrecht (Robert)se consacra aux etudes; Clara, l'ainee des filles, ~ etait adonnee ala peinture des manuscrits; Jehanne enfin avait quitte la maison de bonne heure pour se marier avec Li.evin d'hamere. 11 etait a craindre que la discorde put naitre entre les enfants le jour ou ils auraient a partager le patrimoine familial: Jehanne en se mariant a eu de nombreux avantages; Clara de son cote a abandonne a ses parents une partie des gains que lui a p1 ocures son art, de plus elle a contribue a payer les frais occasionnes par les etudes de son feere Robert 1 Desirant maintenir la bonne entente entre leurs enfants, Jan de Keysere et sa femme prirent la resolution de fa ire un partage d'ascendants, eta pres a voir, conformement a l'usage, consulte la famille et les amis, il firent enregistrer le 15 juin 1496, par les echevins des Parchons de Gand, les dispositions prises en vue de la repartition des biens qu'ils laisse'raient a leur deces. Jan aura tous les fiefs echus a ses parents, la maison paternelle " avec les trois pieces de menuiserie qui y appartiennent ", d'autres immeubles, ainsi que la meilleure cuirasse de son pere avec les meilleurs gorgerin, casque et armes. Maitre Robert recevra une serie de rentes hypothequees sur des immeubles, une piece de terre a Saint-Bavon, ainsi que le meilleur habit du pere. Il ne sera pas tenu de rapporter a la succession les depenses faites ou a faire pour son entretien a l'universite de Paris. Clara aura une grande cerisaie situee dans le quartier de Saint-Pierre entre la rue des Baguettes et la Cleye, outre diverses maisons, un bien a Baleghem et une rente de deux li vres de gros a charge de la ville de Dordrecht. Il ne sera du aucune recompense a Clara du chef de la 1. N ous continuerons a employer la forme latine du pre nom, adoptee par R. de Keysere lui-meme.

71 somme de douze livres de gros donnee par elle a ses parents sur les btmefices faits grace " a sa scie'nce et a son art en miniature ", ni de ce qu'elle a depense pour l'entretien et les etudes de maitre Robert, son frere, a Paris et ailleurs. Les trois enfants susdits conserveront en propre ce qu'ils ont pu acquerir " par leur science, leur art, leur metier ou autrement,. Ils pourront en outre se pai'tager les joyaux, l'arge.nt comptant et tous les objets mobiliers, le tout a!'exclusion de Jehanne, la plus jeune des soours, et du mari de celle-ci, lesquels sont suffisammerit avantages par d' autres dispositions. Les parents desirent en outre que si les dits Jan, maitre Robert et Clara ne se marient pas, leurs biens soient conserves dans la famille. Ces dispositions - qui rious font connaitre des details si interessants - ne durent pas satisfaire pleinement les interesses, car elles furent annulees par apostille datee du 9 novembre Le 26 octobre 1498, Kathelyne dekeysere etait deja veuve. La mere de celle-ci, Kathelyne Doedins, mourut er1.1502, et le 15 septembre de la meme annee nous retrot.ivons la veuve de Jan de Keyser avec ses enfants. parmi lesquels maitre Robert et Clara, reunis devant le magistrat gantois pour conclure un arrangement au sujet de leurs proprietes. Quelques semaines plus tard les memes Robert et Cla1~a cedent au frere aine la part qu'ils ont dans les immeubles de la rue longue de la Monnaie.. II. RoBERT DE KEYSERE FONDE UNE :EcoLE LATINE A GAND. Des 1500 Robert. etait de retour dans -sa ville natale. Par acte du 29 octobre de cette annee il achete une vaste maison sise quai au Ble, non loin du pont Saint-Michel. Le nom de cet immeuble, le Lintworm, est a retenir.. Remarquons que R. de Keysere, en 1496 deja, qqan~ on

72 signale son sejour a Paris, devait avoir obtenu un grade universitaire, car depuis cette ~poque la qualification de maitre est inseparable de son nom. A Gand, il ouvrit une ecole ou il enseignait le latin, ainsi qu'on le sait notamment par certains passages des Opera poetica 1 du celebre historien Jacques Meyerus. Fixons d'abord les dates Jacques de Meyer, ne a Vleteren, a deux lieues de Bailleul, le 16 janvier 1491, nous apprend qu'il eut comme maitre, a Paris, Fran<;ois Donee, son cornpatriote, qui mourut le 7 aout 1510 : Epitaphium Francisci Donci, praeceptods. Inclyta quem genuit Franciscum Flandria Doncum Inter Parisios terra diserta tegit, Sorbona quem studuit sacris donare cothurnis Sed vetuit summum parca tenere decus : Ipsa nee octavum passa est concludere lustrum Dignum Nestoream vel s.uperare diem Cum numeras sex atque novem tibi saecula, et annos Christe decem [1510] Augusti hunc septima nox rapuit. J. de Meyer avait alors 19 ans. Avant cette epoque il avait appris le latin a Gand dans la ". docte demeure de Robert Cesar ", ot\ l'avait conduit son par rain Jacques van Poers (Poursius), cure de Hondeghem 2 :, Cum me Parisia Pallas retineret in urbe, Lustrator dulci Poursius ore meus Est mihi de sacro prim us qui fonte levatus Cum puer amissos quererer fieremque parentcs, Ad quem confugerem tu prope solus eras Tu mihi portus eras tantum non tluctibus hausto, Ne mea caeruleis cymba periret aquis. In tenui censu lare nee locuplete relictum Me tua gaudebat face levare manus : Cum peterem doctas Roberti Caesaris aedes Est tua facta cbmes dextera larga mihi. Caesar enim primus, revocatis undique musis, Gandavi Latiam caepit habere scholam. l. Rerum Flar.d, ica1 um t. X. Ope1 a poimca Jacobi Meyeri. Bruges 1843, pp. 124 et l Departement du Nord.

73 Un de ses premiers ~leves dut etre aussi Eligius Houcarius (Eloy Houckaert), ne vers 1488, qui dans un ouvrage imbli~ en 1513, - dont il sera question plus loin - d~dia des vers a son ancien professeur : Ad Robertum Cae:wrern praeceptorem colendissimum hexastichon. Or Houckaert obtenait d~ja un grade a Paris en 1504 et s'adonnait lui meme a l'enseignement de la jeunesse des l'ann~e Un acte du 28 avril 1507 nous apprend, d'autre part, que maitre Robert de Keysere prit en location, pour commencer a la Saint-Jean, une partie de l'hotel de la Posterne, ancien palais des comtes de Flandre, qui etait rest~ propri~te domaniale. Dans ce document il est qualifie " ecolatre ". ll n'y a done rien d'etonnant a ce qu'on ait pu songer a Robert de Keysere pour dooner l'enseignementauxarchiducs Charles et Ferdinand d'autriche, fils de feu Philippe lebeau. ll existe une lettre 2 en date du 5 avril 1507 (1508 n. st.) par laquelle le precepteur des jeunes princes exprime la crainte de se voir supplanter dans son office par un Robertus Gandensis : Robertus, patrocinio Domini de Fienes protectus. Ce Robert ne peut etre que notre De Keysere, et le seigneur de Fiennes, qui figure ici comme son protecteur, n'est autre que Jacques de Luxembourg, qui des 1505 etait commissaire du souverain pour le renouvellement annuel du magistrat de Gand. Le 17 mars l503 (1504 n. st ), Jacques de Luxembourg etait entre en possession de l'hotel de Gruuthuuse a Gand par donation de la grand'mere de sa femme 3 Or cet hotel ou cour de Gruuthuuse, appele plus l. Voir Bibliotheca belgica de F. van der Haeghen. 2. Publiee par Le Glay, Bulletin Com. roy. d'mstoire, Ire serie t. IV, 18(1' p Voir plus loin lcs documents.

74 tard com~ de Fiennes, etait situe au quai au Ble non loin de!'habitation de Robert de Keysere. Ce dernier a done pu a voir facilement des rapports avec son futur protecteur. De Keysere alla-t-il se fixer a Malines ou etaient eleves les princes? La gouvernante, Marguerite d'autriche, lui avait en tout cas manifeste sa bienveillance, ainsi que le constate avec depit!'auteur de la lettre susdite, datee de Malines : Robertus... qui litteras a Domina in perniciem meam impetra"evat. Ce qui est certain c'est que la meme annee, par acte d u 3 octobre 1508, il vendit la maison qu'il possedait a Gand. III. SECOND SEJOUR DE R. DE KEYSERE A PARIS. - TOURNAI. - L'IMPRIMERIE CESARIENNE. LE COLLEGE DE Nous retrouvons R. de Keysere (Caesar) en 1512 a Paris comme principal du college de Tournai. C'est en effet ainsi qu'on doit interpreter les sigles qui suivent son nom dans l'epitre dedicatoire que lui adressa le 3 fevrier (lendemain de la Purification de la Vierge) 1512 ( 1513 n. st.) Gervais Ameen us : Roberto Caesari Pri[ ncip.ali] Col[legii] Tor [nacensis] 1 Ce college, qui etait la propriete de l'eveque de Tournai, fut reuni en 1638 au college de Navarre. Un dossier 1 relatif a la fusion de ces colleges est conserve aux Archives nationales, a Paris (carton S. 6233). On y trouve des l. Parmi les divers colleges de Paris on aurait pu songer un instant a celui de Tonnerre: Collegi1fm Ternodorense. Maison ne peut, comme nous le fait observer Mr P. Renouard, modifier la premiere syllabe en lisant : T01 nodorense. C'est Mr P. S. Allen, Opus epistolarum Des. Erasmi (Oxford, 1926) qui le premier a mentionne ici le college de Tournai.

75 extraits et des copies de pieces dont plusieurs existaient autrefois a l'eveche de Tournai, notamment: Fondation du college par testament de Michel de Warenghien, eveque de Tournai, en 12fl2, qui legue a ses successeurs la maison qu'il possede a Paris, a charg~ d'entretenir a la Sorbonne deux maitres, etudiants en theologie, originaires de la ville ou de l'eveche de Tournai. Donation par le roi de France a l 'eveque de Tournai d'une portion des fosses ou des murs de Paris contigue a la maison pres la porte Saint Michel, 4 avrill292. Provision donnee en 1535 par Charles de Croy, eveque de Tournai, a Philippe Montanus~ maitre-es-arts du diocese d'arras, sa vie durant, de la charge de principal du college de Tournai a Paris, en remplacement de maitre Guillaume de Belamon. D6claration de Jean Alexandre, pretre du diocese d'arras, portant qu'il est principal du college de Tournai et qu'il a ete nomme le 5 avril l625, par le chancelier de l'universite de Paris, vu la negligence de l'eveque de Tournai, collatcur ordinaire de ce college; il ne connait d'autres charges que cclles d'entretenir deux boun:iers qui ont 10 sols par semuine, et de dire une messe le dimanche et lcs jours de fete. Le college de Tournai etait situe rue B01 delle ou du Champ-Gaillard, contigu au college de Boncourt qui fut reuni en me me temps au college de Navarre; il s'etendait jusqu'aux m urs de Paris situes le long des fosses Saint-Victor; les deux colleges etaient separes du college de Navarre par la rue Clopin. Actuellement!'emplacement doit etre en partie englobe dans I' ecole polytechnique et la rue Clovis 1 C'est aux archives de l'eveche de Tournai qu'on devrait trouver la nomination de R. de Keysere, si elle a ete faite regulierement. Nous n'avons rien rencontre a ce sujet ni a Tournai meme, ou les documents de l'eveche sont tres l. Nous devons ces renseignements a l'obligeance de Mr Ph. Renouard. Les archives de la Sorbonne, con~ultees par Mr le bibliothecaire E. Chatelain, n'ent rien donne.

76 incomplets, ni a Mons I' ou est conserve le depot des anciennes archives episcopales du diocese. Mr l'abbe J. Warichez, archiviste de l'eveche de Tournai, a neanmoins pu reunir de nombreuses notes sur les «ecoliers de Paris». Mais dans la liste qu'il a bien vouhi nous com muniquer nous n'avons trouve aucun nom a citer ici. Nous reproduisons la susdite lettre d'amoonus, qui sert de preface a!'edition de l'argonauticon de Valerius Flaccus publiee a Paris, aux nones de janvier 1512 (1513), ouvrage devenu extremement rare~. Cette piece est d'ailleurs un document tres important pour le sejour de R. de Keysere a Paris. Gervasius Amoonus Drucensis Roberto Cresari Gandavo Pri. Col. Tor. Salutem D. Non possum non vehementi gaudio perfundi, humanisime Caesar,quum post septennium quod in foolici Britannia transegi : bonas artes nunc Parrhisiis florere perspiciam. N eque enim excidit quot olim monstris res litteraria premeretur : quam exitiales suos quaeque disciplina sophistas haberet : quam demum indigne barbari cuncta simul occuparent : ut mehercle augusta litterarum maiestas herbam 3 (quod aiunt) porrectura plane.videretur. Verum musis non defuerunt tantre injurire vindices qui barbarorum insultus fortiter sustinerent: et velut hydris confectis illas in pristinam dignitatem assererent. Inter quos facile antesignanus fuit Hieronymus Aleander vir undecumque doctissimus qui Parrhisiensia studia tam foolicitcr excitavit ut nemo hie sit qui non velut dyrseus ille Horatii cygnus per camenalem utriusque fontis ripam decurrat: et per Cecropii viridantia prata Caystri et qua Romani Tybridis unda fluit4. Ut interea omittam Pub. Faustum, poetam, P. Aemilium, hystoricum, Budeum, Copum, Ruellum, nonullosque alios qui celeberrimam Parrhisiorum aca l...::miam suis litteris illustrant. Accedit ad hrec in gens profecto calculus : chalcographorum mercatorumque tides : imprimis vero Badii no3tri cuius eruditioni respondet morum sinceritas : necnon Ioannis Parvi integerrimi viri qui nullis adeo impensis parcunt ut sua libris castimonia constet et eorum nobis commoditas undecunque prestetur. Quorum auspiciis nuper Cicero emaculatus : nunc vero I. V et'ifi0ation faite par Mr Je conservateur E. Poncelet. 2. B.bliotheque de l'univcrsit6 Je Gaud, G i En marge : Adagium. 4, Ce sont deux vers,

77 -338- Valerius Flaccus antehac gallis ignotus: et optimi quique authores indies excuduntur. Neque vero rursus inficias iverim pler~sque huius ordinis esse qui suum m.odo compendium spectantes omnia foodent, contaminent, prophanent: sed non mirum (quod aiebat Plato)l 't"cx~ ~z~11a~~ f.l.':'" Tr;iv xplv(jjv 7tpo-;d0::'lv. Hujusmodi autem pestes ut tu iure hypponacteo preconio commendes :sic foelices illos litterarum patronos non iniuria promeritis laudibus prosequaris: quorum opera atque industria fit ut boni authores in manus studiosorum quam castigate deveniant: quique nostram omnium utilitatem sibi unice proponentes bonis nos rationibus demerentur. Accedis vero et tu mi Caesar in partem nostrre fcelicitatis qui ad grrecarum litterarum farnam tamquam ad aureum vellus advolans utriusque litteraturre prelum magnis tuis impensis excitasti, ne etiam studiosis deesset quod alia ex parte Homericus ille Momus posset desiderare. Quidni igitur Gallire nostrre gratulemur qure tam fcelicia columina tamque incorruptos litterarum mecenates nancisci potuerit? His sane rationibus in certissimam spem adducor fore ut ipsa aliquando Gallia vel universre Italire opponi ne dicam anteponi facile possit.!am vero heroicas huius poetoo laudes aggrederemur s~d non eget tantus vates patrocinio nostro et presertim quum vel ipse Quintillanus dignis illum preconiis celebraverit et hec ipsa doctorum virorum prologoumena certatim in earn rem conscripta videamus. Is profecto aureum veil us aureis suis camenis tam eleganter, tam divine cecinit ut ab illo longe preciosius vellus quam unquam ex Colchide Iason in precium lectionis reportes. Quod si Valerii labores cum Apollonii Rhodii atque ade o ipsius Orphei monumentis (priores enim in hoc argumeritum scripserunt) adamussim perpendes, tum demum agnosces Valerium eum esse qui utrumque velut ex adverso spectare possit ut non iniuria secundus a Vergilio vates a doctis adscribi queat. Bene vale, mi Caesar, et fac etiam atque etiam cures ut parata nobis groocorum librorum iusta suppellectile ipsis olim italis nobilem vicem rependamus et quod grreci aiunt b.vtme)anou;u " Parrhisiis postridie puriflcatae parthenices. Tous les personnages cites sont des humanistes fort connus : Jerome Aleandre, professeur a l'universite de Paris; Paul Emili, historien italien, appele en France par Louis XII; Guillaume Cop, savant medecin de Bale: 1. En marge : Plato non mirum esse dicebat si inter lilia spinre. enascerentur.

78 Jean Ruel, medecin ft~an<;ais; Guillaume Bude, l'illustre helleniste; Publio Fausto Andrelini, poete latin, professeur a Paris; les imprimeurs Josse Badius et Jehan Petit. R. de Keysere est ainsi place en bonne compagnie parmi les mecenes et les regenerateurs des belles-lettres; on vante surtout son enthousiasme pour le grec; on cite de lui un Hipponacteum praeconiurn - ecrit mordant a la fa<;on d'b:ipponax - dans lequel il s'attaque aux profanateurs des belles-lettres et comble d'eloges ceux qui procurent de bonnes editions aux hommes d'etude. Mais que sait-on de l'auteur meme de l'epitre, Gervais Amoonus Drucensis, dont la biographie n'a pas enc~re ete faite? Son nom parait la premiere fois en septembre 1506, dans la traduction d'hecube et d'iphigenie par Erasme, imprimee par Badius, ouest inseree une piece de sixdistiques intitulee: Gervasii Omenii. (sic) Drocensis (sic) t ad lectorem epigramma. Cette poesie 2 ne dut pas trop satisfaire Erasme, car dans une lettre ecrite de Bologne en novembre 1507 a Alde Manuce, il dit : Omittes epigramma quod in calce tragoediarum appositum est. E~t enim adolescentis cujusdam Galli tum ministri mei, cui per jocum persuaseram imprimendum illius carmen, Badioque tradideram abiens juvene vidente, ut idem speraret. Demiror autem quid illi postea venerit in mentem ut impresserit, quum hominem admonuerim me puerum hac spe ludere velle. C'etait done alors un tout -jeune homme, originaire de 1. Drocensis et non Drucensis : il etait done bien de Dreux. 2. Voici en quels termes les eloges y etaient prodigues a Erasme : En tibi prothermes (sic) hrec aurea tradit Erasmus Pignora : quoo nullo sunt peritura die. Quanta igitur quooso celebri debetur Erasmo Gratia : qui tantas conciliavit opes 1 ( Bibl. nation ale, Paris. Yb 57, reserve. - Bibl. Saint-Genevieve, Paris.)

79 Dreux, au service d'erasme, et qui s.'essayait aux vers latins sous l'reil indulgent de son maitre. G. Amoonus ne suivit pas Erasme dans ses peregrinations et passa encore sept annees in {elici Britannia. A l'epoque ou nous le rencontrons, il etait en rapport avec divers imprimeurs par1s1ens; on peut le considerer com me l'editeur du Valerius Flaccus dedie a Robert Cesar.- Dans le meme ouvrage ' ), il publia un tetrastique en l:honneur de Jehan Petit. -En octobre 1513, Badius ecrit a.. Michel Hummelberg qu'il imprime : Lucubratiunculas Gervasii Chuaeni 1 discipuli Erasmi nostri. Robert dekeysere a-t-il ete reellement imprimeur a Paris? Consultons le recent ou vrage de Mr A. Claudin qui a jete un jour nouveau sur l'histoire de l'imprimerie en France. - Le fondateur de l'imprimerie cesarienne est incontestablement Pierre Cesar~ (ou Caesaris) maitre-es-arts liberaux, 1. Cf. P.-S Allen, Op. cit., pp. 4!2 et 515. Chuaeni pour Amreni. Erreur du scribe qui copia la lettre dans le codex latin, XVIe siecle, conserve a la bibliotheque royale de Munich. (Communication de Mr Allen.) La suite de la carriere d'amcenus- dont nous ignor.ons le veritable nojll - a moins d'interet pour nous en ce moment. Il est utile de savoir pourtant qu'il cultiva toute sa vie les lettres. On conserve ala bibliotheque nationale de Paris un poeme intitule Hoi'ldis, in 4 dequatre feuillets dont voici le titre de depart explicatif : Hoi'ldis. Ad sanctissimam virginem Hoi'ldim GEYrvasii Amreai D1 ucensis ob recuperatam oculorum sospitatem votitium carmen... Gesner, Epitome, 1555, fol.63, pense que ses ceuvres ont ete imprimees a Venise : Gervasii Ameni L ucubrationes excusae sunt ( Venetiis ut puto) in 4o. N ous avons eu I' occasion de consulter a ce propos les notes de Mr E. Picot et de Mr Ph. Renouard. 2. En l 179, il est appele Petrus vvagener diclus Ccesaris (Archives nationalcs). Pierro Wagener, surnomme Cesar, ou fils de Cesar, etait ne a Schwiebus, dans Ia province de Brandebourg, diocese de Posen. - A. Claudin, Histoire de l'imprimerie en France, 1900, tome I, p Cf. Le b1blio9raphp. moderne, Pa.ris, WOO, p Done rien d'un Pierre de Keysere flamand.

80 cite des 1473 et qui vecut jusqu'en <<En 1511, Jacques Biermant, de Bruges, est installe comme imprimeur dans l'anden atelier de Pierre Cesar. Robert de Keysere, de Gand, lui succede ( ). Tous deux ont donne pour adresse le local de l'ancienne imprimerie de Cesar Prelum Cesareurn ". - Cette imprimerie etait situee rue Saint Jacques. Pas de difficulte pour J. Biermant. Le colophon de l'ouvrage de Franciscus Marius Grapaldus, De partibus aedium 1, porte : Impressum Parrhisiis cura et diligentia Georgii Biermantii Brugensis expends Joannis Granion. Anno Domini millesimo quingentesimo undecimo 20 die ~ensis Novembris. In praelo Caesareo. Prenons le colophon de l'autre ouvrage auquel on fait allusion, et qui est le Valerius Flaccus de 1512 (1513 n.st. ), dont les caracteres sont pareils a ceux du Grapaldus de 1511 : Impressum in Parrhisiorum Lutecia communibus Iodoci Badii Ascensii et Iohannis Parvi expcnsis in praelo Caesareo. Anno Domini M. CCCC. Duodecimo. Nonis Ianuariis. Quand on compare les deux textes, on constate qu'il manque au second : Cura et diligentia... c'est-a-dire la mention du chef de l'imprimerie. - Il est probable qu'on aura omis a dessein le nom de R.Cesar, parce qu'il figurait deja en tete de la preface avec la qualification de principal de college. La preface, d'ailleurs, parait destinee a recommander le typographe en le faisant valoir comme lettre. De plus, certains passages - assez enigmatiques il est vrai, - semblent indiquer que c'etait bien R. Cesar qui dirigeait l'officine, specialement pour!'impression du grec. Mais ce qui est surtout caracte ristique, c'est que, des l'annee suivante, il imprime a Gand avec des caracteres provenant de l'imprimerie cesarienne de Paris. l. Ex. de la bibl. de l'univ. de Louvain. - Cf. Allen, Op. cit., p. 193, pour une autre impression du m~me G. Biermant, Paris, 20 octobre 1511, in praelo Ca:uareo. 23

81 - 342 IV. ROBERT DE KEYSERE IMPRIMEUR ET HOMME DE LETTRES, A GAND. -AMI n'erasme. - L'UNIVERSITE DE TouRNAI. Cette meme annee R..de Keysere rentre d~ns sa ville natale, et le 23 juillet 1513 il rachete sa maison du Lintworm, qui a ce moment appartenait a maitre Jan van der Zickele, fils de Nicolas, membre d'une ancienne famille patricienne fort eclairee l.. Quelques mois plus tard parait a Gand, avec les caracteres qui avaient servi a!'edition du Valerius, un ouvrage de Eloy Houckaert, pour les libraires gantois Victor van Crom-. brugghe et Pierre de Keysere. Cet ouvrage 2, intitule Tractatus de penitentia, porte au verso du dernier feuillet la souscription : Impressum GJ.ndavi in Lynce, Anno 1513, 5 id. Mar. Imprime a Gand au Lynx, le 5 des ides de mars 1513 (11 mars 1514). Or Lynx est tout simplement la traduction de Lintworm.(ou Lindeworm) 3. ~ La famille van der Zickele (ou Sikkel) fut en rapport avec divers artistes au xve siecle. Voir V. van der Haeghen, Petite revue de t'art en Flandre, oct Nous savons qu'un maitre Jan van der Zickele s'interessait aux livres; en 1482 il e-xprime le desir de posseder un Boece semblable a celui qui est conserve a la bibliotheque de Sainte-Phara'ilde a Gand (Jaerregister, Gand, , fol. 100; , fol. 194).. 2. Exemplaire de la bibl. de l'univ. de Louvain, decrit dans la Bibliotheca bel,r;ica de F. van der Haeghen et R. van den Berg he. 3. Cf. le dictionnaire du moyen-neerlandais de Verwys et Verdam - Aujourd'hui ce vocable signifie "ver solitaire"' La maison du Lintworm, ancien Steen a tourelles et a creneaux, construite en pierre de Tournai au XIIIe siecle, existe encore en grande partie; la cave a colonnes est fort remarquable; la fagade a ete modernisee en 1662, au-dessus du soubas ement. A Sanderus, Flandria illustrata (ed. de 164l), donne l'aspect primitif de la fa9ade; au-dessus de laporte figure comme enseigne, dans une vue du xvne siecle, un animal fantastique: salamandre, dragon ou lynx.-

82 - 3'4'3 - Les trois distiques sui vants inseres par Houckaert dans.le menie traite prouvent d'ailleurs a toute evidence que R. de Keysere avait installe chez lui une imprimerie : Roberto Cresari Gandavo pr~ceptori colendissimo Eligius Houcarius. S. Quod tua Gandavos illustrent prrela penates: Afficis,hoc gentem, Cresar, honore tuam. Ipse etcnim piliis cum sis dignissimus annis Das aliis nulla secla abitura die. Unde accepta fero nostrre rudimcnta juvcntre Atque Robertinis nomina clara notis. L'imprimerie a l'enseigne du Lynx est done detlnitivement identifiee. C'est sans aucun doute de la meme officine que sortit l'edition 1 - sans lieu ni date- de la Cancio de puero Jes u, precedee de la Iettre par laquelle Erasme conseille a Robert de Keysere de perseverer a donner l'enseignement du latin a la jeunesse gantoise : Perge, mi Roberte, in instituto 2 Les caracteres sont encore une fois semblables a ceux du Valerius Flaccus. La belle marque typographique 3, qui ne peut etre que celle de R. de Keysere, represente une vue des edifices de Gand, ainsi que la Pucelle tenant le blason 1. Edition qui ne pourra etrc datee approximativement que lorsque nous possederons le bibliographie complete de cette petite oouvre d'erasme. tbibl. Gand, G. 89t.) 2. Le tcxte complet de la lettre, qui ne figure ras dans!'edition generale de 1a correspondance erasmicnno, a ete roimprime successivement par F. Morgan Nichols, The Epistles of Erasmus (1901) t. I; par. P. S. Allen, op. cit. (1906); par J. Van den Gheyn, op. cit. 3 Mr P. S. Allen me signale, ala bibliotheque de la ville de Nuremberg (Philos. 57, 4 ), un volume contenant la Concio de puero Jesu, sans date, sui vie de cette autre reuvre d'erasme: Erasmi Roterdami Utriusque linguae doctissimi de ratione studii ac legendi interpretandique aucthores opuscu.lum. Sur le titre la marque typographique susdite de Robert de Keysere mais avec!'inscription suivante : Me Caius insigni veniens de prole Diones Condidit : hinc nomen virgo Caiana mihi.

83 gantois; au bas, cette ins-cription qui se rap porte a la fois au nom de De Keysere et a la ville, dont la fondation etait. attribuee a Caius Julius Cesar : Me Caius extruxit Caesar dominator in orbe : Blandunum 1 est Helicon : vocor hinc bene virgo Caiana. Le susdit Pierre de Keysere, libraire 2 en , apparait comme imprimeur a partir de Il peut etre considere a ce dernier point de vue comme successeur de Robert de Keyser, qui etait, croyons-nous, son cousin 3 Il utilise encore en 1521 des caracteres analogues 4 a ceux du Valerius Flaccus. Lui aussi, comme on sait, traduisit son nom en Caesar et appela son officine prelum Caesareum 5 Nous avons trouve trace d'un autre continuateur ou eleve de Robert : dans un acte d'interet prive de 1518, le gantois J osse van Reysschoot, age de 22 ans, qui pratique l'art de la typographie a Bftle, invoque l'avis de Robert de Keysere «son bon ami et ancien maitre 6, Pour cette periode de sa vie, la principale source d'information est la correspondance d'erasme. Le nom de notre Cesar est cite dans onze lettres, dont plusieurs, malheureusement, ne sont pas datees. Mr Van den Gheyn en a fait un premier depouillement. ll aurait pu mentionner aussi un billet de juillet , qui est 1. La colline dite Mont Blandin, a Gand? 2. Il est cite comme relieur de livres depuis Pierre de Keysere etait fils d'un Jan, comme Robert. Nous ne sommes pas encore parvenu a trouver l'auteur commun des deux lignes. De Keyser (ou L'Empereur) etait d'ailleurs un patronymique tres repandu en Flandreau XVe siecle. 4. Henrici Bebelii de romanorum magistratibus libellus.- Gandavi in officina petri caesaris, 1521 (voir Bibliographie gantoise). 5. Bibl. gantoise. 6. Voir plus loin les documents. 7. Date d'apres Nichols, op. cit.

84 insere dans la lettre ad.eessee de B3Je a lord William Mountjoy le 29 aout suivant : Erasme venant de Londres fait une chute de c_heval entre Roulers et Gand; il est soigne dans cette derniere ville, ou il rencontre le president du conseil de Flandre, ainsi que les conseillers Antoine Clava (Colve) et Guillaume Wala (DeWaele), outre Cesar et d'autres personnes qu'il connaissait deja : Gandavum pervenio.. Itaque Gandavi dies aliquot commoratus sum, amicis retinentibus, et malo ita suadente, de quo nondum securus sum. Neque enim vulgare fuit, quicquid fuit. Offendi hie Praesidem Flandriae, virum in omni literarum genere doctissimum, et consiliarios duos, Antonium Clavam et Guilielmum Walam: nam Caesarem et alios quosliam antea noveram. Nunc Antverpiam pergam, si modo per morbum licebit... Bene vale 1, Ceci est important. Quand Erasme a-t-il fait la connaissance de R. de Keysere? Probablement avant 1500 a Paris, ou l'un et l'~utre avaient fait un sejour prolonge pendant les dernifwes annees du xve siecle. S'il en est ainsi. rien n'empecbe de placer peu apres cette epoque!'interessante lettre non datee qui figure dans l'edition susdite de la Cancio, et ou Erasme parte de l'ecole gantoise de R. Cesar, lettre que Mr P. S. Allen place a l'annee 1503, en la rapprochant d'autres parties de la correspondance Eeasmienne 2 La lettre de R. de Keysere a Erasme, ecrite Gandavo ea; Lynce anno 1516, est egalement fopt interessante : il vit seul dans sa geande maison - in vacuo meo Lynce. - com me un limaqon dans sa coquille. Done plus d'imprimerie, plus d'ecole. Il parait alors l. D. Erasmi, Opera omnia ( Lugd. Bat. 1704) t. HI, pars. prior, Nichols (1001) avait, lui aussi, place cette lettre en 1503, mais dans l'appendice III du m~me ouvrage, il avait cru devoir la dater de 1518 (pour le motif repris ensuite par le P.Van den Gheyn,p.10t).- P.S. Allen (1006) maintient le date de Nous ne pouvons en tout cas pas admettre l'annee 1518 qui est certainement posterieure a!'edition de la Concio ou la lettre a paru.

85 - 34Goccupe plus que jamais de ses etudes. Completons a ce sujet l'extrait donne par Mr Van den Gheyn de la lettre de Clava a Erasme: De Roberto Caesare quod petis quid rerum agat, accipe. Jus Caesareum jam strenue aggreditur, utpote ab ipso impigerrime, constantissiineque defendendum. Num haec tibi magna qaesareque digna videntur? Scripsit quoque, ut mihi retulit jampridem ad Erasmum suum, imo nostrum, a quo responsum, mirum est, quantopere desiderat. Desideramus festi.vissimum illum Thomae Mori libellum, de I).ova Insula Utopia, quem expectamus in horas: nam librario cuidam nobis familiari mandavimus ut quam primum ad nos transmittere curet... Quod reliquum est, et Caesar te plurimum salutat et Clava tuus sese tuae commendat fidei... Gandavo 6 februari [1517] 1, Done De Keysere s'applique maintenant au droit, avec energie. Il le mande lui-meme : Quod Clava rescripsit me }us meum amplecti strenue, non magis mirum est quam {rigidos esse Gandavensesomnes. C'est le droit. romain qu'il etudie. II ne neglige pourtant pas les auteurs contemporains : avec Clava, il a hate de lire l'amusante Utopia de Thomas Morus; on attend a vee impatience ce volume qu'un libra\re a eux bien connu, est charge de fournir au plus tot. II adresse des nugae a Erasme : An nugas meas receperis cupio scire? - Parmi les petites pieces litteraires figure peut etre cette tragedie, espece d'iliade d' infortunes, ou les saillies comiques ne manquent pas : Is ad me misit non epistolam sed, ut ipse vocat, Tragoediam ac prorsus 'D.tO:O'o: xo:xwv verum hanc ipse comicis salibus mire condierat 2 l. D. Erasmi, Opera omnia, t. III, pars poste1 ior, col On remarquera que Clava, apres avoir commence sa lettre en nom personnel, la continue en nom collectif. Cette lettre n'est certainement pas de 1516, mais bien de 1517, vu qu'il y est question de la publication de.l' Utopia., 2. Lettr~d'Erasme a Ant. Clava, (1517) Opera omnia, t III, col Il est possible aussi que le mot tragedie s'applique seulement aux evenements contes par DJ Key~ere, et non a une,piece litteraire.

86 Il compose e nsuite un libellus de nuptiis Leopoldi, ou il est question de don Leopold, fils naturel de Maximilien, avec lequel R. de Keysere avait fait un voyage, en partant de Gand, le 23 mai Toujours hellenisant, il se porte candidat, mais en vain, pour la chaire de grec 2 qui devait etre creee a Lou vain au nouveau college des Trois-Langues 3 Vers 1518, il preconise la fondation d'une universite a Tournai: libellus nuplialis de nova sapientiaseu universi~ate gallo-graeco-latina instituenda in Aquiligero 4 Tornaco. Tournai ayant ete rendu a la France en 1518, R. de Keysere songe ala possibilite d'etablir.cette universite a Arras ou a Douai 5. En juin 1520, il presente au futur empereur 6 1'0/ficium 1. Douze jours avant le 4 juin Lettre de Clava a Erasme. -Van den Gheyn, p Erasme a Clava, Louvain, 21 dec Caesai'i gratulor tantum g, aecitatis. - Au point de vue du grec, voir aussi cette autre lettre d'erasme (Louvain, 29 avril1513), par laquelle il annonce a Clava!'envoi d'un Herodote, tout en manifestant une certaine mauvaise humeur a l'egard de Robert Cesar : Nuper videbaris optare Graecum Herodotum : eum ad te dono mitto; nam facile mihi reperietur alius in hoc itinere. Bene vale. Robm tum Caesarem da; possum salutare, qui nuper nos tam superbe destituerit in crena. Lovanio 29 aprilis (Opera omnia, t. III, col. 238). F. Neve, Mem. sur le College des T1 ois-langues, p Il est a remarquer que le millesime manque dans la premiere edition de cette lettre. La biographie d'erasme montre qu'll faut lire ici: La premiere edition (1519) ne donne pas non plus les mots:.. in crena,, ni.. Robertum " 3. College de Busleiden, erige le 1 1 ' sept Van den Gheyn, pp. 105 et 98, 4. Portant le double aigle de!'empire. Maximilien et Henri VIII s'etaient em pares de Tournai en Van den Gheyn, p A. Hocquet, Tournai et le Tournaisis au X VIe siecle. (Mem. Ac. Brux. 1906). : Ce libellus, pas plus que le precedent, n'est parvenu jusqu'a nous. 5. Voir la preface de!'officium Salomonis. 6. Charles, qui se rendait a Aix-la-Chapelle pour se faire couronner, sejourna a Gaud du 6 au L6 juin 1520.

87 Salomonis, dont le manuscrit richement illustre et relie vient d'etre retrouve a l'escurial. C'est, nous dit le P. Van den Gheyn, un «office a reciter par Charles-Quint aux jours qu'il aura a passer en mer, et les le<;ons de cet office sont empruntees au livre de la sagesse attribue a Salomon ". Cet ecrit en prose et en vers, qui comprend 37 feuillets, montre que le style de l'.auteur est celui des bons latinistes de l'epoque. Le Tournaisis est detinitivement annexe aux Pays-Bas en L'idee d'y fonder une universite est bient6t reprise 1 Aux archives de la ville de Tournai, que nous avons depouillees _avec l'aide de Mr l'archiviste A. Hocquet, est enregistre le texte suivant, ala date du 3 fevrier 1523 (n. st.): Dele remonstrance de maistre Robert Cesare qui a declare qu'il a intencion de venir demorer en ceste ville et y choisir une bonne place pour y avoir escoliers estudians des pays voisins en plusieurs facultez taut de theologie que de juriste et medechine, qui seroit.honneur et prouffit a ceste ville et cite. En marge figure cette apostille des Consaux tournaisiens : On est d'assens de lui accorder de demorer en ceste ville. Le nom de R. Cesar ne reparait plus ensuite dans les archives tournaisiennes.les comptes generaux d'octobre1524 a octobre 1525, qui auraient peut-etre pu donner des renseignements, sont perdus, U ne piece comptable '! relative a deux autres professeurs,. Melchior de Vienne et Pierre de Renaix, nous apprend comment les cours furent suspendus des le mois d'octobre 1525, a la suite de!'opposition faite par la ville et l'universite de Louvain : Prevostz, jurez, mayeurs et esch~vins de la Ville et Cite de Tournai, a notre bien arne Nicolas Joseph, recepveur general et massart de la dite Ville, salut. Nous vous mandons que payez et delivrez a maistres.1. Voir-F. F. J. Le.couvet. Messagerdesscienceshistoriques, 1R57, p. 72. Z. Arch. Tournai: Eco~e et HalLe.

88 Melchior de Vienne et Pieres de Renaix, lesquelz pour aucuns temps cncha, a notre requeste, sont venus en ceste dite Ville pour lire publicquement en icelle Ville, a ceulx qui y voldroient venir tant en l'art de oratorie, en humanite que es loix civilles, et pour ce faire leur euissions promis faire payer et delivrer a chacun quatorze livres de gros par an; lesquelz maistre Melchior et Pieres ont leu publicquement en la dite Ville,.en ensievant les dites pro messes, l'espace de quatre mois commenchans le vingtiesme jour du mois de juing en ce present an mil cincq cens vingt cincq et finans le xxe jour du mois d'octobre en sievant ou dit an; que lors par l'empeschement que nous ont en ce fait et baillie, les bourghemaistres, eschevins, conseil et recteurs de la Ville de Lou vain et des commandemens a nous fait de par l'empereur notre sire, de nr>n plus les laissier et souffrir lire en ceste dite Ville sur certaines et grandes peines; par qu0y a convenu faire cesser les dites lectures. Et pour ce nous voellans entretenir notra dite prommesse de leur payer les dits gaiges a eulx ordonnez, vous mandons que payez et delivrez aux dessus dits maistre Melchior de Vienne et Pieres de Renaix leurs dis gaiges pour le dit terme de quatre mois a l'advenant de quatorze livr~s de gros par an a chacun, qui monte.pour les dits quatre mois a chacun d'eulx quatre livres treise solz quatre deniers de gros, sont cincquante six livres parisiz de vingt gros Flandres le livre, qui porte pour eulx deulx la somme de cent douze livres parisiz monnoie dite. Et nous voullons que par rapportant ceste cedulle singnee de la main de l'un de nous prevostz avecq de deux ou plus des mains des quatre esleuz et commis aux finances de la dite Ville, la dite somme de cent douse livres parisis monnnoie dessus dite, estre allouee en voz comptes et deduicte en votre dite recepte sans contredit. Donne le mardy XXIIIe jour de janvier l'an mil Ve XXV. (v. st.). On voit que 1' «estude ou commenchement de uni versite " dont il est question dans les documents tournaisiens, a bien reellement existe pendant quelque temps. R. de Keysere ne tarde pas a renteer a Gand. Le 12 octobre 1526, il est tuteur des orphelins de son beau-frere Willem Stoop. Nous apprenons a cette occasion qu'il etait marie, - non depuis longtemps. Sa femme, Marguerite Stoop, etait de bonne famille bourgeoise; elle avait un frere pretre, Nicolas Stoop. Les dernieres annees de sa vie, Robert de Keysere ne parait pas avoir ete dans une bonne situation financiere; on le voit faire successivement plusieurs emprunts; il greve de rentes sa maison du Lynx.

89 Il mourut en 1532 laissant trois enfants en bas age : Copkin (le petit Jacques), Hannekin(le petit Jean) et Pierkin (le petit Pierre). Jacques fut place a la celebre ecole des Hieronymites a Gand; a pres a voir fait de bonnes etudes, il fut autorise par les echevins le 28 jan vier 1546, etant age de 21 ans, a percevoir une somme de trois livres sur ce que lui avait laisse son pere, pour entrer au couvent de Notre-Dame ten Hole, a Melle-lez-Gand. La veuve se remaria, avant le 20 mai 1534, avec Pierre van der Beke, brasseur; celui-ci eut a liquider divei'ses obligations contractees par le premier epoux de sa femme. Comme d'autres humanistes du XVIe siecle, De Keysere fut done maitre d'ecole, imprimeur, litterateur, juriste, professeur. Eras me louait son application a des arts divers, esperant le voir reussir finalement en quelque chose : Roberti nostri rrol~ unxvlcxv probo, opinor omnibus tentatis aliquid successurum de~iquet - Nous pouvons ajouter que son nom aurait ete illustre, s'illui avait ete donne de fonder a Tournai une universite viable. v. CLARA DE KEYSERE. Revenons a Clara, dont on peut suivre les traces pendant un demi-siecle a l'aide d'une serie d'actes d'interet pecuniaire ou familial, qui sont reproduits plus loin. Bien entendu que l'histoire de ses voyages en Allemagne, en Italie, en France, en Espagne est une fable, inventee par le redacteur de quelques unes des biographies publiees en 1829 a la suite de l'historie van Belgis de Vaernewyck. Le 3 aof1t 1545, il fut pris des mesures pour garantir la somme de 32 schellings 8 deniers gros que les enfants de feu maitre Robert venaient d'heriter de leur tante Clara. Nous savons que celle-ci etait nee vers Elle s'eteignit done a l'age d'environ 75 ans. l. Lettre i. Antoine Clava, t. III, col

90 Au point de vue artistique, nous n'avons des renseignements que sur les debuts et sur la fin de sa longue carriere. En 1496, alors qu'elle n'avait gue1 e que 26 ans, son talent de miniaturiste-cyencie ende cunste van verlichtene - etait deja apprecie, et nous avons vu qu'elle en tirait un gain serieux dont profltait sa famille. Guicciardin 1, qui peut a voir connu personnellement Clara de Keysere, puisqu'il habitait les Pays-Bas des 1542, nous apprend qu'elle fut «grand peintre et miniaturiste»; il parlait sans doute de la derniere peri ode de sa vie. L'historien tlorentin, dont le temoignage est en general si precieux, ajoute qu'elle mourut octogenaire; il ne se trompait pas de beaucoup. Il dit aussi qu'elle etait restee celibataire. Ceci est parfaitement vrai : seule des quatee enfants du tonnelier Jan de Keysere, Clara ne se maria point. Nous ne pouvons contr6ler!'assertion relative au talent de notre artiste; nous n'avons aucune raison de la revoquer en doute 2 1. L. Guicciardini, Di tutti Paesi Basii, altrimenti detti Ge1 mania inferiore, dans sa premiere edition (Anvers p. 98), parlant des femmes peintres, apres avoir cite Susanne Horenbaut, ajoute: la seconda fu Clara S Keysers medesimanente di Guanto gran' 'pitt~ice et grande illuminat1 ice la quale visse ser:eramente ottanta anni '1:i gine; la terza fu Anna filjliola di maestro Segher... L'edition latine (Amsterdam 1614) p.88)traduit le nom de C. dekeysere: Veniunt autem in hanc laudem etiam feminae... et prima quidem fuit Susanna, dicti Lucae Hw emboutii soror.. altemm pono Claram Caesa1 em itidem Gandavensem, pictricem et illuminatricem egregiam, quae octoginta ipsos annos ea:egit in set e1 a virginitate, tertia denique fuit Anna fi.lia Segerici doctm is illius medici... Texte neerlandais (Arnst 1612) p. 80: de tweede Clara Keyse1 s, oock van Ghent gheboren, g1 oote schiljerse ende verlichtersse. Le texte frangais (Anvers 1625) p 98, moditie l'epithete: " La seconde estoit Clara skeisers, natifve de Gand. excellente et a paindre et a enluminer,, 2. On ne peut invoquer ici, avec la Biogr. nationale, Ie temoignage de Giorgio Vasari dont la premiere edition (Firense, 1550) ne dit rien de Clara. Les renseignements qui la concernent dans d'autres editions ont ete empx untes a Guicciardin.

91 On n'a pas encore pu identifier ses reuvres. Selon toute apparence, elle est }'auteur des miniatures en grisaille rehaussees d'or qui ornent 1'0/flcium Salomonis, et dont le P. Van den Gheyn a reproduit en fac-simile les suivantes 1 : Le navire de Charles-Quint conduit par le Christ. Le jugement de Salomon. Quatre personnages debout, Mo!se, Judith, Anne et David, chantant les cantiques bibliques. La compte relatant la gratification accordee a ce propos a Robert de Keysere, porte que celui-ci a " fait faire pluseurs figures dorees et autres painctures a ses frais et despens ". - N'est-il pas naturel de penser qu'il avait charge sa sreur de ce travail d'enluminure? En tout cas le compte ne cite aucun autre nom. A vee ses freees Jan et Robert, elle etait intervenue en 1515 dans des arrangements concernant les enfants de sa sreur Jehanne, qui venait de mourir de la peste. - Nous ne citons ici Jehanne de Keysere que pour remarquer que rien n'autorise a dire qu'elle mania le pinceau : c'est a tort que la Biographie nationale de Belgique la mentionne corrime miniaturiste a cote de sa sreur ainee. Nous avons parle plus haut de la rente a charge de la ville de Dordrecht, rente qui etait viagere a deux vies, au profit de Jan de Keysere, le pere, et ae Clara, sa fille. Une pareille rente avait ete achetee au nom de Kathelyne, epouse de Jan de Keysere, et de Jehanne, la plus jeune des filles t. Notre collegue, MrJ.-L. van Dalen, archivistede Dordrecht, a l. Les autres sont : Mo'ise recevant la loi sur le Sinal. L'apotheose de Charles-Quint. Le navire rentrant au port. 2. Voir le partage du 15 juin 1496.

92 trouve que c'est a l'annee que remonte l'emission de l'emprunt auquel se rap portent ces 1'entes 1 Ceci nous aidera a fixer approximativement la date de naissance de Robert. On peut admettre que les rentes viageres en question avaient ete placees sur la tete des enfants les plus jeunes en Robert naquit-il apres cette date~ C'est peu probable. Les echevins n'auraient pas manque d'indiquer dans l'acte du 29 octobre 1500, suivant le cas, soit sa minorhe ou son emancipation, soit sa recente majorite de vingt-cinq ans. La redaction de ce document montre au contraire que les contractants etaient majeurs, l'un et l'autre, depuis assez longtemps. D'ailleurs on ne trouve pas trace de l'etat de biens qui aurait du etre dresse devant les Parchons, chefs-tuteurs, a pres la mort du pere, survenue entre le 9 novembre 1497 et le 26 octobre 1498, si l'un des heritiers avait ete encore mineur a cette epoque. De ce qui precede no us croyons pouvoir conclure que Robert de Keysere avait vu le jour avant Apres avoil ete longtemps aux yeux de la posterite des figures assez indecises, Robert et Clara de Keysere paraissent maintenant en pleine clarte. Nous avons cherche a determiner le milieu Oll ils ont vecu, la duree de leur vie. Le champ des investigations a faire encore au sujet de leurs ceu vres a ete ainsi delimite nettement. 1. A Dordrecht on ne possede, pour le XV 0 siecle, que les comptesl450, 1485 et Le compte 1485 donne les renseignements retrospectifs suivants au sujet des rentes vendues en 1474 a Gand et a Tournai: Betaelt die lij(tuchtrenten vercocht int jaer LXXII l I omme der zaecken will voorsseit.- (om ons genadigen here te voldaen van den resle der lestverleden term!fnen sijnre beden waervoir eenige van ons scepenen ende raiden lange t~jt gevangen waren)-den personen naegescreven van Gendt ende van Doornick... Jan end1 Claerken KeyserJ, Jan voorss. d[ochter] II lb. gr. XVIe siecle : 1501, Claerkin Jan die Keyser d[ochterj II lb gr , id , nihil. Mentions analogues pour Kathelyne de Cleere et sa fille J ehanne de KeJserc.

93 DOCUMENTS. 1496, 15 juin. -Jan de Keysere et sa femme Kathelyne de Cleere font un partage de biens entre leurs quatre enfants, Jan, Robbrecht, Clara et J ehanne. Allen den ghonen die dese presente lettren zullen zien of hooren lesen, scepenen van ghedeele, raden ende paysierers van der stede van Ghend, saluut, met kennessen der wareyt, doen te wetene dat up den dach van hedent voor ons in ons ghemeen college commen ende ghecompareert zijn in propren persoonen, Jan de Keysere, cuupere, ende Kathelijne scleercx, zijne ghesellenede, kenden lijdden ende verclaersden, dat zij bij Jeliberacien, rade ende advijze van elc anderen. ende diversschen haeren mag hen ende vrienden, en de zonder eepich bed wane, omme te scuwene alle questien ende ghescillen die naer huerlieder overlijden upstaen ende rijsen mochten tusschen haerlieder kinderen, ooc omme aile broederlicke ende zusterlicke minne tusschen de zelve kinderen ghevoedt ende onderhouden te werdene, zo volghende der natuere sculdich es te ghebuerne, ende ten dien hende dat elc van den zelven kinderen naer toverlijden van den voors. vadere ende moedere weten mach wat hij habben ende z~ne behooren sal, zij den zelven kinderen nu over dan ende dan als nu, bij voormen van partagen ende uutgoedinghen, gheordonneert, ghegheven ende toegheleyt hebben, ordonneeren gbeven ende toelegghen de parcheelen van eerven, renten, huusinghen ende anderen goedinghen met condicien naervolgende ghelijc ende in der manieren dat zij ende elc poortere deser stede, tbedde gheel zynde, vermoghen te doene, nacr de rechten ende costumen der zel ver stede, willende dat datte bij der voors. kinderen gheachtervolght, onderhouden mde vulcommen werde, in aile zijne pointen, ende elc z:mderliog, up de peyne ende verbuerten hier achter ghespecefiert. Tgoed dat vadere ende moedere voernoemt ordonneeren te hebbene Janne de Keysere, haerlieder zone, dats al vooren, dat hij Jan alleene hebben ende den anderen zijnen broederen ende zusteren voor bij draghen sal alle de leenen daer de zelve zijn vadere ende moedere ervachtich inne zijn, also wei de ghone bij hemlieden binnen haerlieder huwelijke tsamen gheconquesteert ende ghecocht als de ghone van elcx

94 zijde commende, zal voort alleene hebben thuus ende stede daer zijn vadere ende moedere inne woonen, wesende thouchuus l van der Onderstrate in de Langhe Munte, up de zijde tervischmaerct waert,met den drien sticken scrij nweercx ghemaect, dienende ten zelven huuse. Il).sghelijcx de drie vierendeelen van eenen huuse staende naest den zelven houchuuse in de voornoemde Langhe Munte, an deen zijde, ende Jan Truuden ghehuust an dandere. Voort mecr de v sc. gr. tsiaers eerflic die zijn vaiere ende moedere onlancx ghecocht hebben up une vierendeel van den zel ven huuse. Voort een huus en de stede staende in de Onderatrate, achter tvoorseide houc.huus, tselve houchuus der neffens staende, an deen zijde, ende Jaspar van der Sare gh~huust an dandere. Met aile den plaetssen, aysementen, lochtinghen, vrijheden ende ghelaghen den voorscrevcnen huusinghen toebehoorende ende anclevende, ende met sulken renten alsser jaerlijcx uutega~"n. Ende hoven al desen, es deu wille van den voornoemde vadere ende moedere, dat de voors. Jan huerliede zone, ten overlijdene van zijnen vadere, ooc vooren endo alleene uute hebben sal, zijns vaders beste panssier met beester gorgiere, hooftwapene, langhen messe ende wapinstocke. Dit es tgoed dat de voorseide vadere ende moedere ordonneeren te hebbene, gheven ende toelegghen meesterrobbrechte dekeysere, haerlieder joncsten zone. Es te wetene, dat de zelve meester Robbrecht ooc alleene hebben sal, ende zijnen broeder ende zusteren voorbijdraghen, de xxx sc. gr. tsiaers eer.flic besedt up een leen gheleghen int goed ter Schuere buuten sente Baefs. Item xxrm sc. gr. tsiaers eer.flic sprekende up tgoet van Janne Dullaert, goudsmet, streckende in de prochie van ffuesdene. Item xx sc. gro. tsiaers eertl.icker renten, besedt up een huus staende binnen deser stede an de Vrinda hmaerct,.thouchuus wesende van der Struelstrate, up de zijde ten Wulve waert, elc naer tver laers van den chaerters ende brieven diere af zijn. Voort sal de zelve meester Robbrecht hebben, een parcheellands ligghende binnen tsente l. Le 26 nov. 146!, Dieric van den Wyngaerde vend a Jan de Keysere la moitie de la propriete de deux maisons contigues, l'une ayant front dans la rue longue de la Monnaie, au coin de la. rue Basse, du cote du marche au poisson, l'autre situee dans la rue Basse et appelee Ser Goessinshuus (Jaerr gister, , fol. 23 v). Le 18 janvier H67 (1468 n.. st.), Heinric Bettezoone vend a Jan de Keysere, tonnelier, un dixieme de la propriete des deux maisons citees dans l'acte precedent. (Jaerregister, , fol. 43 ).

95 Baefs, daer ment eedt up Slootecautre, gheldende in pacme xxx sc. gr, ter tijd van nu. Behouden Pleteren Pieters als tanderen tijden in huwe licke ghehad hebbende Katnelijnen Do'edins 1, moedere was van der vaors. Kathelijnen scleercx ende den kinderen grootvrouwp, zijn recht van bijlevinghen an de voors. xxnn sc. gr. tsiaer~, up Janne Dullaert, thuesdene, also verre als hem die sculdich es te ghebuerne. Ende hoven al desen sal de voornoemde meester Robbrecht, ter doot van zijnen vadere, ooc vooren ende alleene uute hebben svoors. Jans zij~s vaders besten keerle, zonder ooc ghehouden te wesene eenich inbrynghen te doene jeghen dandere kindoren van den oncosten, die vadere ende moe dere ghehad 'hebben of noch dhooghen moghen, van hem ter scollen 2 te hou ien ligghende.te Parys oft anderssins in eenegher manieren. Hiernaer vool ght tghuent dat de voorseide vadere endemoedere ordon neeren gheven ende toelegghen te hebbene ende andveerdene, Claren skeysers, haerlieder oudste dochtere, over hueren cavele ende gherechte partaige, te wetene, eerst een groote erieckerie ligghende binnen der prochie van sente Pieters, beginnende an de Bagattenstrate ende streckende toot up den Cleye, met der heelfc van eenen huuse ende stede staende nevens der zelver crieckerie, alsoo de voornoemde Cathelijne Doedins daer uute verstarf. Behouden den voornoemde Pietre Pieters, wiene dander heelft van der voors. huuse toebehoort, an de zelve crieckerie zijn recht van bijlevinghen alsoot behoort. Voort meer sal de voors. Clare ooc alleene hebben, alsulko vier huminghen ende stcje. staende deen nevens dandere an de voornoemde crieckerie, als haer voors. vadere ende moedere voormaels ghecocht hebben, met aile der eervachtichede der toebehoorende, alsoo zij ghestaen ende gheleghen zijn ende met zulcken eerlicken oft anderen renten alsser jaerlijcx uute gaen. Insghelijcx haerlieder goed in de prochie van Baleghem, in sulcker groodtten ende gheleghentheeden als de voors. Kath lijne Doedins, daer vute verstarf, ende boven dien alsulcke II lb. gro. tsiaers lijfrenten als de voors. varlere ende moedere hebben up de stede van Dordrech.t ten liven van den voors. Janne de Keysere d'oude ende van Claren zijnder dochter, lancxlevende gheel heffende naer tver~laers van der be[zel ghelder lettre diere af es-. l. Le premier mari de Kathelyne Doedins etait Pieter De Cleere. Voir l'etat des biens qu'illaisse a sa fille Kathelyne, 5 janvier 1455 (1456 n: st.) -Register staten van goed U55-56, fo_l. 260 v. 2. II s'agit d'un des colleges de l'u ni versite de Paris. Cf. Acte du 30 mai 14 "JU : Joojkin Gheerolf... ter scholen gaende binnen der Universiteit van Paris. (Reg. Staten , fol. 103).

96 Behouden des en, zullen elc van den voornoemden drie kinderen alleene hebben ende behouden, zonder daer ter eerster of lester doot ghelast te zijne eenich inbringhen te doene, al tghuent dat elc te deser date gheconc~uesteert ende ghewonnen heeft oft voort concquesteeren ende winnen sal moghen met haerlieder cyencien, cunsten ende ambochte of anders, in wat manieren dadt zij. Ooc mede zullen de zelve drie kinderen onler hem drien alleene, ende elceven ghelichebben, deelen, ende Jehannen skeysers haerlieder zustere met Lievin Darners hueren man hier achtere ghenomt voorbijdraghen, al dander ghereede goed, ghelt, zelvere,catteylen,juweelen, huusraed, hoedanich al datte bevonden weerdt, ende voort aile sculden van baten ende commere daer hier vooren oft achtere niet af gheroert en es, ende vadere ende moedere jeghenwoordelicx hebben ofte noch 'conquesteeren ende vercrljghen moghen, ende datte telker doot van vadere ofte moedere jeghen den lancxlevende van hemlieden, paerten ende deelen alsoot behoort, naer de rechten van den stecrfhuuse, ende der wet van der poort van Ghend, zonder de voors. Janne,Lievin hueren man, oft yemende van haerlieder alven daer anne eenich recht te hebbene, halene, heesschene oft vermetene in eenegher wijs, mids dat zoe daer je.ghens ghenouch vergoed~ ende gherecompenseert es, met den ghereeden ghelde ende anderen ghereede goede haervoortijts bij haeren voornoemden vadere ende moedere thuwelicke ghegheven ende toeghe.leyt. Ende en sal de voornoemde Clare van den anderen hueren broeders ende zustere negheene recompense noch instant hebben van der somme van xn lb. gr. bij haer ten proffijte van hueren vadere ende moedere Iaten commen ende inbracht van dies zoe binnen zekeren termijne voorle.ten ghewonnen mach hebben met harer cyencie ende cunste van verlichtene, noch ooc van dies zoe ghegheven heeft ofte alnoch sal moghen gheven thulpen den onderhoudene stuudencien ende scolen ligghende van den voornoemden meester Robbrecht, haeren broedere, te Parijs ofte eldere. Item de voors. vadere ende moedere ordonneeren, gheven ende willen dat J ehanne skeysers, haerlieder j oncste dochtere, met Lievin d' Hamere, hueren man, over haerlieder partagie ende rechten deel, oc van alden goede daer de zelve vadere ende moedere nu eervachtlich inne zijn, hebben ende behouden zullen a1le tgoet dat dat hemlieden bij den selven hueren vadere ende moedere voortijts thuwelicke ghegheven ende toegheleyt es gheweest, negheen van al dien uuteghesondert, zonder daer af naermaels jeghen de voors, hare broeders ende zustre eenich inbringhen te moeten doene. Voort zulcke n lb. gr. tsiaers 2.j

97 .- ~58 - lijfrente als de _voorn. vadere ende moedere hebben ten lijven van der yoors. moedere ende der zelver.~ehanne up de voorseide stede van Dordrecht, naer tverclaers van den lettren van verbande die daer af es. Ende voort int genarale al tgoet dat hemlieden Jan de Keysere eride -Kathelijne scleercx zijnen wive wijlen toequam ende verstar-f bij de.n overlijdene van der voors. Kathelijne Doedins, der kinderen grootvrauwe yoorn., ende bij der z~lven ende Pietren Pieters, hueren lesten man, te gadere gheconquesteert ende vercreghen... Welverstaende dat de meeninghe, wille, verstant ende begheerte van den zelven vadere ende moeder es, waert bij also dat hemlieden. de voorn. Jan, meester Robbrecht ofte Clare, haerlieder drie kinderen, niet alle ende een yeghelic bijzonder en stelden ten state van huwelicke... en sal vermoghen zijne voors. toegheleyde purcheelen van eerven... vercoopene, belastene, bezwaerne noch wech te ghevene in eenegher gheestelicke oft weerlecke... nemaer alle die houdende.. om me naer toverlijden van zulker onthuuweden persoone zijne voors. goedinghen te commene ende succedeerne up zijne broeders ende zusteren ofte haerlieder gherechte hoyrs... Actum. XVo Wedemaent, anno XCVI. Register Staten van Goed, , fol. 63v. 1497, 8 mai. -Jan de Keysere, fils de Jan, en echange de la dot promise a!'occasion de son mariage avec Marguerite Roets reconnait avoir rec;u de ses pere et mere,.jan de Keysere et Kathelyne de Cleere, les trois quarts de la propriete d'une maison situee rue longue de la Monnaie, a cote de celle de ses dits parents, ainsi qu'une rente de 5 sc. gros. Jan de Keysere, fs Jans, cupere, commen es voor scepenen van der Kuere in Ghend ende kende dat de voorn. Jan de Keysere ende Kathe1ij ne scleercx, zij n wettelic wij f, zij n vadere en de moedere, hem mids den toelegghene hem bi hemlieden ghedee van den drie vierendeelen van eenen huuse ende stede metten drie vierendt-elen van allen den ghelaechsamheden ende vrijheden diere toebehooren ende ancleven moghen, van vooren tot achtere, staende in de Langhe Munte, tusschen den huuse van den voornomde zijnen vadere ende moedere, over deen zijde, ende den huuse van Janne Truyen over dander... Ende mids den toelegghene hem bij den zelven zijnen vade.re en moedere boven dien ghedaen van v sc. gr. tsiaers eerflicker losrente den pennijnc xrm, bij den zelven zijnen vadere hier voortijts, up tvierde vierendeel van den zelven

98 359 lmuse ende stede, nael' tverclaers van der wettelicke copie daer af wesende, omme al dat bi hem ghebruuct ende ghepossesseert te werdene, zijnen vrijen properen goede, te vullen vernoucht ghecontenteert ende ghepaeyt hebben van der somme van xx lb. gr. vlamseher munte wechdreghens, hem bij den zelven zljnen vadere ende moedere belooft ende thuwelicke ghegheven met Margriette Roets zijnen wive, ende scalt mids dien den zelven zijnen vadere ende moedere van der voornomde somme van xx lb. gr. hem bi hemlieden belooft, ende thuwelicke ghegheven ghelijc voors. es, ende van al tghuend dies hij hemlieden ter causen van dien zoude moghen af weten te heesschene ende wettelic quicte teeuwelijcken daghen. - Actum den VIIIe in wel meije XCVII. Jaerregister , fol , 9 novembre. - Jan de Keysere et sa femme annulent le partage du 15 juin Up den neghensten van November xcvn consenteerden Jan de Keysere, cupere, ende Katheleine tscleerssers int doon van desen jeghenwordigher verhoirsatingen ofte partagen- (signe) Alarts. En marge de l'acte du 15 juin , 26 octobre. - Kathelyne de Cleere, veuve de Jan de Keysere, tonnelier, declare avoir vendu a Clara de Keysere, sa fille, agee d'environ 28 ans, la moitie de la propriete de deux maisons contigues, au coin de la rue longue de la Monnaie et de larue Basse, la premiere occupee par la vendeuse. Outre une somme deja payee, Clara s'engage a servir a sa mere une rente viagere de 3 livres de gros par an. Kathelijne scleercx, weduwe van Janne de Keysere, cuupere was, commen es voor scepenen van der Kuere in Ghend, kende endc.lijde dat zoe wel enrle duechdelijc vercocht heeft Claren skeysers, hare dochter bij den voornoemdenjan, mids harer ghetijdeghcr haudden van xxvm jaeren oft daer omtrent, haer selfs wjjf ende uut.vooghdijen zijnde, den heeltsceede duergaende van twee huusen ende stede staende deen neffens dander, deen te voorhoofde in de Lang he Munte, weesende den houc daer zoe vercooperige inne woent van der Onderstrate, ende dander daer neffens oft achter in de selve strate, twelke nu besidt ende in hueren heeft J oos Serlippins, met der eender heelft van alle den

99 -360- plaetsen, aysementen ende ghelaghen diere an alle zijden toebehooren ende ancleven moghen, van voorcn toet achter, tvoornoemde gheel hoechuu's belast met vi sc. vm den. gr. ende vm cappoenen tsiaers eerfiijc cheins Janne d'hooghe, ende dander gheel huus met Ill sc. gr. tsiaers capelrijen renten, al sonder meer commers. Desen coop es ghedaen omme eene zekere somme van penninghen die de vercooperighe daervoore van haerer dochter kende ghereedt ontfaen hebbende, ends scalt haer daeraf wettelijc quijte, ende voort omme de somme van III lb. gr. tsiaers lijfrente ter vercooperighen lijve alleene, die haer de voornoemde cooperighe, hare dochtere, ghehouden werdt ende belooft heeft te betalene ende ghevene, deen heelft telcken tsente Jansmesse ende dander heelft telken kerssavonde, danof deerste payement ende heelfscheede draghende xxx sc. gr. vallen sal tsente Jansmesse ende dander payement ende heeltscheede insghelijke draghende xxx sc. gr. over de vulle betalinghe van der eerster jaerschaere te Kerssavonde, beede int jaer xmx over jaer eerstcommende, ende van dan voort telken sente Jansmesse ende Kerssavonde achtervolghende, III lb. gr. gheldende dleven lane van der voornoemde moeder gheduerende, ende alsoe langhe als zoe Ieven sal ende niet langher, altij ts in zulcken ghelde als ghemeenlic cours en de ganc hebben zal binnen Ghend. Welke mlb. gr. tsiaers lij frente voornomt de voorseide Clare wettelijc gheassingneert besedt, versekert ende beconderpandt heeft up de twee heelscheeden van den voorscreven huusen bij haer ghecocht, met alle den toebehoorten ende renten hoven ghespecifieert daer uutegaende, omme der voornoemde hare1 moeder up dat zoe naermaels ghebrec hadde van betalinghen van harer voors. lijfrente, tselve ghebrec daer anne te verhalene ende verseckerne bij pandinghe ende eyghendomme naer de wet van der poort van Ghend. Actum den xxvxen in octobri anno xcvm. Jaerregister , fol , (1498 v. st.) 14 mars. - Jan de Keysere, fils de Jan, tonnelier, vend une rente hypothequee sur les trois quarts de la propriete de la maison qu'il habite et sur un quart plus un demi-quart de la propriete de la maison contigue, rue Longue de la Monnaie et rue Basse, ou est decede son pere Jan. Jan de Keysere filius Jans, cupere, kent vercocht hebbende Janne dhooghe filius Heindericx, x sc. gr. tsiaers eeuwelicker ende eerfiicker lo 3renten.. DeEen coop es ghedaen omme de somme van vii lb. x sc. gr.

100 vlaemsscher die hij vercopere van den copere kende ghereet ontfaen hebbende, ende scalt hem danof quete.welke voornomde x sc. gr. tsiaers eeuwelicker ende eerflicker losrenten, de zelve vercoopere wettelick besedt, versekert, gheassingneert, bepandt, versekert ende bewijst heeft up de drie vierendeelen van den huus ende stede met zijnen toebehorten van voren tot achter, daer hij vercoopere inne woent, ende tvierendeel ende alfvierendeel van den huus ende stede met zijnen toebehoorten daer neffens ghestaen, daer wijlen de voernomde Jan zijn vadere was inne der weerelt overleedt, staende in de Langhe Munte, Jan Truyen ghehuust neffens den huuse daer hij inne woent, ende de Donderstrate streckende an dandere, danof dander deelen van den zelven huuse toebehooren, te wetene tvierde vierendeel van den huus daer hij inne woent, Christiaen Droesbeke, ende dand10:r deelen van den huus van zijnen vadere, zijnder moedere ende zustere, thouchuus van te voren belast met acht scellinghe gr. ende vier cappoenen tsiaers landcheyns, den voornomde coopere, ende thuus daer hij inne woent met vm sc. gr. tsiaers eerflicke landcheyns Lievin d'hooghe.. Actum xrmen maerte anno xcvm. J aerregister 1-!08-09, fol , 29 octobre. - Maitre Robbrecht de Keysere devient acquereur du franc-bien appele den Lintworme, situe pres dupont et de l'eglise Saint-Michel. Il ne pourra ceder l'immeuble ni a un couvent ni a une corpo1~ation de metier ni a une gilde. Kennelic zij allen lieden dat Pietere van W ettere, Pietere van Hauwaert ende Jan Clais ghezaemdelic commen zijn voor scepenen van der Kuere in Ghendt, ende kenden wel ende deuchdelic vercocht hebbende meester Robbrecht de Keysere, zulc een huus ende stede metten lochtinghe streckende achter de Keere, en de commende tot achter der Brouwe1 shuus loefve daer neff ens en de achtere, ende aile den anderen ghelaghen, plaetzen, aysementen ende vrijheden diere an alle zijden toebehooren ende ancleven moghen van vooren tot achtere ende van onder tot hoven, alzoot izelve huus ghenaempt wcsende den Lintwoorrne eerdtvast ende nagelvast, ghestaen ende gheleghen es an Ste Mechielsbrugghe, de kerke van Ste Mechiels daer neffens ghehuustan deen zijde, ende straetken streckende ter Heuridochterstraete waert, streckend.e an dandere, achtere commende tot an thuus van Raesse van den Eede tzelve huus,vrij huusende ervezijnde, belast met xs.gr. tsiaers erffelicker sourenten den heleghen Geest van St-Mechiels ende vijf pondt gr. tsiaere erff... Ghiselbrecht den Wint... Dezen coop es ghedaen omme

101 ,. _ de zomme van tzestich pondt grooten, daer up de voorn.vercoopers van den coope kende ghereet ontsfaen hebbende xu lb. gr. ende scolden hem daerna quyte, ende dandere XLvmlb. gr. es de coopere ghehouden ende heeft hemlieden belooft te betaine by paymenten te wetene xn lb. gr. thalf ougste int jaer xvc ende een eerstkomende en de van dan voort, van jare te je jare telken half ougste naervolghende XII lb. gr. geldende toter vulder betalinghe in zulken gelde etc, welke betalinghe in der manieren voorwreven te doene de zelve me Robrecht bekent ende verzekert up hem ende al tzijne en de tzelve ghecochte huus ende stede. met zijnen toebehoorten zekere en de conterpandt blevende toter vulder ; betalinghe. fioven desen ken den zij den keldere l onder tzelve huus ligghende jeghen den voorn. Mr Robbrecht gheheurt hebbende... omme mlb. gr. elc tsiaers... Dies en zal hij coopere tzelve huus niet moghen vercoopen noch transporteren in den handen van eenighen cloosters, neeringhe, gulden in eenigher wijs. Actum xx1xen octobris xvc. Jatrregister , fol. 37v. 1502, 15 septembre. - Cathelyne de Cleere, veuve de Jan de Keysere, heritiere de sa mere, Cath. Doens, et ses enfants Jan, maitre Robbrecht, Clare de Keysere et Lievin de Hamere, epoux de Jehanne de Keyser, transferent leurs droits a Pieter Pieters, epoux de la dite Cath. Doens 2 Cathelyne scleercx, weduwe van Janne de Keysere, gheel hoyr van wijlen Cathelijnen Doens, huerer moeder was, Jan ende meester Rob-. brecht de Keysere, ghebroeders,clare skeysers huer selfs wijf zijnde, ende Lieven de Hamere in huwelijke begrepen hebbende Jehannen skeysers, alle svoors. wijlen Jans kinderen bij der zelver Cathelijnen scleercx, zijnen wive was,gheel hoyrs van den zelven wijlenjanhuerlieder vadre was, ghezaemdeliccommen voor scepenen van der Kuerein Ghend e1de kenden wei ende dueghdelic vercocht, upgedreghen, ghetransporteert ende overghegheven hebbende Pieteren Pieters, houdre bleven achter der zelver wijlen Cathelijnen Doens, der voorn. Cathelijnen moedre ende huei lieder grootvrauwe was, al alzulc recht als zij en de elc huerer hebben... bij den zelven Pietren... wijlen Cathelynen Doens, zijnen wive was.. Actum XV in septembre XVe II. Jaerregister , fol. 86v. 1. Remarquable cave a colonnes. 2. Cf. plus haut note p.

102 ,.15 decembre. - Maitre Robbrecht de Keysere, fils. de Jan, cede a son frere Jan, tonnelier, sa part de propriete dans la maison sise au coin de larue longue de la Monnaie et. de la rue Basse, pour la somme de dix livres de gros. Meester Robbrecht de Keysere, filius Jans, kende ende lijde dat hij vcrcocht heeft wei ende redelic Janne de Keysere zijnen broedere,: cupere, zijn poorcie ende vme deel van den huuse ende stede l daer hij coopere inne woent in de Langhe Munte up den houc van der Onder- strat.e, jeghens over thoufi:jse? e, de zelve coopere in de voorseide Onderstrate ghehuust. an deen zijde ende Arend de Keysere2 in de voornoemde Onderstrate, an dandre, met ghelijken vmen deele duergaende van allen zinen toebehoorten... rx sc. IIII d. gr. tsiaers eerflic in cheynse, cappoen renten ende andersins uten voorn. gheheelen huuse gaende zonder meer commers en de ditte omme de somme van x lb. gr... Behouden dat hij coopere tzelve deel van huuse niet en zal moghen brijnghen. noch laten commen in geestelicker hand bij eenighen middele.. Actum den xvc decembre xven II. Jaerregister , fol. :n. 1502, 15 decembre. - Clare de Keysere, fille de Jan, vend a Jan de Keyser, son f1 ere, la moitie plus le quart de l'autre moiti.e de la propriete de la maison qu'il habite rue longue de la Monnaie, entre une maison appartenant a. l'acheteur et celle de Arend de Keysere. Cette vente est faite au prix de 50 livres de gros dont 35 ont ete payees. Les 15 li vres restantes sont converties en une rente viagere de 30 schel. gr. au profit de Clare. Clare skeysers filia Jans, huer selfs wijf ende uut voochdijen wesende, commen es voor scepenen etc. hende ende verclaersde dat zo vercocht 1. Le 26 mai 1562, dans l'etat des biens laisses par Jan de Keysere, epoux de Jehanne Derdelet, a ses enfants Jasparken, Jehanne~in et Callekin, on trouve: huus ende stede staende in de Langhe Munte up den houc van der vors. Onderstraete ghenaemt den Oraingeappele. La m~me succession comprenait aussi les ustensiles de tonnelier : cuupen, tonnen en de hellam dienende ter neerijnghe van de cuupers.. (Reg. staten, , fol. I8v ). 2. Ce Arend de Keysere n'est pas le celebre imprimeur qui intr9duisit ' I' art typographique a Audenarde et a Gand.. '

103 heeft wel ende redelic Janne de Keysere, cuupere, hueren broedre, deen heelft duergaende enq.e tvierendeel in dander heelft van den huuse {mde stede daer hij coopere inne woont, in de Langhe Mu.nte, up den houc van de Onderstrate jeghens over thoufysere, de zelve coepere in de voornoemde Langhe Munte ghehuust an deen zijde, ende Arend de Keysere in de voors. Onderstrate, an dandre, met ghelijcken poorcien, van allen zijnen toebehoorten also wei van den haysementen ende zoldre in thuus van den voornomde.n Arend de Keysere, als anderen diere over alle zijde toebehoeren ende ancleven mueghen, van voorcn toet hachter, ende al dies ghelijcken van den IX sc. mr den. gr. tsiaers eerilic in cheynse, cappoen, renten ende anderssins, uuten zelven gheheelen huusen gaende, zonder meer commers. Desen coep es ghedaen omme de somme van L lb. gr. daerup de vercoeperigghe kende ontfaen hebbende xxxv lb gr. sceldende den coopere danof wettelic quicte, ende voort dandere xv lb. gr. werdt de zelve coopere huer ghehouden ende heeft belooft te betaelne de somme van xxx sc. gr. tsiaers lijfrenten tharen live alleene gheel telken sent Jansmesse midden zomeren, danof deerste XXX SC. gr. vallen zullen tsente Jansmesse xvc drie eerstcommende, ende van dan alzoo voort huer leven lane gheduerende ende niet langher, altijts met zulken ghelde als ghemeenlic cours ende ganc hebben zal binnen deser stede, de welke rente hij Jan haer bewijst, gheassingneert, besedt ende beconterpandt heeft bij den landheere ende alsoet behoerde up nu zijne zeven deelen van achten van den voors. huuse daer inne hij wonachtich es, met zulcdaneghe poorcien van allen zijnen toebehoerten over aile zijde ende dies ghelycken van den commeren en de renten van te vooren der uutgaende zulc als vooren omme waert, zoo dat zoe Clare in tijde toecommende faulte of ghe-brec hadde van betalinghe van hare voornomd~ lijfrenten, ' dat zoe in dat cas tselve ghebrec ende alle costen daer anclevende an de v9ors. zeven deelen van 'achten van den v~orscreven buuse zoude moghen verhalen ende verre~ken bij pandinghen, eyghendomme ende anderssins naer de wet van der poort, behouden dat hij Jan haer de zelve rente eldere zal moghen coopen of vcrsetten up alsoe goed besed of betere ende neghecn argbere binnen deser stede, zo wanneer dadt hem belieft, mids buer dan de brieven van dien in banden leverende zonder hueren cost of last, ende oec dat hij Jan de zelve rente zal yer- moghen telossene ende quijtene alst hem goetdinct.met huer da.n daerv~oren over te legghe ghelijcke somme van XV lb. gr. principaels eride atle verloopene rente.naer rate van tijdc. altijts al in zulcken ghelde als ghang.belic zijn.zal binnen dese voors. stede. Actum den. XVen decem~. bre XVc II. J aerregister fol. 31 v.

104 , (1502 v.st.) 7 fevrier. - Jan de Keysere, fils de Jan, vend une rente hypothequee sur les teois quarts et demi de la propriete d 'une maison, rue longue de la Monnaie, dont sa samr Jehanne possede l'autre demi-quart. Jan de Keysere, fs J ans, cupere es commen voor scepenen, etc. en de ken de wel ende deugdelijc vercocht hebbende Janne dhooghe, fs Heynricx, de somme van v sc. gr. tsiaers eeuw~lijkeren de eerfelijker losrent'3d de pen nine xvr... Desen coop es ghedaen omme de somme van mr ponilen gr. vlaemscher munte weghdraghens, die hij vercoopere daervooren van den selven coopere kende ghereet ontfaen hebbend~, ende scalt hem daeraf quite. Welke voornoemde v sc. gt. tsiaers eeuwe!ijker ende eerfl.ijker losrente de voornoemde vercoopere den zel:ven coopere wettelijc bczedt, verzekert, gheassigneert, bepandt ende bewijst heeft up zijne drie vierendeele ende ecn alf van den huus ende ste:!e met zijnen toebehoorten van vooren tot achtere daer hij inne wo~ut, staende in de Langhe Munte thouchuus wesende van der Onderstrate. ende de voors. vercoopere met die hem ancleven ghehuust an dandere, danof dander alf vierendeel van den zelven huu::> toebehoort Jehannerr skeyscrs zijnder zustere... Actum v1.en in sporkele xveu. Jaerregister fol. 50v. 1504, (1503) 17 mars. - Marguerite van Borssele, veuve de messire Lodewyc de Bruges, seigneur de Gruuthuuse, vend a Jacop de Luxembourg, seigneur de Fyenes, epoux de sa petite-jule, la cour de Gruuthuuse, a Gand 1 Kenlic zij allen lieden dathoghe,edele endemoghende vrauwe, vrauwe Margriete van Borssele, honderighe bleven achter wijlen hoghe ende moghenden heere, mer Lodewijc van Brugghe heere, van den Gruuthuuse was, commen es voor scepenen van der Kuere in Ghend; kende ende Jijde. d~t zoe omme zekere zaken huer ter onderscreven zaken purrende ende mouverende, hooghen ende moghenden heere mer Jacoppe van Luxembourg, ruddere, heere van Fyenes, in huwelijke begrepen hebbende vrauwe Mergrieten van Brugghe, mer Jans dochtere,, daer zoe grootvrauwe af es, ghemaect, ghegheven ende gheordonneert heeft, maect. gheeft ende ordonneert hem bij virtute van desen, huer huus ende hof. ghenaemt thof van den Gruuthuuse te Ghen!l, voortijts ghecocht jeghen l. Voir ce qui est dit plus haut a propos d~ seigneur de.fien ne.s.

105 366 - meester Bertelmeus Trotin t, alsoe die ghestaen ende gheleghen es eerdtvast ende naghelvast metten lochtinghe, achterhuusen, staellen plaetsen, aysementen ende vrijheden diere an alle zijden toebehooren ende ancleyen moghen, van vooren toot achter en, van ondre toot hoven, te voorhofde up de Leye tusschen den huuse van Coomene, an deen zijde, ende der heerbeerghe va 1 der Leye toebehoorende Coolaert de la Croix, an dandre, achtre ende ter zijde met poorten uutcommende in de Drapstrate ende in de Peynsteghe, ende insghelijcx alle de catteylen daer innewesende ende toebehoorende... Actum den xvuen in maerte xvc drie. Jaerregister ! fol. 72c. 1504, 31 aout. - Constatation que le prix du parr. de Keysere pour!'acquisition du 29 octobre 1500, a ete solde. Apostille en marge du registre 1!500-0l fol. 37v. 1507, 28 avril. Cautions de maitre Robbrecht de Keysere, ecolatre, qui a regu en location de Monseigneur 2 la maison dite la Posterne 3 pour six annees, a partir de la Saint-Jean Kenlic zij allen lieden dat Lieven Hamere 4, mercenier, ende Jan van Welle, sceppere, beede inwoende van der stede van Ghend, commen zijn voor scepenen van der Kuere in Ghend, ende hemlieden ende ekken huerlieder. gheconsenteert boorghen te zijne ende bedycne; elc voor anderen ende een voor al ende als principael, over meester Robbrecht de Keysere, scolastre binnen dezer voornoemde stede, ter causen van.1 Bert. Trotin, secretaris van mijnen gheduchten heere den grave van Charolois, (Jaerregister , fol. 23v -19 oct. 1461). 2. A co moment: Maximilien, roi des Romains, avec l'archiduc Charles. 3. Ce n'etait qu'une partie de cet ancien hotel des comtes de Flandre, a Gand. On y fit alors des reparations : «Ouvraiges et reparacions faitz en la Posterne. Joosse Van Ooteghem, maistre carpentier, demourant a Gaud, a ouvre en lad. Posterne, a lostel de.daneel ()roes, en la maison appele Putkin, a lostel de maistre Robert de Keysere, etc. > (Recette generale deflandre, ). Cf. F. De Potter, Gent van den oudstrn tijd tot heden, t vm. 4. Beau-frere de R. de Keysere.

106 den pachte bij onzen gheduchten heere hem ghegheven van clen huusen ende eerve ghenaemt ue Pasleer.ne, staende binnen den ouden versten dezer voorn. stede, den termijn van zes jaeren lane gheduerende, beghinnende tsent Jammesse in dit jaer xve ende zevene eerstcommende omme de somme van twee ende veertich ponden paresis vlaemscher munten tsiaers; belovende de voorn. boorghen indien Lievin Leys, ontfanghere van Vlaenderen int quaertier van Ghend,ghebrec hadde van betalinghe an den voors: meester ~obbrecht, in elc ghevallen termijn van den voorn. pachte, den voorn. pacht zelve te betaelne, datte versekerende up hemlieden ende up al thuerlieder, renunchierende als te deser van huerlieder poorcie ende vrijhede van deser stede ende de voorn. meester Robbrecht voor scepenen voorn. ooc comparerende heeft belooft ende hem verbonden de zelve zijne boorghen ende elcken huer ende huerlieden goed van der voorscreven borchtocht costeloos ende al scadeloos te quijtene ende ontheffende, datet ooc ver3ekerende up hem ende up alkijne. Actum den xxvmen in april xvc zovene. Jaerregister , fol , 3 octobre. - Maitre Robbrecht de Keysere, fils de Jan, cede a Henyrick van Tessele, forgeron, sa maison dite den Lintwoorme. Meester Robbrecht de Keysere, fs Jans, commen es etc. kende ende vorclaersde dat hij wel ende duechdelic vercocht heeft Heynricke van Testele, smet, een huus ende stede, vrij huus ende erve wesende, ghenaemt den Lindwoorme staende up de Coorenleye de keercke van sente Michiels metten woensten die her Victuer de Moer besedt, ghehuust ende gheheerft, an deen zijde, ende een strate beweghende van sente Michielsbrugghe ten backershuus waert streckende an dandere zijde, metten vaulten daeronder ligghende... Desen coop es ghedaen omme de somme van hondert vier dandre vichtich ponden gr... Actum den men in october xvc vm. Jaerregister l508-c9, fol , 27 octobre. - H. van Testele, cede a maitre Jan van der Zickele la maison dite den Lintwoorme qu'il a achetee de. maitre Robbrecht de Keyser. Utedien dat Heyndric van Testele, filius Jans, smet,... overghelaten hadde... meester Janne van der Zickelen, fs Claeys,. alzulcken coepe van eenen lmuse... huus en de erve wesende ghenaemt den Lintwoorme staende up de Corenleye, blj Sente Michielsker.ke... als hij den zelven

107 Heyndric corts hier te vooren ghedaen es gheweest jeghen meester Robbrecht de Keysere... so es de voorn. me ester Jan van der Zickelen... commen... ende heeft belooft... den voors. Heyndrick... te ontheffene jeghen den voorn. meester Robbrecht van de somme van CLilii lb. gr. die hij Heynric van den coop van den voors. huuse... meester Robbrecht ghehouden staet... Actum den xxvn octo~er an no xvc vm. J aerregister , fol , 14 novembre. -H. van Testele cede a Robbrecht de Keyzere une rente de 2 livres de gros par an, qui lui est due par Jan van der Zickele, pour!'acquisition de l'immeuble susdit 1 Heynderic van Testele, smet, commen es etc., kende ande verclaersde dat hij zucke n lb. gr. triaers eerflijcker losrenten den penninc xvr vall~nde gheel telcken Bamesse, in partien bezedt ende tsourpluus onbezed, als meester Jan van der Zij ckelen, filius Claeijs,~em lleinricke, ten occasyoene van den overlatene van den coope van den huuse ghenaemt d n Lindwourme up de Leye bij Sente Mijchielskercke met al zijnen appendent1en, dien hij Heinric ghedaen hadde jeghens meester Rohbrechte de Keysere, filius J ans, ghehouden staet te betaelene... wei en de wettelic vercocht, ghetransporteert en de uitghedreghen hadde... den voors. meestre Robbrecht de Keysere, omme hem de zelve nlb. gr. tsia~rs met den verloope van dien van Bamesse achtehaerwaerts voortan up teffene ende ontfanghene tzijnen profijte... Actum den xunn novemb:'e XVC Vlii. J"aerregister, , fol , 23 juillet. Maitre Jan van den Zickele revend a maitre Robbrecht de Keysere la maison dite den Lindtwourrne. Meest er Jan van der Zickelen, filius Claeys, kende wel ende dueghdelic vercocht wettelic upghedreghen, wederomme overghelaten, ghetransporteert ende overghegeven hebbende meester Robbrecht de Keysere, filius Jans, thuus ende stede ghenaemt den Lindtwourme, staende up de Corenleye, jeghens over tpaerjeghewat, de keercke van sente Michiels 1. On voit par l'acte du 23 juillet 1513, qu'a ce moment tousles arre- rages n'avaient pas ete payes. Ceci parait indiquer que R. de Keyser s'etait absente de la ville.

108 daer neffens ghehuust metten huuse daer meester Philips Ser Sanders inne woont an deen zijde, ende tstrate bewcghende van sente Michielsbrugghc ten backershuus strcckende, an dander zijtle, metten vaulten en de keldere daeronder I ig :;:\hende, voort metten looven daer neffens s aende,. te voorhoofde uutcommcnde in de voorn. zijdtstrate metten lochtinghe achter den z ~ lven Lindtwourme ligghende, commende achter de woonste daer de voorn. meester Philips inwoont tot an tnieuwe keerrhof van sente Michiels voorn., en de voort met allen den andren ghelaghen ende plaetssen, aysementen ende vrijhcden daer an alle zijde toebehooren en de ancleven moghen... Dit al mids der somme van hondert ponden grote vlaemscher munte, die de voornoemde meester Robbrecht den voorn. meester Janne daervooren gheho.ude n es entle belooft te betalene, de vijftich ponden gr. ghereedt die hij meester Jan kende onr.faen hebbende ende scalt hem meester Robbrecht daeraf wettelic quijte, ende van den andren vijftich grote deen xxv lb. gr. den xxnuen dach van hoymaendt xvc enue xmr eerstkomende ende dandere xxv lb. gr. den xxmcn dach van.hoyenmandt xvc ende xv... hoven dcsen zo zijn mids desen voorn. coope doot extijnct en de te nieute alsucke rente van nib. gr. tsiaers ervelicker losrente den penninc xvr eade de achterstellen van dien die hij meester Jan van der Zickelen ter causcn van den zelven huyse belooft heeft _te betalene... (0f. 14 novembre 1508) Actum den xxmen in hoymaendt xvn ende xm. Jaerregister, , fol (1513 v. st.), 31 janvier. - Par suite du deces de Katheline de Cleere, mere de Clare de Keysere, la rente viagere due par celle-ci est declaree eteinte. Dese copie es ghedoot nopende den m lb. gr. tsiaers lijfrente, ende elite mids der doot van Kathcline scleerx, moeder van Claren sk.eysers, alzo mij dat bleec bij recorde van Janne Bockaert ende Fransois de Vriese. Actum den lesten in lauwe xvc xm. Mij present, Dierinck. Jaerregister , fol (Inscription marginale annulant l'hypotheque du 26 oct ) 1515,10 septembre. -Liquidation des biens appartenant aux enfants de Lievin Hamere et de J ehanne de Keysere, ceux-ci morts tous deux de la pestiler..ce. Scepenen van ghedeele in Ghendt, naer trelaes ende vertooch them-

109 liedenwaerts ghedaen bij Jacop Boelins en de Jan de Keysere, f Jans,als voochden van den kinderen van Lievin Ham ere, die hij hadde bij J ehanne skeysers zijnder wettelicke gheselnede was, metgaders ooc bij Janne Sanders, in de Veltstraete, Jan Sanders fs Michiels, meester RobbrP-cht de Keysere, Claes Blomme ende Zegher van der Straeten, maghen ende vrienden van den voors. weesen, hcbben als uppervoochden... gheconsenteert... dat de voochden omme tsterfhtius van den weesen vadereendemoedere, beedevander smettelijcker ziecten van pestilentien deser werelt overleden, te claerenp. ende scheedene, zullen moghen penneghen en de vercoopen al tghereede goet van den zel ven sterfhuuse niet alleene abijten, juweelen ende huusraden, nemaer oock de merserije ende alle ander goedt dienende ten neeringhe ende winclen van den mersseniers ende riemmakers van den weesen vadere. Actum xen in september xve vijftiene. Register staten van goed , fol. 3 {role). 1515, 24 decembre. - Accord au sujet des biens des orphelins susdits. Du consentement des oncles et tante, Jan, Robbrecht et Claire de Key sere. Scepenen van ghedeele in Ghendt naer trelaes ende vertooght themlieden waerts ghedaen bij Jacop Boelis als vooght, metgaders bij Jan Sanders, Zegher van der Straten, Claeys Blomme ende Pauwels Hamere, maghen ende vrienden van den kinderen van Lievin Hamere, die hij hadde bij Jehannen skeysers zijnen wive was, hoe dat Me Robbrecht en de Jan de Keysere en de oqc Claire skeysers, den ~ wee~en ooms ende moije, omme hemlieden ende weesen te verscheedene ende verdeelne van den ervachticheden ende renten die zij ghemeene ende onverdeelt hebben ligghende ende streckende in diverschen plaetsen, commende van den sterfhuusen van den weesen grootheere ende grootvrauwe van dej' moederlijcke zijde, ghepresenteert van al dien vier cavels in ghescrijfte te stellene, ende die den voors. vooght, mag hen ende vrienden in hand en te leverne, omme naer tvertreck ende bevroede bij hemlieden daer uppe ghenomen in der name van den weesen ende thuerlieder behouf, daerof den eenen cavel te kiesene, daertoe de zelve vooght, maghen ende vrienden, omme den weesen goed in staete te bringhene ende ooc dien te ~orter te werdene, ghegheven zijn, indien zij daertoe vercreghen tcousent van scepenen voors. als uppervoochden van den zelven weesen, daeromme b;ddende, hebben in de qualyteit a~s boven int vercavelen van al den voors. ghemeenen eervachtigheden ende renten tusschen den weesen ende huerlieder ooms en de moije voors., gheaccordeert metter reservatie van den kuere

110 van den vooght, maghen ende vrienden voornoemt, omme de weesen naer tvertreck ende bevroeden als voorn, behouden dat datte ghedaen, al tgoedt van den weesen te state brocht tc werdene zoo men eerst can. Actum xxunen in december xvc vijftiene. Register staten van goed fol. 6 (rtlle). 1518, 28 avril. - Joos van Reysschoet, fils de feu Joos, age d'environ 22 ans, «s'occupant et vivant de l'art et de la pratique de la typographie» a Bale I' comparait devant les echevins de Gand a l'effet de faire un placement au denier 16 produisant une rente de 10 sch. gr. Que si la mere, nee Gheertruudt Dassaerts, est dans le besoin «en son absence», elle pourra aliener le dite rente de 10 sch. gr. De l'avis conforme de son tuteur, d'un parent et de «maitre Robrecht de Keyser, son bon ami et ancien maitre». Up den xxvm dach van april xvc xvm, J oos van Reysschoet, filius J oes van der oude van ontrent xxu jaeren, ende hem gheneerende ende onderhaudende metter conste ende anthierijnghe van der prente in Baersele, compareerende voor scepenen van ghedeelte in Ghendt, consenteerde ende accordeerde dat Jan Scheurman, zijn vogt, ende Joos Versaren, zijn maegh, naest hoir van der vaderlicker sijde, ende handeiaere van sijnen goede metten v lb. x sc. gr. omme hem onder Joosse rustende, ooc metten x sc. gr. die Gheertruudt Dassaerts, weduwe van den voors. wijlen Joo~, zijn moeder, tzijnen behouf onder haer rustende heeft, ooc metten xx sc gr.wesende tzijnen proffijte onder Heindric van den Nieulande, ende voort meer metten eersten croyse van den vn sc. gr. siaers renten die hij Joos in handen heeft, coopen sullen, zo zij eerst connen, to.t x sc. gr. siaers eerftycke losrente den pennync xv1e, omme hem J oosse daer hij wei bewaert zij. En de voort meer int gheval dat de voors. zij ne moeder, mids hueren haudde ende cleenlicke ghegoedthede naer tcoopen van den selven x sc. gr. siaers, omme huere sustinancie ende onder hand, tverlop ende upheve van den voors. x sc. gr. tsiaers in zijne absentie van noodde hadde ende 1.' II ne peut etre question ici de Basel- commune situee entre Gand et Anvers- ou.a cette epoque UH typographe n'aurait pu vivre de son art. Les dispositions prises en faveur de Ia mere du comparant prouvent d'ailleurs qu'il s'agit d'un sejour en pays eloigne.

111 begheerde te hebbene, so es hij J oes nu over dan dies ooc wei terreden, daerinne dat scepenen voornoemt als uppervoghden van den selven J oes, niet alleene ten versoueke van den voors. Joes nemaer oec van den voorscrevenen Jan Schuerman, zijnen voght, oec van zijnder moeder, insgelicx van J oesse Versaere, zijnen maech, ende van meester Robrecht de Keyser, zijnen goeden vriendt ende meester gheweest, gheconsenteert hebben ende alnoch bij desen accoder f_' n. Actum ut supra (xxvm april 1518). Reg. staten (role), fol. I8v. 1526, 12 decembre. - Maitre Robbrecht de Keysere cgmparait com me tuteur au partage des orphelins de son beau frere Willem Stoop, qui ont perdu leur mere Lysbette de Vos- Parmi les parents : Clays Stoop, pretre, oncle des ;mineurs. Kennelic sy alle lieden dat dit es alle tgoet toebehoorende Hannekin, Licfkin, Dominicq ende Kallekin Stoops, Willems kinderen, die hij ha.dde bij joncvr. Lysbette, svos,~ijnder wettelyckerghe~e!nedewas,den zelven weesen toecommende, verscheencn ende verstoorven bij den overlijdene van der zelver joncvr. Lysbette, haerlieder moed~re. Weick goet meester Robbrecht de Keysere, zwaghere en deelvooght van den foorn. weesen, midts desen upbrinct ende overgheeft voor onse heeren scepenen van ghedeele in Ghent, den uppervooghden, ten alder naersten ende claersten da.t hij datte ten voors. sterfhuuse van den weesen joncvr. moedere ghegadert bevonden ende jeghens der voorn. haerlieder varlere als haudere, verclaest, ende ten weesen meesten prouffijte vrrdeelt ende verscheeden heeft, present haerl~eder ghemeene mag hen ende vrienden, te wetene Luuc M~jnne, Baudin van Kerrebrouc dhaude, Clays van Caudenberghe, alle ooms ter causen van haerl,iedcm ghezelnede, her Clays Stoop, priestcr, ende Symoen Stoop, ooc ooms... Borghen.. Clays Stoop voorn., Symoen Stoop, Baudin van Kerrebrouck dhoude en de qays van Cauwenberghe voorn. Actum den xuco decembris xvc sessentwintich. Register Staten , fol. 28 v, 1527, 20 septembre. - Maitre Robbrecht de Keyser greve d'une rente sa propriete du Lin worm qu'il habite 1 L La meme annee 1527, R. de Keyser:e fit plusieurs autres emprunts: le30 aoo.t, 1e capital d'une rente de '20 sch. gr. (a her Claeys Stoop, filius

112 Meester Robbrech de Keysere, filius Jans kende ende lydde dueg, delyk vercoch hebbende Jacoppe de Moor, mersser.ier, de somme van xxx s. gr. tsiaers losrente den penninch xvi... versekert... up zijn huu$ ende sted~ metten lochtunghe... stacnde te voorhoofde up de Leye bij Sinte Mychielskeercke ghenaemt den Linwm m daor hy vercoopere innewoont, de zelve keerke van sente Michiels ghehuust an deen zijde, ende de strate beweghende naer ibacker~huis, an dandere, achter commende tot an thuus van mr Jan de Steerke... Actum den xxen in scptembre xve xxvn. Jaerregister , fol. 25v (1529 v. st.), 5 janvier. -Jan de Keysere, comme oncle et tuteur' rend compte des biens echus a son petit neveu Pieterkin d'hamere. - Reserve au sujet des droits qu'ontrobbrecht et Clare de Keysere sur la maison mortuaire situee ten Passe. Kenlic zij allen lieden dat dit es den staet van goede toebehoorendc Pieterkin dhamere fs Jans, die hij I1adde bij jonvr. Baerble Vissemare, zijnen wijve, der zelver weese toecommen, verschenen ende verstorven bij den overlijdene van den voors. Jan zijnen vadere, welck goedt Jan de Keysere, als oudt oom ende vooght van der zelver weese, upleght ende overgheeft voor onso heeren scepenen van ghedeele in Ghendt, de uppervooghden, ghelijc hij datte ten steerfhuuse van der weese vadere jeghens de voorn. joncvr. Baerble, als houderjgghe, ende Claeys Hobrecht, nu haeren man ende keerckelicken vooght, ghegadert, bevonden, verpandt, verdeelt en de verscheeden he eft... De weese gerecht es in de en heelft en de haer joncvr. moeder in dander heelft van den huuse en de stede daer zij n vadere deser 'w~erelt inne overleedt staende tusschenderpasbrugghe ende denrooden thurre daer mendt eedt ten Passe. met alle zijnen toebehoorten, belast met n sc. gr. landcheins... Ghereserveert en de uute ghesteken all~ene zulcke bate als den steerfhuuse zal moghen competeren ter cau'sen van den bezidtte C!aeys); le 17 sept. le capital d'une rente de 21iv. gr.; leis sept. un capital du meme import; le 20 sept.le capi.tal d'une rente de 20 sch. gr., le. tout calcule au denier xvi. Deux fois intervinrent comme garants, son frere Jan de Keyser et son beau-frere Willem Stoop. (Jaerregister , fol. 6,.19, 20, 25v). 25

113 ende ghebruuck~ dat meester Robbrecht ende joncvr. Clare skeysers diverssche jaren ghehadt hebben van tzelfs steerfhuus, vme deele van der krieckerie ende huusekins in de Bogaertstrate tsente Pietex:s, daeraf tzolye steerfhuus onverledt ende in zijnen rechten blijft. :t\ctum den yen in lauwe anno xxrx. Registre staten , fol. 29v. 1530, 14 decembre. - Maitre Robbrecht de Keysere, vend a maitre Lievin Meganc, pretre, une rente, pou1. laquelle il s'engage a donner hypotheque. Meester Robbrecht. de Keysere kende wei ende dueghdelic vercocht hebbende meester Lievin Meganc, pbr., in den name ende ten behouf ende prouffijte van Stevin van der Eecke, fs Jans, de somme van n lb. gr. tsiaers erfl.losrente den permine XVJ 6... ende belooft de zelve n lb. gr. tsiaers wel ende wettelic te bezetten, verzekerne ende ypotequerne up goet souffisant dobbel bezet oft bnten gront van eerven wesende drie mijlen van der zee daer tlant noch scot noch lot, noch dicaige ghelt en gheeft, up zeven mijlen naer der stede van Ghent, binnen m)aren naer de date van desen... Es horghe her Clays Stoop ende Willem Stoop beede ghebroeders... Actum den xnnen Decembris xxx. Jaerregister , fol. 62v. 1532, 16 decembre.- Maitre Robbrecht de Keysere etant decede, Jan de Keysere, fils de Jan le vieux, est nomme. tuteur au partage des enfants. Jan de Keysere, filius Jans d'oude, werdt deelvooght van Copkin, Pieterkin ende Hannekin skeysers, meester Robbrecht kinderen, die hij adde bij joncvrouwe Margriete Stoops, zijnen wive, verstorven van huerlieder voornomde vadere was. Actum den xvrn decembre x:xxn. Register stat~n , role, fol , 20 mai. - Les heritiers de feu maitre Jan van der Zickelen reconnaissent que le prix du par feu maitre Robbrecht de Keysere pour!'acquisition du Lintwoorme, a ete solde. Scepenen van ghedeele in Ghent, als uppervooghden van joncvauwen l~'ranchoise ende Gerardijne van der Zickelen, tilie meestere Jacobs. naer trelaes hemlieden ghedaen bij Gillis Halberch als ter causen van zijnder geselnede, der weesen joncvrouwen moedere, vooght van den voorn. weesen, mctgaders Philips de Gr:uutere, haerlieder zwaghere,

114 auctoriseeren den voorn. vooght te moghen compareerne bij der Kuere ende aldaer zo verre alst der weesen ancleeft, te consenteerne int dooden van der copie van den wader overlatene van den huuse ghenaemt den Lintwoorme bij wijlen meester Jan van der Zickelen ghedaen en de ghepasseert bij der Kuere voors. anno xvc xm, fol. 150, ten prontljte van wijlen meester Robbrecht de Keysere, ende ditte zo verre alst der betalinghe van dien angaet ghemeerct dat rle zel ve bleken es bij svoors. meestere Jans handghescrifte... Actum den xxn mnij xxxmr. Register staten van goedl533-34,r0le, fol.ll v. - Cf. j aerregister , fol. 150, apostille ou d'autres membres de lafamille Vander Zickelen sont cites: Jan Damman, Adriaen et Anne van Rommerswale, feu la dame de Lyckeercke. - La dette de R. de Keysere avait ete payee en partie en argent en partie par la cession d'une maison situee a Saint-Pierre a cote de Joos Passcharis. 1534, 5 octobre. - Pieter van der Beke, fils de Lievin, epoux de la veuve de Robbrecht de Keysere, s'engage a payer une dette contractee par ce dernier envers Pieter van der Spieren. Compareert voor scepenen van ghedeele in Ghendt, Pieter van der Beke, fs Lievenis als in huwelie hebbende de houderigghe van meester Robbrecht de Keysere, kende lydde ende verclaersde achervolghende tzelfs meester Robbrechts obligatie tachter ende sculdich zijnde Pieter van Spieren de somme van viere ende twintich scellinghen grooten, als reste van dienste voortijts bij scepenen van ghe<leele ghedaen, ende hoven dien acht grooten van costen comt tsamen xxmr sc. vm den gr! De welcke somme van xxmr sc. vm den. gr. de voornomde Pieter van der Beke den voors. Pieter van der Spiere, belooft te ghevene ende betalene binnen zes weken eerstcommende, twelck hij verzekert up hem ende al tzijne. Actum den vijfsten octobris xvc x:umr. Register staten , fol. 6v , 28 nov:embre. Piet.er van der Beke, pour executer!'engagement (voir l'acte du 14 decembre 1530) de 25*

115 376 feu _Robbrecht de Keyser envers Lievin Medeganc, cure de la paroisse St Michel, hypotheque l'immeuble den Lintwoorme1. Petrus van der Beke, filius Lievins, in huwelick hebbende joncvrauwe Margriete Stoops, Willems dochtere, weduwe van meester Robbrechf de Keysere, ende te dier causen proprietaris van den gheheelen huuse, stede ende eerve, staende jeghens overe sente Michielsbrugghe, g'qenaemptdenlintwoorme, daermen den keijtkeldere useert te haudene, kende ende verclaersde da.t wijlent de voornoomde meester Robbrecht vercochte Stevin van der Eecken twee ponden grooten tsiaers eerfticker onbesedtte losrente den pennin zesthiene, versohijnende te betaelene telcken eersten daghe van decembre, de welcke de voorseyde meester Robbrecht beloofde behoorlia te besettene binnen drie jaeren naer de date van der vercoopinghe volghende der lettere van verbande danof wett~lic ghepasseert voor de voorsaten up den xuuen dach van decembre int jaer xvc ende xxx, gheregistreert folio LXII. Tot welcker rente vau t wee ponden grooten tsiaers, de cause en de actie heeft bij behoorelicken transpoorte meester Lievin Medeganc, priestere, pasteur van der eender poorcie van sente Michiels prochie, die an den comparant versocht heeft de selve rente tsijnder versekerthede besedt thebbene, volghende der lettere van verbande hoven verclaerst. Ende omme den selven danor ghenouch ende te vullen te doene, zo heeft de voornoomde Pietere van der Beke de selve twee ponden grooten tsiaers ter presentie van seven scepenen, wettelic besedt, versekert ende gheassingneert up zijn voornoomde huus ende eerfve ghenaempt den Lindtwoorme, vrij huus ende eerfve wesende, so al tselve huus ghestaen ende de eerfve gheleghen es, jeghens overe de voornoomde sente Michielsbrugghe, met allen zijnen toebehoorten van achterhuusen... de keercke van sente Michiels ghehuust ende gheheerft an de zuytsijde en de meester Jan de Steercke 1 Les noms des propri~taires successifs de l'immeuble sont mentionn~s dans un registre de rentes (n 59) au Bureau de bienfaisance, fol. 59: " van sente Michiels brugghe up de Lindeworme.. - ainsi que dans le registre du Saint-Esprit de la paroisse St-Michel: 29 octobre 1300: "Pietervan Wetter.. huus delindewoorm, gestaen an St-Michielsbrugghe, Corenleye, aen meester Robbrecht de Keyser, vrij huis ende crve... 5 jan (1530) Robbrecht de Keyser , Pieter van der Beke als in huwelijk hebbende de hauderigghe van -wijlen meester Robbre~ht.

116 an de westzijde, oost ende noort an de straten... Borghe... Willem Stoop en de Lievin van der Beke, broedere van den comparant... Actum xxnuen novembris xvc ende xxxmr. Registre Vrij huis , fol. 65v (1534 v.. st.), 19 janvier.- Decharge donnee a Jan de Keysere, fils de Jan, de la tutelle qu'il a assumee apres le deces de Lievin d'hamere et de Jehanne de Keysere (voir 10 sept. 1515). Kennelic zij allen lieden dat Pietcr Dhamere, fs Lievins, zijn selfs bij der scepenen alhier den uppervocghden ghemaect, zoot blijct per acte van date nuen novembris xxxr, ainu ghewocht ende ghelesen, commen ende ghecompareert es voor scepenen van ghedeele in Ohendt, de welck kende, lijdde ende verclaersde hoe datjan de Keysere fs Jans; als vooght van hem gheweest, hem comparant ghedaen heeft goede, juuste r ekeninghe,verclaringhe, bewijs, uplegh ende relicqua van alden goede up hem ghesuccedeert bij den overlijdene van den voornoemde Lievin dhamerc ende joncvrauwe Jehanne skeysers, zijn vadere ende moedere waeren, naer inhouden ende uutwijsen van zijnen staet van goede die te scepenewaert!~ voornomt den voorsaten ghepasseert es... Actum den xrxeu januarii xxxnu (1534). Reg. staten , fol. Slv. 1536, 8 decembre.- Accord entre Pieter van der Beke, brasseur, comme epoux de la veuve de R. de Keysere, d'une part, et la fa mille van der Brugghe, d 'autre part, au sujet de la maison Beddelghem, qui avait ete acquise par le dit R. de Keysere. Kenlic etc. dat Pieter van der Bekc, filius Lievens, brauwerc, als in huwelick hebbende joncvrouwe Margriete Stoops, fa Willems, te vooren weduwe van me Robbrecht de Keysere, ter eender zijde, Jan van der Brugghen, fs Jans, Lieven van der Brugghen, fs Jacobs, als over he.m zelven ende Cornelis van der Fonteynen als voocht van den onbejaerden kinderen van den voors. Jan van der Brugghen d'haudde, ter andere, tsamen commen zijn voor scepenen van ghedeele in 'Ghent, ke:mden ende verclaersden, dat van der questien ende ghescillen die tusschen hemlieden upghestaen ende gheroert hadden ende noch meer tusschen hemlieden rijsen mochten, omme den coop hier voortijts bij den voorn. me Robbrecht ghedaen jeghens der weduwe van den voorn. Jan van der Brugghen d'haudde, van den huusen ghenaemt Beddelghem staende up

117 de Hooch}'oort ende andersins, zij partijen bij tusschenspreken van elc andere endevoortmeervan huerlieder vrienden ende maghen ov.er beede zij de met minne vriendelick overeencommen en de verappoin teert waeren ende zijn in zulcker voughen alst int langghe ghespecifieert ende ghenarreert staet in zekere biljetten onder huerlieder hanteeckene in daten van den x1xen daghe van october xvc xxxv1... Actum den vmn november xvc xxxvr. Registre Staten , fol. 23v. 1~45, 3 aout. - Pieter van der Beke et sa femme Marguerite Stoops, reconnaissent avoir re<;u pour les enfants, encore mineurs, que cette derniere a eus de maitre Rob-. brecht : Copkin (Jacques), Hannekin (Jean) et Pieterkin (Pierre), la somme de 7 daelders qui leur revient dans la succession de Clare de Keysere, leur tante dans ligne paternelle. Kenlic etc. dat [Pieter van der Beke] fs Lievins, ende met hem, ~ij zijnen consente, joncvr. Margriete Stoops, zijne gheselnede, tsamen compareerden, de welcke kend.en deuchdelick onder hemlieden rustende hebbende, ende ontfaen uuter _handt van Jan de Keyser.e filius Jans, ruupere, tot zeven daelders, mackende ter somme van xxxu s. vm d. gr. toebehoorende Cop kin, Hannekin ende Pier kin skeysers, me Robbrechts kinderen die hij hadde bij der voorn joncvr. Margriete, zijnen wyve was, heurlieden toecommen ende ghesuccedeert van joncvr. Clare skeysers, huerlieder moye van de vaderlicke zijde was, belovende hemlieden weesen de zelve somme up te legghene zo wanners zij teeneghen state commen ofte huerlieder selfs bedeghen zullen wesen, daer inne zij comparanten verbonden hemlieder en de al thaerlieder present en de toecommende... Als borghe ende principael Wm Stoop, svoorseits Kathelyne vadere. Actum ma augusti XLV. Registre staten , fol , 27 octobre. - Willem Stoop, comme fonde de pouvoir de P. van der Beke et de Marg. Stoop, vend au chirurgien maitre Jan van Scheynes dit van Poucke, la maison den Lintworrne, ainsi que la maison sise derriere. W.illem.Stoop, fs Clays, als by procuratien speciale ende irrevocable tot ghuendt naervolghende behoorlic gheauctoriseert over Pieter van 4er Beken,._ fs Lievins, ende Joncvr. Margriete Stoop, fa.willems, zijne

118 ghezelnede, naer tverclaers der procuratie bij hemlieden ghepasseer.t voor scepenen van der Kuere deser stede van Ghend, up den eersten octobre xve ende xlv, onder den zeghele van zakenderzelver stede, danof tinhauden hier naer volcht van worde te worde : Allen den ghonen etc (sic). Commen es voor zeven scepenen voorn. kende ende verclaersde in de voors. qualitcyt duechdelick vercocht hebbehde den voorn. meester Jilin van Scheynes, ghezeytvan Pouckes, cyrugien, thuus ende stede van oudts tijden ghenaemt den Lintworme, vrij huus ende erfve wesende, metgaders de keytkeldere ende ooc thuus daer achtere commende naest den huuse van meester Jan de Steercke daer nu inne woondt Jan Borluut, ende voorts met allen den anderen plaetsen, aysementen, vauten, kelders, appendentien ende vrijheden 1. Actum den xxvn in octobre xve XLV. Registre Vrij huis , fol (1545 v. st.), 28 janvier. - Copkin de Keysere, fils de maitre Robbrecht et de Margriete Stoops, age d'envi- ron 21 ans. a pres a voir etudie a l'ecole ten fratres.(hieronymites), desire ~tre rec;u au couvent de Notre Dame ten Holle, a Melle. En l'absence de Pieter van der Beke, le grand pere Willem Stoop, est autorise a prelever, pour l'entretien du dit Copkin, trois livres sur les huit livres provenant de!'heritage paternel. Scepenen van ghedeele in Ghendt, als uppervoochden van Copkin de Keysere, filius meestere Robbrechts, die hij hadd~ bij joncvrauwe Margriete Stoops, zijnen wijve, oudt ontrent XXI jaeren, hebben up trappoort ainu themlieden waerts ghedaen bij Will em Stoop, grootheere, ende Jan de Keysere, oom van der selver weese, mits der apsentie van Pieter van Beke, tselfs Copkins stiefvadere, gheconsenteert ende con- 1. En marge: Bij der accorde ende consente van Willem Stoop, als grootheere ende tgouvernement hebbende van Hannekin ende Pieterkin de Keysere, me Robrechts kinderen, mids der a.bsentie van huerlieder moedere.zijn de XIs. gr. tsiaers den penninc zcstiene int contract hiernevens ghespccifieert die de kinderen voorn. hadden up d m keytkeldere, ghedoot ende ghecasseert.. Desen vnen in decemb. x v.c zeyenenv.eertich.

119 - 380 senteren bij desen den voornomden Willem Stoop., als borghe voor der voornomder wcese vaderlijk goedt, bedraghende acht ponden grooten, de zelve somme te moghen minckene ende daeraf te moghen nemene drie ponden grooten, omme de selve weese ter scholen te doen gane ende zijne tafel costen te betaelne, metgaders der reparatie der zelver weese behouvende, mits dat de voornomrle Stoop ende Keyser relateerden dat de zelfde wees~ ten {raters ter scholen gheleghen hadde ende wei begonste te leerne ende bat, gheleert ende ghestudeert ~ebbende, ontfanghen te zijne int clooster tonser Yrouwe ten Hole, binnen Melle, ende alzo over beter gheclaen clan ghelaten. Actum xxvmen lauwe XLV. Reg. staten , role, fol. l9v. 1547, 10 decembre.- Hannekin 1 et Pierkin 2 de Keyser, fils de maitre Robberecht et de Margriete Stoops, ont herite de leur oncle, Claeys Stoop, pretre, une rente de 11 sc. par an, hypothequee sur le Lindewoorme. Le proprietaire de cet immeuble desirant rembourser le capital de la rente, le grand pere des mineurs, Willem Stoop, est autorise a en faire remploi. Scepenen etc. als uppervoochden van Hannekin encle Pierkin de Keysere, meesere Robberechts kinderen, die hij hadde bij joncvrauwe Margriete Stoops, zijne gheselnede was, naer trappoort ainu themlieden waerts ghedaen bij Willem Stoop, grootheere van den zelfve weesen ende borghe voor dinhaut van haerlieder vaclerlijken staet van goede, te kennen ghevende hoe dat zij weesen ten tijtle van der ghifte van wijlen her Claeys Stoop, pres biter, haerlieder oom, van vaderlijke 3 zijde, hebben up thuus ende stede ghenaempt den Lindewoorme, beneden sente Michielsbrugghe, ainu toebehoorende.meestere Jan van Scheynh:, gheseijt van Poucke, cirrurgien, de somme van xr sc. gr. tsiaers losrente den peninc zestiene, die de zelve losrente quijten wilt, wetende in wiens I. Jan de Keysere, fils de maitre Robrecht, se retrouve en 1580; le 19 dec. de cette annee, il vend une rente a messire Joos Triest, oncle et tuteur de Jehanne et Willemyne Triest, filire Gheerart (Reg. Vrij huis fol. 203v ) 2. Pieter de Keyserc, fils de Robrecht, etait en 1558 veuf de Christine Maelcamp qui lui laissa un fils, Clay~ken (Etats de biens. fol. 89.v, juin et 2 aout 1558). i$. Lisez: moederlijke zijde.

120 handden hij de penijnghen luesen zo!lde. Ditte gheconcidereert zo hebben wij vulcommelijk gheauctoriseert ende committeren bij desen den voors. Willem Stoop de penijnghen van der voornoemde lossijnghe te ontfacne ende quijtancie in der weesen name daer of te ghevene, ghemeerct dat hij grootheere es, ende als borghe in tverandworden van dien staen moet, behoudens dat hij de zelve penijnghen wedere employere in coepen van ghelijke rente souffissantelijk besedt ten weesen proffijte alzoodt behoort, zo wanneer hij souffisante bewaernesse ende ypotheque daertoe vinden zal, twelc hij verzekert up hem ende al tzijne present ende toecommende. Voorts zijn daer vooren over hem borghen ende zekers, een voo:v anderen ende elc voor al Lievin onde Dominicus Stoop. Actum xe decembris XLVII. Reg. staten fol. 104.

121 Table des matieres. ~~. Inhoud. Pages. 1. PR. CLAEYs.- Les Associations d'ouvriers debardeurs ou portefaix, "Aerbeyders. a Gand au XVIIIe siecle. 1 Commissaires: MM. P. Bergmans et V. Fris. 2. J. VANDEN GHEYN. - Un mnnuscrit de l'imprimeur gantois Robert de Keyser, a Ia bibliotheque de l'escurial Commissaires: MM. P. Bergmans eta. Roersch. a. E. COPPiETERS STOCHOVE.- Cartulaire de l'abbaye d'elsegem. 109 Commissaires: MM. V. Fris et R. Schoorman. 4. E. SoENS. - De kerk van Ninove en haar mobilier Commissaires: MM. L. Van Biesbroeck et chanoine G. Vanden Gheyn. 5. W. BLoMMAERT.- Robert d'aire, chancelier deflandre. 261 Commissaires: MM. H. Pirenne et V. Fris. 6. L. WILLEMS. - Les frontieres de Ia Prance et de rempire a Gand et dans le pays de Waes, du IX 8 au XIIe siecle. 289 Commissaires : MM. V. Fris et H. Pirenne. 7. V. VANDER HAEGHEN. - L"humaniste-imprimeur Robert de Keysere et sa sreur Clara, miniaturiste, XV 6 -XVIe siecles 325 Commissaires : MM. P. Bergmans eta. Roersch. Liste des planches.. I. Souhait de nouvel an des Arnassers ou portefaix du marche aux Grains Souhait de nouvel an des Biervoerders Torchere des Pynders Gildehuis der Craenkinders, au XVIIIe siecle La grue du quai de la Lieve... 56

122 Pages. 6. Souhait de nouvel an des Aerbeyders van den Beestenmerct 7. Souhait de nouvel an de Arbeyders der Venditien Le navire de Charles-Quint, miniature Le Jugement de Salomon, miniature Mo'ise, Judith, Anne et David chantant, miniature Kerk va.n Ninove. Buitenzicht Monstrans der kerk van Ninove Wapens der laatste abten van Ninove Wapen der abdij van Sint-Cornelius en Sint-Cyprianus te Ninove en Reliqu~eenkas Kerk van Ninove. Hoogaltaar Snijwerk in de kerk van Ninove. 17. Bfechtstoel in de kerk van Ninove ! Predikstoel, afkomstig van Ninov(', nu in de St-Pieterskerk te Leuven w. Fac-simile du titre d'une impression de Robert de Keysere

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